dimanche 31 mars 2013

Let my people go

Je les regarde, je les écoute parler, je participe à la conversation, je souris et je savoure ce moment, qui même après des années, reste intact. Autour de la table les voix se chevauchent, les visages s'animent, la conversation ne perd pas de son intensité. La grand-mère qui distribue une poule ou un lapin en chocolat, le grand frère qui commence déjà à râler, un sourire moqueur aux lèvres :

- Si on additionne mon chocolat et celui d'A, on obtient celui de L. Maintenant, si je convertis ça en amour...

Et voilà que nous nous mettons à rire, à nous d'en rajouter une couche, nous nous moquons de mon frère ou de ma grand-mère, je brandis fièrement ma poule et je me mets à imiter bêtement son cri. 

Les débats, des plus sérieux aux plus insolites, les blagues, les rires.
Le temps a passé depuis l'enfance et pourtant, cette petite parenthèse reste la même, toujours insouciante, joyeuse, innocente. Nos vies ont évolué, la famille a pris quelques années de plus, et pourtant le temps n'a pas réussi à étendre son emprise sur ces moments-là où nous nous réunissons devant une paella, un couscous ou des œufs en chocolat. 
Maintenant ma cousine de 10 ans est assez grande pour jouer aux échecs, nous faisons une partie, j'essaie de lui expliquer que sacrifier un cavalier pour un pion est une très mauvaise idée et que si elle met son fou à cet endroit précis ma dame va se faire une joie de le dévorer. 
Après m'être jetée sur les chips à l'apéro, je subtilise un petit poisson en chocolat, avant de m'attaquer aux œufs joliment enveloppés dans de l'aluminium rose - la poule sera pour plus tard. 
Je tends ma main au chat qui, comme d'habitude, la renifle avec méfiance avant de s'enfuir en courant (qu'ai-je bien pu faire à cette petite ?). 

Me voilà maintenant chez moi, installée devant mon ordinateur. J'écris un article en regardant pour la troisième fois de la semaine Le prince d'Egypte, un film que je trouve merveilleux, touchant, et dont les chansons sont elles aussi magnifiques. C'est l'histoire de Moïse, de sa naissance à son arrivée en Israël avec son peuple.


Let my people go !

En profitant du film quelques questions me viennent, tout de même. Si dieu existe, pourquoi est-il autant aimé ? "J'ai vu l'oppression de mon peuple en Egypte, et j'ai entendu ses cris, alors je suis venu pour le délivrer de l'esclavage". Ce que j'en déduis, c'est que dieu a laissé son peuple souffrir disons une bonne trentaine d'années avant de se réveiller enfin et de se décider à intervenir.
Si j'ajoute à ce détail la petite anecdote que j'ai lue dans la Bible, c'est-à-dire que dieu essaie de tuer Moïse avant même que celui-ci ait pu accomplir sa mission, et que sa femme décide, suite cet épisode, de circoncire leur fils, on pourra alors se demander si ça ne serait pas intéressant de faire une analyse plus poussée de la psychologie de dieu.

Plus étrange encore, en lisant la Bible, voilà que je tombe sur une phrase qui ressemble plus ou moins à ça : "Je vais endurcir le cœur de pharaon. Il ne laissera pas ton peuple partir, alors je tuerai tous les nouveaux nés Egyptiens". Cela signifie-t-il que la vengeance doit être une de nos valeurs ? Et c'est quoi le délire d'endurcir le cœur de pharaon comme ça ?

C'est ce film, Le prince d'Egypte, qui m'a donné envie de lire la Bible. C'est un gros projet vu la taille du livre et je ne dis pas que je vais le faire tout de suite. Mais je compte bien continuer à en lire des extraits, en commençant par l'Exode puisque c'est ce dont le film parle, avant de m'attaquer au début. Petit à petit, j'arriverai bien au bout un jour.
Je trouve ça vraiment intéressant de pouvoir se cultiver en allant directement à la source. La plupart du temps, lire des textes qui parlent de la religion m'ennuie (et pourtant, j'ai fait mon baptême à dix ans, je ne suis pas croyante mais à l'époque je ne me posais pas vraiment de questions et quand on m'a proposé j'ai accepté), mais en revanche lire directement la Bible c'est une façon de me cultiver qui me plaît mieux (et puis, avouons-le, ça fait trop classe de l'avoir lue en entier). 

Dans un prochain article, je ferai une petite analyse du film, chose que je n'ai jamais faite, mais je trouve l'histoire et le contexte tellement intéressant, et le film tellement beau, que je voulais en dire quelques mots.

Je me rends compte que j'arrive à suivre le film (que je regarde en anglais en toute légalité bien évidemment, sans trop de problèmes parce que les personnages parlent très clairement et lentement), et à écrire cet article. J'arrive à faire les deux choses en même temps et j'en suis plutôt satisfaite, même si ma concentration sur le film se relâche parfois et que ma relecture de l'article ne sera pas faite devant le film. Après les révisions de maths (enfin une partie) devant Star Wars, ce qui m'a valu un petit 14 en tronc commun et un 15 en spécialité, me voilà en train d'écrire un article tout en regardant un film que j'adore, des petites larmes d'émotion dans les yeux lors des passages touchants. J'aimerais progresser encore et vraiment arriver à faire deux choses en même temps. Je ne sais pas vraiment si c'est possible, mais après tout, je ne perds rien à essayer.


"Ramesses, in my heart you are my brother, but things cannot be as they were.
-  I see no reason why not.
- You know I am a Hebrew. And the God of the Hebrews came to me.
- What ?
- He commands that you let his people go"

"Because no kingdom should be made on the backs of slaves"

"I am the morning and the evening star ! I am Pharaoh !"

samedi 30 mars 2013

"Les gens qui savent rire d'eux-mêmes sont très intelligents"

"Les gens qui savent rire d'eux-mêmes sont intelligents"
Ou comment ma prof d'économie reconnut inconsciemment et publiquement mon intelligence (Je crois pouvoir affirmer que je fais souvent de l'auto-dérision, même si je doute que ce soit suffisant pour démontrer l'intelligence de quelqu'un, mais là n'est pas la question).


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Plus je réfléchis, plus ça me donne des idées de réflexion. Cette situation plutôt avantageuse peut vite se transformer en cercle vicieux. Enfin, pas si vicieux que ça, sinon il me suffirait de stopper ces pensées. Je ne pourrai jamais me débarrasser de la peur de mon avenir, du stress des cours, de toutes ces pensées parasites qui prennent beaucoup trop d'importance, mais il me serait en revanche assez simple de faire revenir un minimum de calme dans mon esprit et de chasser les autres réflexions, il me suffirait de quelques jours, je pense, pour endormir un peu mes pensées. Mais est-ce vraiment une solution ?
 
Parfois je vous avoue que je me sens dépassée par le flots de pensées qui se déverse dans mon esprit. L'autre jour j'ai même rédigé une petite liste dans mon carnet de tous les sujets que je voulais aborder. Ca a commencé avec quelques idées jetées sur le papier, ça s'est terminé avec une liste de presque deux pages qui pourrait s'étendre à l'infini si je continuais à y inscrire les autres thèmes qui me viennent. L'introspection, c'est fatiguant.
 
Mais comme je vous l'ai dit, il ne faut pas énormément de temps pour que tout s'arrête. Ne plus écrire, regarder des films, rêvasser, et le tour est joué. C'est fatiguant de penser et pourtant je ne veux pas arrêter. C'est bien, c'est beau, je remarque chaque jour à quel point j'ai progressé dans ma réflexion, j'envisage certaines choses sous des angles nouveaux, j'analyse mieux, je pousse plus loin ma réflexion, c'est dur parce que ça fait germer plein d'idées qui se déroulent non pas les unes après les autres mais qui créent plutôt un feu d'artifice, elles se chassent toutes pour atterrir dans ma conscience, elles sont ensuite chassées renvoyées par d'autres pensées qui prennent leur place, et ainsi de suite. Alors forcément, quand ça se manifeste en DS, les choses se compliquent, je n'arrive plus à les organiser, ces idées, d'ailleurs la personne qui a inventé les plans est un sacré coquin, je trouverais ça beaucoup plus sympathique de laisser apparaître le mouvement de notre pensée, de la laisser se dérouler sur le papier. Evidemment ce serait moins structuré, mais peu m'importe, je ne suis pas quelqu'un qui structure, moi je veux pouvoir suivre le fil de ma pensée, commencer immédiatement à rédiger ma copie, laisser les idées se développer dans l'ordre qu'elles me viennent. Au diable la structuration de la pensée ! Bannissons les plans, encourageons l'instinct (ne dites jamais à un prof de prépa que j'ai dit ça), célébrons l'intuition !
 
J'ai peur que trop  penser me mène à la dépression. Plus on est lucide, plus les désillusions arrivent. Plus on est lucide, plus on se questionne sur le sens de la vie, on cherche un objectif mais on n'y arrive pas, on veut pimenter sa vie mais on ne sait pas comment faire - est-ce seulement possible ? D'ailleurs j'aurais peur de la dépression même si j'arrêtais de penser autant (ce qui m'encourage à ne pas m'arrêter). J'ai peur de la solitude qui mène à la dépression parce qu'au final j'ai peu d'amis très proches. J'ai une peur terrible de la dépression parce qu'il m'arrive d'avoir des moments de déprime assez violents où plus rien ne semble m'intéresser à part me vautrer dans le canapé devant une série ou un film qui finissent par me lasser mais que je continue de regarder quand même parce que je ne vois rien de plus intéressant à faire. Cet hiver a été particulièrement rude d'ailleurs parce que ma déprime s'est étalée sur plusieurs semaines, même si je n'était pas constamment dans l'état que je viens de décrire. Je savais que tôt ou tard ça finirait par s'arranger (et c'est vrai, je vais mieux), que c'était surtout à cause du lycée que je me foutais une pression de dingue sans le vouloir et que j'avais besoin de décompresser, mais j'ai entr'aperçu la personne que je pourrais devenir un jour et ça m'a fait flipper parce que ça fait longtemps que j'ai cette désagréable impression qu'un jour je finirai dépressive - ou constamment déprimée. Sachant que mon frère ne va pas très bien en ce moment, d'après ce que j'ai pu comprendre : perte d'appétit, peu d'heures de sommeil, addiction aux jeux vidéos d'après ce que je pense, perte d'intérêt pour une partie de ces choses qui l'intéressaient un minimum avant. Il est pas dépressif encore mais ça pourrait bien arriver un jour. Je ne veux pas que ça m'arrive.
 
J'ai besoin d'un objectif, d'un réel challenge qui me stimulerait, un challenge ambitieux mais atteignable. Je n'en ai pas, je ne sais pas quoi faire de ma vie. Vous savez ce qui me plairait ? Publier un livre. Qu'il soit plutôt bien vendu. Rencontrer d'autres écrivains, échanger avec eux, faire des projets ensembles, promouvoir la littérature, tout ça tout ça. Mais ça, ça relève plutôt du rêve fou, de l'utopie, parce que j'écris pas assez, que j'ai perdu toute mon imagination, qu'en dehors de ces quelques rares nouvelles je n'ai jamais terminé un seul texte, que je n'ai ni relations ni talent particulier, et que même si j'avais tout ça, il faudrait encore une chance incroyable pour qu'un éditeur l'accepte et que le livre se vende un minimum (parce que pour moi ce serait un peu comme pour Alexis Jenni : une bonne maison d'édition ou rien, je ne vais pas m'amuser à publier un livre juste pour dire que j'en ai publié un alors qu'il aura disparu aux oubliettes avant même d'avoir trouvé un seul lecteur en dehors de mon entourage).
Ce rêve-là est probablement le rêve le plus vieux que j'ai, le seul qui ait jamais compté. Je crois que je l'ai toujours eu mais j'ai toujours pensé que c'était un peu exagéré de ma part d'avoir un tel rêve alors que je ne suis même pas fichue d'écrire toute les semaines en dehors de mon blog, ce rêve-là me ferait bien marrer s'il n'était pas le mien. C'est comme si un jour un mec timide qu'on a jamais entendu chanter déclarait qu'il voulait devenir chanteur et faire des concerts sur toutes les plus grandes scènes de France et, soyons fous, des Etats-Unis, en espérant que succès et célébrité lui tomberaient dessus alors qu'il n'aurait jamais touché à un seul instrument de musique  de sa vie. (Petite nuancer cependant : j'ai jamais eu envie d'être célèbre, certainement pas, mais publier un livre ce serait concrétiser un vieux rêve).
 
Le rêve c'est chouette mais ça peut vous consumer peu quand vous y pensez trop, vous vous imaginez dans telle ou telle situation, vous en rêvez même parfois la nuit, et puis lorsqu'il faut revenir à la réalité c'est la désillusion. Tenez, par exemple depuis longtemps je rêve de tomber amoureuse, parfois je m'imagine éprouver des sentiments forts et partagés, tout est très beau...
...Mais non ce ne sont que des pensées, tu rêves ma p'tite (mais ça je l'évoquerai dans un prochain article).
 
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Bon c'est pas tout mais j'ai une lettre de motivation à terminer (non en fait pour être honnête je la terminerai demain matin parce que je m'apprête à devenir folle là, la chasse aux mots c'est un truc à vous faire perdre complètement la tête, mais j'ai surtout envie de dormir). Ce week-end je répondrai à vos commentaires (c'est mon rituel, j'y réponds le week-end même s'il m'arrive de poster quelques articles dans la semaine). Toujours ce week-end, je réécrirai un article parce que j'ai plein de choses à vous raconter : les petites anecdotes de la semaine (surtout le dernier jour qui a mis en lumière l'obsession vraiment excessive de certains élèves pour les notes, et je pèse mes mots, une obsession dix fois plus exagérée que la mienne déjà à la limite de la pathologie), le fin mot de ces quelques histoires que j'ai racontées sur mon blog au cours des derniers mois (la fameuse "injustice" du bac blanc, la perte d'un point et l'histoire du cahier en anglais), et puis une histoire de radiateur (qui a sérieusement remise en cause mon athéisme). Ah oui, j'expliciterai aussi mon dernier article qui a du vous paraître assez... Peu explicite.

Je vous laisse, le lit m'appelle ! La prochaine fois que je viendrai écrire ici, j'aurai enfin postés mes dossiers, sauf problèmes majeurs venant empêcher le bon fonctionnement de mon opération "j'essaie-de-ne-pas-gâcher-mon-avenir-au-dernier-momenté", c'est-à-dire les tsunamis, le séisme, la bombe nucléaire, ou bien, cas un peu plus rare d'après les statistiques que j'ai pris le soin d'analyser méticuleusement, un astéroïde qui aurait fait exploser la Terre et mon blog par la même occasion.
 
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Incorrigible lycéenne incapable de synthétiser et de raccourcir un peu ses articles, je suis, je suis...

mardi 26 mars 2013

Délectation

A tous ceux-là qui ne connaissent ni le manque de confiance en soi, ni l'humilité, ni la modestie. A tous ceux-là qui essaient de déguiser leur prétention en (fausse) modestie, qui pensent avoir raison et sont convaincus de détenir la vérité, à tous ceux-là qui jettent des regards méprisants à quiconque questionne leurs jugements. C'est à tous ceux-là que je dédie mon sourire le plus exquis. Aujourd'hui, j'ai rangé mon orgueil au placard, je me suis débarrassée de toute certitude là où il n'y en avait pas, et je suis allée poser ma question à ceux qui en connaissaient  réellement la réponse. Une simple question, suivie d'une simple réponse qui confirmait mon avis. Je leur adresse le plus beau des sourires et je leur déclare, le plus simplement du monde : vous avez tort...
 
...Ou peut-être vais-je rester muette en les observant silencieusement, telle une ombre se délectant de leurs erreurs, tel un petit esprit s'amusant de leurs vides certitudes.

dimanche 24 mars 2013

On peut dire que je ne l'avais pas vu venir

Il était une fois une prof d'anglais, que je ne décrirai pas parce que les commentaires sarcastiques ne sont pas les bienvenus sur un blog publique. Une prof d'anglais qui, semblerait-il, croit à la magie. C'est du moins ce qu'on pourrait croire en observant son comportement se calquer sur ce qu'elle pense et non sur ce qu'elle dit (j'irais même jusqu'à dire que ce comportement se calque sur le contraire de ce qu'elle dit). Et donc, mon hypothèse, c'est qu'elle cherche des apprentis magiciens pour former une petite armée et installer une dictature dans l'unique but d'empêcher les élèves de se plaindre. Ma preuve ? "Je commence à en avoir marre de votre classe qui passe son temps à se plaindre". Cette phrase, chers lecteurs, n'est pas anodine, elle cache de bien cruels projets. Mais bien sûr, tout ceci n'est qu'une hypothèse, il est possible (quoique peu probable) que je me trompe, alors restons-en aux faits pour que vous aussi, vous puissiez vous former une opinion.

Il était une fois une prof d'anglais, disais-je donc, qui donna un jour une rédaction à faire à ses élèves. Jusque là rien d'étrange, si ce n'est que ladite rédaction consistait à écrire une suite d'un extrait d'Harry Potter 1, mais je m'égare, je m'égare, je me débarrasse donc de toute subjectivité et je continue. Travail à deux, ce qui me permit de passer l'heure à discuter avec mon amie. L'avantage de taper très vite à l'ordinateur, c'est que le temps passé à écrire son texte est divisé par deux et que donc, logiquement, le temps passé à parler de la pluie, du beau temps, des professeurs et de notre ventre qui crie famine (ceci est une liste non exhaustive de sujets possibles de conversations qu'on peut avoir durant un cours d'anglais) est multiplié par deux. L'heure passa. Il ne restait plus que cinq minutes avant que la sonnerie ne retentisse, mais ça tombait bien parce qu'il ne nous restait plus qu'une petite fin à ajouter à notre texte et une relecture rapide avant de pouvoir rendre. Et tout à coup "Vous pouvez me le rendre demain si vous voulez". Petit coup d'oeil à mon amie, hochement de tête. Oui, rendons notre merveille demain, comme ça nous pourrons la relire, éventuellement rajouter quelques lignes, quelques structures, comme ça nous aurons une bonne note, comme ça tout ira bien dans le meilleur des mondes possibles (citation emprunté à ce candide de Candide que je n'ai jamais apprécié).

Vous me pardonnerez cette petite ellipse temporelle, mais je pense que le moment où je me mets dans la peau d'un naïf grassouillet (Vernon) et d'une femme gaga et détestable (Pétunia) ne présente pas d'intérêt à notre histoire. Nous voilà donc une semaine et demie plus tard, soit jeudi dernier, et voilà que la prof rend les rédactions (non non, pas la nôtre, évidemment, qui s'est perdue en chemin et qu'il nous faut rendre de nouveau, une chance que je l'aie imprimée en plusieurs fois), et c'est là que la situation se complexifie et devient vraiment intéressante, au moment où elle distribue en nous annonçant, d'un ton tellement innocent qu'elle espère peut-être qu'on ne percutera pas, qu'elle a enlevé un point à tous les groupes qui avaient rendu les rédactions le lendemain afin de valoriser ceux qui l'avaient rendu le jour-même. "Je ne peux pas mettre 11/10 à ceux qui l'ont rendue le jour-même, alors pour les valoriser, j'enlève un point aux autres". Quelle justification brillante, m'dame, d'une logique implacable, si ce n'est que :

1) Il n'y a aucune raison pour qu'on valorise ceux qui rendent un devoir avant la date demandée, c'est leur problème. Est-ce que je m'amuse à faire mes DM en avance en espérant avoir des points bonus ? (Réponse : non, je les termine à 2h du matin). 2) Depuis quand enlever des points à quelqu'un valorise quelqu'un d'autre ? 3) Depuis quand on enlève des points à des élèves qui respectent une consigne ? 4) "C'est un tout petit coefficient" n'est pas une excuse. 5) "Je commence à en avoir marre que vous vous plaigniez tout le temps" n'est pas un argument recevable.
Y suis-je pour quelque chose si vous nous pénalisez pour avoir respecté une consigne ? Dans votre langage, affirmer "Vous pouvez le rendre demain" signifie "Vous êtes autorisés à le rendre demain... Mais vous serez pénalisés". Nous prévenir, c'est trop difficile peut-être ? Qu'avez-vous à dire pour votre défense, m'dame ? Qu'on râle trop ? Certes, certes, mais en général quand un élève pas trop chiant se plaint il y a une raison, alors réfléchissez plutôt à nos raisons au lieu de vous cacher derrière votre statut de professeur pour vous convaincre que vous avez toujours raison et que les élèves ont toujours torts.

Mon histoire se termine ici, car l'insolente que je suis a décidé, après quelques contestations vaines, de se taire pour éviter d'aggraver son cas. Vous voulez un secret, mes chers lecteurs, un secret que je ne révélerai qu'à vous ? La vérité, c'est que je m'en fous pas mal de la note que j'aurai. Enfin non, pas tout à fait, mais un point en moins pour le troisième trimestre, ça m'est complètement égal. Par contre l'injustice, ça m'indiffère beaucoup moins. Parce que je ne sais pas pour vous, mais moi je trouve que ce n'est pas très compliqué de rajouter une demi-phrase telle que ".... Mais vous serez pénalisés" pour éviter tout malentendu.

Une petite anecdote qui me revient en mémoire. Etant donné que le texte à écrire était un dialogue, la prof a eu la brillante idée de nous le faire jouer en classe. Quand est venu notre tour, celui de mon amie et du mien, nous avons préféré nous abstenir d'une démonstration de nos talents de comédiennes, nous assurant bien avant tout refus que cela n'était pas obligatoire. Et voilà qu'un groupe de deux élèves se retrouve avec une note différente, l'un 10/10 (les fourbes, ils l'avaient rendue le jour-même), et l'autre 9/10, parce qu'étant absent, il n'avait pas pu interpréter le dialogue (bon sang, il aurait pu faire un effort pour envoyer son fantôme interpréter son texte !).
Je n'ai pas encore ma note, mais à ce rythme on va vite se retrouver avec une note dont une bonne partie des points se sera perdue en chemin.

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Bon sang, l'injustice me met dans tous mes états. Tenez, prenez ma prof d'histoire par exemple... Ah non, attendez deux secondes... Laissez-moi réfléchir... Eh bien non, il semblerait que le problème ne vienne que de ma naïveté et non d'une injustice. Mince, rien ne pourra venir soulager ma conscience. Vous vous rappelez de ce DS du 30 mars qui a été annulé ? Eh bien il se trouve que quelques jours plus tard, la prof d'histoire nous a annoncés que du coup elle nous collerait un contrôle de 2h (ou une interro d'une heure, à voir)... Vendredi. Oui oui le 19 mars. Je ne l'avais même pas vu venir, idiote que je suis. Alors que j'avais abandonné mes révisions. Et que j'ai quatre chapitres à réviser. Et que j'avais à peine commencé le premier. Non, je ne l'avais pas vu venir et je peux vous dire que ce contrôle risque d'être un véritable désastre, une apocalypse, et que ma semaine va être une véritable torture psychologique, une course contre la montre. Des heures de torture à réviser un cours qui ne rentre pas. Au cas où je n'en réchappe pas, sachez une chose, c'est que blogguer, être lue et lire des blogs, communiquer avec vous, a été une expérience merveilleuse. Au cas où je n'en réchappe pas, sachez-le. Et au cas où j'en réchappe mais pas indemne (réflexion intellectuelle réduite à néant, traumatisme affectant profondément les capacités émotionnelles....), je m'excuse pour les articles complètement incohérents qui pourraient bien sortir de mon clavier dans les semaines de convalescence qui vont suivre le massacre.
 
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Cette lettre de motivation va me rendre complètement folle (si je ne le suis pas déjà). Pourquoi faut-il que je postule dans l'un des uniques lycées qui en demandent une ? C'est une horreur. Une horreur. Et en plus il va falloir que je rédige un CV pour la fac (sans oublier la lettre de motivation que ma chère licence de psychologie demande aussi). Et je compte envoyer les dossiers jeudi au plus tard. Cette semaine va être terrible. Vivement ce week-end.
 
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J'ai corrigé les plus grosses lourdeurs de cet article mais j'ai toujours l'impression que certaines phrases restent très maladroites, ou peu fluides. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais si vous partagez aussi mon avis, pardonnez-moi, je consacrerai plus de temps à la correction et à la relecture pour le prochain article.

jeudi 21 mars 2013

Quel lecteur de blog êtes-vous ?

Un petit saut sur mon blog pour vous poser une question : quel genre de lecteur de blog êtes-vous ? Quand vous lisez un blog, préférez-vous que son auteur poste des articles souvent ou occasionnellement ? Articles plutôt longs ou plutôt courts ? Je vous pose ces questions parce qu'en ce moment j'ai retrouvé l'envie de poster beaucoup, et mes articles sont toujours assez longs. J'aime beaucoup écrire ici mais je ne voudrais pas vous lasser, vous déranger, vous ennuyer... Je me demande si en postant souvent et en faisant des longs articles j'effraie les lecteurs jusqu'à les faire fuir ou si au contraire cela les réjouit (je fais partie de la deuxième catégorie, dès qu'un article est posé je m'empresse de le lire, et plus il est long plus ça me plaît). N'hésitez donc pas à partager votre opinion à ce sujet, ça fait longtemps que je me pose la question ! Pour ce qui est des commentaires en attente, je ne les oublie pas, j'y réponds bientôt.

mercredi 20 mars 2013

Mercredi 20 mars 2013 - un jour pas comme les autres

Cette date, mesdames, messieurs, restera gravée dans l'histoire de l'humanité. On se rappellera toujours du 20 mars 2013 comme la première étape vers la fin de cette horreur qu'est l'inscription sur le grand, l'imposant, le terrible admission post-bac (site qui par essence ne peut qu'être détesté, si pratique soit-il). C'est de toute mon âme que j'ai haï ce que cette malédiction frappant tout élève de terminale représente :  un choix. L'heure où l'on va décider de son avenir, choisir quelle route sera la nôtre, opter pour le risque ou la sécurité, le coeur ou la raison. Pour les plus chanceux, les deux coïncident magnifiquement bien et leur permet de repousser le moment d'être torturé, voire de l'éviter définitivement (pour les rares lycéens qui reçoivent l'aide d'une force supérieure et transcendante). Pour les autres, prendre une décision s'avère difficile, presque impossible. Difficile de lutter contre les émotions humaines qui vous font aimer une filière un jour et la maudire le lendemain, émotions qui vous font tourner la tête, qui vous perdent et qui vous laissent perplexe devant l'écran : me voilà en train de sélectionner cette licence, mais demain ne vais-je pas me mettre à détester les matières qu'on y étudie ? L'hypothèse ne tarde pas à se confirmer : tout à coup je me connecte, j'écris de mémoire l'identifiant et le mot de passe, et j'appuie rapidement sur le bouton "supprimer la candidature" avant d'avoir eu le temps de changer d'avis. Et puis, quelques jours plus tard, avant de me coucher, voilà qu'un nouveau doute me prend : cette filière ne pourrait-elle pas être une bonne issue de secours ? Je m'endors, et lorsque j'ouvre les yeux il m'est impossible de comprendre quelles pensées ont bien pu me visiter pour que j'ose vouloir demander cette licence qui ne m'intéressait pas le moins du monde. Moi, étudier l'économie et la gestion ? Qui a bien pu me faire envisager cette possibilité ?
 
Mais maintenant les deux mois sont passés. 20 janvier - 20 mars. Il n'est plus temps de rajouter des formations comme je l'ai excessivement fait depuis le début du mois, il est temps de laisser le temps des candidatures s'en aller, sans regret. C'est en vérité un bonheur intense qu'il m'est impossible de décrire, l'orientation n'est pas terminée, mais APB ferme enfin, maintenant vient le temps d'organiser mes voeux, et ce jusqu'au 31 mai, mais la terreur qui m'envahissait à l'idée de devoir choisir une alternative à la prépa n'est plus. Envolée, disparue la peur, maintenant arrive l'heure du classement des voeux et c'est bien plus agréable. D'une infinité de possibilités, je passe à une liste de 15 voeux.
 
Il semblerait que tout aille bien. Le froid n'a pas complètement disparu mais au moins le soleil me sourit et me redonne un peu de bonne humeur et de confiance. Mon DS d'histoire-géographie du 30 mars a été annulé. Connaissant mon amour pour cette matière, vous pouvez dès lors comprendre à quel point ce cadeau a illuminé ma journée, ma semaine et même mon mois. Je n'ai pas commencé à réviser mon DS de samedi sur le marché du travail, je suis dans la mierda, d'autant plus que cette fois je devrai faire une dissertation, mais ce n'est pas grave, plutôt que de culpabiliser je procrastine volontairement jusqu'à la dernière minute. Mes amis, fêtez le retour du soleil, fêtez la joie, la bonne humeur, oublions le stress l'espace d'une après-midi et chantons la première fin d'admission post-bac ! 
 
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Edit : un sms qui vient d'arriver, ou le retour des conversations qui n'en finissent plus à prévoir. Il semblerait que le bonheur soit de courte durée. Ma façon glaciale de répondre me fait moi-même de la peine. Etre désagréable ou même méchante parfois avec quelqu'un me rend mal à l'aise et dans ces moments-là je me mets à m'en vouloir et à me détester moi-même - ce qui, si vous en avez fait l'expérience, est un sentiment des plus désagréables dont il vaut mieux se débarrasser le plus vite possible pour vivre en paix.  J'ai décidé de couper les ponts et je ne sais pas si ça me fait plus de peine pour elles ou pour moi, ou si c'est parce que je m'accroche aux souvenirs qui ne sont rien de plus qu'un passé révolu que je me sens nostalgique. Des souvenirs de belle amitié, parfois décevante mais heureuse quand même, qui a connu son apogée avant de commencer à décliner pour finalement se briser dans de nombreuses disputes aux causes dérisoires qui ont fini par mettre en valeur l'incompatibilité de nos personnalités. Je suis un peu perdue, parce que tout en prenant la décision de couper les ponts (bien que d'après ma propre expérience ce genre de décision ne soit jamais irréversible), je continue de me demander si j'ai bien fait. Faut-il passer définitivement à autre chose, ou devrais-je accepter une éventuelle réconciliation ? Peut-être la réponse se trouve-elle dans un ciel des Idées, mais je me suis perdue sur le chemin qui mène jusqu'à elle. Alors le mieux que je puisse faire, c'est de prendre une décision et de ne plus regarder en arrière, tout en essayant de ne pas trop m'en vouloir.

mardi 19 mars 2013

Un petit texte

Une amie était en train d'écrire en attendant que sonne l'heure de la libération, alors je me suis dit que j'allais faire pareil. Voilà donc ce qui est sorti de ma plume (seules les 5-6 premières lignes avaient été écrites quelques jours plus tôt). Je compte écrire la suite même si je  n'ai pas spécialement prévu d'en faire une histoire longue et bien construite, et je compte aussi reprendre cet extrait parce que je l'ai à peine corrigé pour l'instant. J'ai bien lu vos commentaires et j'y répondrai ce week-end (je m'excuse auprès de Objectif Hypokhâgne, je voulais te laisser un commentaire sur ton blog en réponse à celui que tu m'as écrit il y a un petit moment déjà mais je ne l'ai pas encore fait. Je ne t'oublie pas pour autant !)
 
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Je faisais partie de ces adolescents rêveurs prêts à se laisser séduire par la moindre parole pourvu qu'elle menât à la porte ouverte de l'imaginaire. Sitôt que j'apercevais un grain de folie, sitôt qu'une poussière de magie m'enveloppait, je renonçais à toute connexion avec le monde qui m'entourait, je faisais un pas vers la frontière qui séparait le réel de l'imaginaire, et je plongeais sans hésitation de l'autre côté, celui où personne ne pouvait me suivre car je me retrouvais alors dans un monde qui n'appartenait qu'à moi seul. Nous étions allongés dans l'herbe, côte à côte, ou peut-être étions-nous adossés à un arbre, je ne sais plus, je ne sais pas, tout mon être était absorbé par le mouvement de ses lèvres et les sons qu'elles créaient, je m'imprégnais de ces mots et déjà mon esprit fuyait, des images apparaissaient devant mes yeux, aucune n'échappait à mon regard et, à mesure qu'il enchaînait ses phrases et racontait son histoire, les images s'animaient, elles devenaient chaque seconde plus belles et plus vraies, comme si chacune de mes visions faisait réellement partie de ce décor merveilleux. J'avais fini par oublier le contenu même de ses paroles, et les flots de mots qui se déversaient dans ma conscience ne formaient plus qu'un rythme, une douce mélodie qui m'avait fait basculer dans un état second et qui venait d'ouvrir dans mon esprit cette porte immatérielle, barrière empêchant ma conscience de se mêler à mon inconscient. C'est étrange, je ne sais plus à quel moment exact je perdis le contact. Les mots coulaient toujours mais ils ne me traversaient plus. Une main se baladait devant mes yeux, je crois même que l'autre, posée sur mon épaule, me secouait doucement, mais je ne pouvais en être certain, à ce moment précis je n'étais plus là devant lui, j'étais déjà bien loin. Mes yeux étaient ouverts, mais devant eux n'apparaissait plus une tignasse blonde comme avant, celle-ci avait été remplacée par une immense voile blanche. Je regardais émerveillé l'herbe se transformer en petites gouttelettes bleues, ces petites gouttelettes s'assemblaient ensuite et grandissaient, et bientôt elles formèrent une immense étendue d'eau sur laquelle le bateau s'aventurait fièrement. Comme dans un rêve il semblait se déplacer seul, sans équipage pour le guider, avançant uniquement par la seule force des éléments. Une vague le poussait en avant et le vent l'aidait à ne pas s'essouffler, il s'éloignait, il revenait, il tournait autour de moi et rien ne venait freiner sa course. Mais déjà une secousse faisait basculer le bateau qui se retrouva bien vite sous les vagues. Il ne resta plus rien d'autre qu'un océan agité, et le soleil. Un soleil bleu, un soleil océan. Et de nouveau les secousses. Mon esprit tentait désespérément de s'accrocher à cette image et de ramener le bateau avalé par les vagues, mais cette vision s'obscurcissait, l'océan et le soleil bleu ne furent plus que des esquisses, les esquisses des ombres, les ombres un néant, le néant une tignasse blonde, des yeux bleus et un sourire étonné.

samedi 16 mars 2013

Parce que tout le monde ne peut pas être Proust

C'est une sensation tellement étrange de ne pas savoir comment commencer, de laisser ses doigts se balader indéfiniment au-dessus du clavier, perdus parmi l'éventail de possiblités qui leur sont offertes, ou au contraire incapables, parmi tous les mots qui se proposent, d'en trouver un adapté. J'en viens à me demander si tenter de retranscrire des sentiments que je comprends à peine moi-même n'est pas un combat éternel que je ne pourrai jamais gagner. Mais alors tout ce que je ressens aujourd'hui n'aura plus de sens dans dix, vingt, trente ans, tout aura été vain. Il me restera, bien sûr, des bribes de souvenirs, des images - dont je ne pourrai d'ailleurs jamais être certaine qu'elles sont vraies, qu'elles ne sont pas qu'une simple invention de mon esprit - des sons, des mots solitaires, des cicatrices, de vagues sentiments nostalgiques. Ces souvenirs, des années ou même seulement quelques mois plus tard, ne forment plus qu'un mélange confus de sensations qu'il est difficile de démêler. C'est pourtant ce qui est le plus important. Que serait un événement s'il n'était pas accompagné d'une pluie d'émotions diverses qui le rendent vivant et bien réel ? Un souvenir seul n'est rien si le ressenti est oublié.
 
Je suis très attachée aux souvenirs et je suis triste lorsque je me rends compte de tout ce que de mon passé j'ai oublié. Lorsqu'un événement s'échappe de notre mémoire, c'est comme s'il n'avait jamais existé. C'est pour cette raison que je veux avant tout, dans mon style, récréer un sentiment humain, illustrer avec justesse, grâce aux mots, une vision du monde qui m'est personnelle et qui évolue au cours du temps, pour m'en imprégner de nouveau lorsque j'aurai trop changé pour que ma mémoire seule me permette de comprendre qui j'étais. Je me suis souvent dit qu'une telle tâche était impossible, et puis j'ai lu des blogs, et puis j'ai lu Proust, et ma vision a changé. Ce n'est peut-être pas possible de représenter le réel tel qu'il est exactement, mais il est possible de se rapprocher de la sensation, de l'effleurer et de la refaire naître grâce aux mots.
 
Cet article pourrait paraître optimiste, mais ces derniers temps j'en manque un peu. Je ne suis pas écrivain, je ne suis pas Proust, je n'aime pas mon style quand je m'essaie à la fiction - il n'y a pas de style, justement. J'aimerais, comme Proust, décrire n'importe quelle sensation, ou comme Zweig, les amplifier et les faire exploser dans un lyrisme à couper le souffle. Certains, qui ne sont pas écrivains mais aiment beaucoup écrire, s'en sortent à merveille. Mais je ne suis ni un écrivain ni une passionnée talentueuse. Je ne suis encore qu'une adolescente à la recherche d'une identité perdue et je n'ai pas atteint les objectifs ambitieux que je m'étais fixée il y a quelques années. Mais j'écris toujours un peu, parce que si je n'ai plus progressé, si j'ai perdu mon niveau d'avant qui n'a pourtant jamais été exceptionnel, j'ai du moins gagné l'envie d'écrire souvent sur ce blog qui m'aide à développer mon style et qui représente la petite étincelle d'espoir qu'il me reste encore.

lundi 11 mars 2013

C'est reparti !

La rentrée n'a pas été trop désagréable, si l'on oublie le fait que le lundi doit probablement être la journée qui m'ennuie le plus (surtout l'après-midi, 1h de langue puis 1h de maths puis 1h d'histoire-géo puis 1h de maths à nouveau).
J'ai eu un 15 à mon premier (et dernier, précisons-le, parce que je compte bien prendre la dissertation au bac blanc et au bac) commentaire de texte en philosophie, oui celui dont le sujet nous a été donné deux semaines avant et que j'ai commencé très rapidement deux jours plus tôt avant de finalement m'y mettre réellement la veille jusqu'à 2h du matin (heureusement que je commence à 10h le vendredi, pas vrai ?) sans même prendre la peine de me relire parce que devant mes yeux n'apparaissait plus qu'un énorme lit que je voulais rejoindre le plus rapidement possible.  Je ne comprends toujours pas comment j'arrive à avoir des bonnes notes comme ça en philosophie, mais je suis comblée !
Bon je vous avoue que les bonnes notes qui tombent toutes au trimestre qui ne sert à rien c'est un peu (beaucoup) frustrant mais ça fait quand même plaisir.
Aujourd'hui j'ai validé mes voeux sur APB, mais je cherche encore 2-3 licences à mettre au cas où je serais refusée partout - ce qui est tout de même peu probable mais on ne sait jamais. Je vais demander des filières dans les matières où j'ai les meilleures notes.
Sur ce, je vais vous laisser, ce fut rapide mais je ferai un meilleur article ce week-end (et j'en profiterai pour répondre aux commentaires auxquels je n'ai pas encore répondus). J'espère que votre rentrée s'est bien passée pour vous,  et pour ceux qui sont encore en vacances profitez bien !

samedi 9 mars 2013

Régression

J'ai l'impression que quitter l'enfance, traverser l'adolescence, faire un pas vers l'âge adulte, c'est réapprendre à vivre selon notre nouvelle personnalité. Elle n'est pas si différente, au fond, de celle qu'on avait avant. Mais la vision du monde a changé, la naïveté s'est envolée, l'esprit a évolué et sa façon de fonctionner s'est modifiée. Ce processus a laissé des caractéristiques en chemin, des caractéristiques auxquelles on était attaché et qu'il va être difficile de réintégrer à sa nouvelle personnalité. L'imagination, par exemple. J'avais des dizaines d'idées d'histoire, des bonnes comme des mauvaises, et cela me permettait d'écrire et de travailler mon style pour qu'il soit fidèle à l'ambiance que je voulais créer. Ce que je préférais, c'était de créer une atmosphère sombre, une atmosphère à la frontière du réel et du fantastique. Aujourd'hui je me rends compte que j'ai perdu l'inspiration. La peur du cliché et du manque d'originalité m'a éloignée de l'écriture de romans. Des débuts de romans que je n'ai jamais achevés, mais qui arrivaient à me rendre fière et désireuse de poursuivre l'aventure. Il m'arrive de prendre mon stylo, de mettre une feuille devant moi, d'écrire quelques lignes au hasard. Non, elles ne me conviennent pas, je n'aime plus ce que j'écris. Il n'y a pas de fil conducteur. Il n'y a pas de style. Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas d'idées. Alors je range la feuille, je pose mon stylo, et je passe à autre chose. Plutôt ne pas écrire que d'écrire quelque chose qui ne me plaît pas et qui me déçoit alors même que je suis encore en train de l'écrire. J'oublie la feuille, j'oublie le stylo, je m'installe dans le canapé et je mets un film. J'oublie tout pendant un temps, jusqu'à ce que je me remette à y penser. Depuis combien de temps n'ai-je pas écrit ? Je ne sais plus, ça fait si longtemps. J'ai oublié comment inventer une histoire, j'ai oublié comment commencer un récit, j'ai oublié comment avoir un style qui me convienne. J'ai oublié comment écrire. Alors j'ai arrêté d'écrire. Parce que que je me déçois. Ca me manque, pourtant, mais je n'ai plus d'idées. Au fond, si j'ai si peu écrit ces derniers mois, ces dernières années, c'est parce que j'ai peur. Peur parce qu'écrire me met en face de cette triste réalité, que j'ai admise mais qui continue de me rendre triste : j'ai régressé, ou du moins je n'ai pas progressé, par manque d'entraînement. Et j'ai perdu toute confiance en moi. Je ne sais plus écrire, et j'ai peur de ne plus jamais parvenir à quelque chose de satisfaisant. Comme si tous les talents ne pouvaient s'acquérir que pendant l'enfance. Est-ce qu'un jour, le stylo, la feuille et moi, nous arriverons à ne former plus qu'un à nouveau ?

mardi 5 mars 2013

En attendant que l'océan s'apaise

En ce moment je poste moins qu'avant : 11 articles en janvier, 4 en février. C'est qu'au niveau de la façon dont je ressens les choses je suis assez instable, d'où l'intérêt d'avoir appelé mon blog "L'océan des émotions", émotions qui prennent la forme de vagues, qui me font un jour rire joyeusement, le lendemain pleurer sans raison, ou stresser, ou être simplement lasse et triste. Certaines vagues s'élèvent très haut, à l'image de la mauvaise humeur, la déprime, le stress qui augmentent sans raison. D'un océan calme et apaisé, je me retrouve face à de grosses vagues qui se déchaînent et restent élevées et imposantes de plus en plus longtemps.

Les vacances m'ont beaucoup reposée. J'ai, comme d'habitude, changé mon rythme de vie, je me couche entre 1h et 2h, je me lève vers 11h. Mais cette fois je ne culpabilise pas. J'ai compris que j'avais besoin de changement pendant les vacances. Changer mon rythme et vivre une partie de la nuit est reposant : les soirées sont les moments de la journée que je préfère, alors je les fais durer plus longtemps que j'en avais l'habitude. Je me repose donc, et ça c'est le point positif de ces vacances. Mais je dois avouer que la représentation que je m'étais faite de ces deux semaines, heureuses et paisibles, reposantes, apaisantes, est loin de la réalité. Ces derniers temps je ne sais pas pourquoi mais je me sens déprimée, en plus du stress qui revient comme à chaque vacances parce que je n'ai rien révisé, je n'ai pas ouvert une seule fois mes cours, et la culpabilité accompagne le stress, comme d'habitude. Mais même la première semaine où je m'étais autorisée à ne rien faire du tout n'a pas été joyeuse comme je m'y attendais. Tout à coup, j'ai perdu toute mon énergie. Mes journées se sont résumées à épisodes de séries - films - épisodes de séries - films. J'ai voulu lire, mais la seule idée d'ouvrir un livre me faisait presque angoisser. Je ne sais pas comment l'expliquer. Mais tout mon être refusait l'idée de lire. Alors je ne me suis pas forcée. Je suis contentée de me jeter sur le canapé, de paresser, d'être tout sauf productive. Ca ne m'était jamais arrivée d'être aussi peu active, de varier aussi peu mes activités. Le seul point positif, ce sont ces moments où j'arrive à grimper sur le vélo d'appartement et à pédaler pendant 20 à 40 minutes selon mon humeur. Mais je fais ça uniquement pour éviter un autre problème de s'aggraver : je mange trop.

Le problème étant que j'ai toujours faim. La faim étant intensifiée par le stress, la déprime ou la colère. Janvier et février ont été tellement désagréables pour moi que je me suis retrouvée avec deux kilos en plus. Ce n'est pas catastrophique, il suffit de faire attention tout en faisant un peu de sport, et on peut les reperdre. Seulement je me suis habituée à énormément manger, et maintenant ma faim surgit tout le temps. Comme les pensées de certains peuvent être constamment occupées par les cigarettes ou l'alcool, les miennes le sont par la nourriture. J'ai toujours faim. C'est comme si j'étais incapable de profiter des moments sympathiques si je n'avais pas quelque chose à manger en même temps. Je ne veux pas grossir plus, et en même temps c'est extrêmement difficile de résister. Je suis dans une impasse. D'où l'intérêt de faire du vélo d'appartement, mais d'abord ce n'est pas énorme ce que je fais (je ne mets pas un niveau difficile et je ne pédale pas très vite) et ensuite à la rentrée je n'aurai sûrement plus le courage d'en faire. Impasse qui a accentué mon humeur maussade à la limite de la déprime.

Le point orientation : parce que je ne suis pas ce qu'on pourrait appeler une battante, je n'aurai jamais le courage de me battre pour trouver un travail après une licence ou un master de psychologie - or s'il y a des débouchés, cela reste quand même un secteur moins accessible que d'autres. Alors j'ai pour projet de suivre une formation en parallèle. Oui je suis certainement suicidaire, mais ça vous le saviez déjà. L'idée qui m'est venue hier, comme ça, dans la journée, c'est de suivre la formation d'un an de journalisme proposée par le CNED (à voir, ce n'est pas sûr) et de préparer le concours du CELSA pendant ma licence de psychologie (si je ne suis pas prise en prépa bien sûr, sinon la question ne se pose pas).
 
Le point positif du moment, c'est le livre en anglais que j'ai acheté hier, "Harry Potter and the Philosopher's Stone". J'ai pris du plaisir à en commencer la lecture. Je crois que ces dernières années j'ai tellement cherché l'utile que j'en ai oublié que le but premier de la lecture devait être le plaisir, plaisir que je ne ressens plus vraiment à la lecture d'un livre depuis des années. Alors j'essaie de retrouver ces sensations, et comme j'ai commencé à faire une cure d'Harry Potter (comprendre : je revois tous les films), je me suis dit que c'était le moment idéal pour relire les livres (je ne suis d'ailleurs même pas sûre de les avoir tous déjà lus). Ca fait longtemps que je voulais m'y plonger sans trouver le courage de le faire, parce que je ne suis plus comme avant, 7 livres ça me parait beaucoup, alors que petite je les aurais dévorés en un clin d'oeil.

Pourquoi l'anglais et pas le français, puisque je cherche l'agréable et pas l'utile ? Justement pour l'agréable. Comme j'ai tendance à m'ennuyer quand je lis, quel que soit le type de livre, allez savoir pourquoi, j'ai pensé l'acheter en anglais pour être encore plus absorbée par l'histoire. Curieusement, le fait que ce soit une autre langue m'aide à rentrer dedans, peut-être parce que ça me force à être plus concentrée, je ne sais pas. Toujours est-il que j'ai testé tout à l'heure et hier et que je pense que c'était une excellente idée. Et ça n'en reste pas moins utile, puisque c'est en anglais ! En tout cas, j'espère que ce petit voyage à Hogwarts va m'aider à me sentir mieux. A plus tard mes chers lecteurs !