samedi 29 juin 2013

Dernier trimestre

Comme l'a fait Briséis HK sur son blog, je vous livre mon bulletin du troisième trimestre qui vient clôturer mes années lycée. Entre parenthèses, mon classement.

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SES - 14,3 (1/34) : une année scolaire de très bonne qualité, grâce à un travail précis et exigeant. 

Histoire et géographie - 14,5 (2/34) : un très bon trimestre grâce au sérieux et aux efforts. Une année globalement satisfaisante. 

Histoire et géographie en anglais : absence d'évaluation pour le trimestre faute de temps suffisant. Une année globalement correcte.

Mathématiques - 13,4 (12/34) : des résultats régulièrement satisfaisants. Bon trimestre. 

Mathématiques spécialité - 14,7 (8/28) : bon trimestre.

Philosophie - 15,1 (1/34) : des résultats élevés qui témoignent de l'aptitude à mobiliser et à organiser des connaissances précises quand il s'agit d'argumenter. 

Anglais - 14,1 (9/23) : bonne année. Assez bonne participation. 

Espagnol - 14,9 (2/19) : très bon travail. Bon niveau. 

EPS - 13,7 (12/30) : ensemble satisfaisant, le travail a été sérieux et appliqué à l'image de l'année écoulée. 

Moyenne générale - 14,4 (4/34) - félicitations - avis très favorable pour le bac.

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Je suis globalement très contente de ce trimestre, et je ne sais pas par quel miracle je me suis retrouvée 1ère en SES et 2ème en HG alors que ma quantité de travail par rapport au deuxième n'a pas vraiment augmenté. J'ai un peu honte que ma moins bonne moyenne soit celle des maths, mais je n'ai pas suffisamment travaillé alors c'est normal. 

L'année dernière, je ne sais pas si j'en ai beaucoup parlé, mais j'étais un peu désespérée par rapport au français. Le professeur que j'ai eu pendant plusieurs mois avait réussi à m'enlever tout intérêt pour la matière, et pour la première fois en français, j'avais des difficultés. Je ne travaillais pas et je ne savais pas comment travailler. Je me suis donc retrouvée avec des notes très moyennes en DS et je n'avais plus le courage de chercher une solution pour m'améliorer. Au bac, j'ai eu 18 à l'oral, mais les très bonnes notes étaient nombreuses, et 12 à l'écrit, déception même si je ne m'attendais pas à beaucoup plus. 

Alors un beau jour, comme ça, j'ai déclaré que j'aurais des bonnes notes en philosophie. Je n'avais pas le choix, il fallait rattraper ces notes médiocres en français, il fallait montrer que j'étais capable de développer une réflexion. L'hypokhâgne était compromise par le français, je me devais donc de me rattraper avec la philosophie. J'ai ainsi décidé de m'initier à la philosophie pendant les vacances d'été précédant mon année de terminale. J'ai lu quelques œuvres courtes et abordables (Sartre, Descartes, des extraits de Camus, Simone de Beauvoir...) et j'ai écouté des conférences de Michel Onfray. Il a beau être polémiqué et aller parfois un peu loin dans ses critiques, j'ai trouvé qu'en gardant le recul nécessaire c'était un moyen sympathique et efficace de m'initier à la philosophie en parallèle de mes lectures.

Je ne sais pas si ce sont ces lectures qui m'ont aidée, ou si au final il m'aurait suffi de travailler mes cours pour me débrouiller. J'ignore quels sont les facteurs qui ont agi sur mon inconscient, mais peu importe, puisque l'ensemble de mes efforts a payé. J'ai réussi à être première de la classe deux fois, et j'ai senti qu'au fil des mois je progressais, alors que d'habitude je ne sens pas réellement mes progrès, si progrès il y a. Au final, j'ai fini par comprendre que le travail (et la bonne volonté) paie, même dans les matières qui semblent si aléatoires. 

Je tenais à vous faire partager ce bonheur non par prétention mais simplement parce que la philosophie a vraiment été ma découverte de l'année et qu'elle a changé ma vie. C'est la matière qui m'a permis de reprendre confiance en moi, qui a développé de façon plus générale mon esprit de réflexion, c'est la matière qui m'a rassurée, qui a été mon pilier quand la situation devenait chaotique dans d'autres disciplines. Bien sûr, je n'ai pas apprécié tous les chapitres, mais ce n'était jamais désagréable de réviser mes cours, même les parties les moins intéressantes. C'est la matière qui m'a demandé le moins de temps de révisions parce que mon intérêt me permettait de retenir bien plus vite ce que je lisais. C'est ma meilleure moyenne pour ce dernier trimestre et, même s'il ne verra jamais ce message, je remercie de tout mon cœur mon professeur de philosophie sans qui je n'aurais pas été autant séduite par la philosophie et qui est probablement le professeur qui m'aura le plus permis de progresser (et contre lequel j'aurai perdu aux échecs aussi, soit). Merci.

mercredi 26 juin 2013

La liste

On y est, enfin. Ça faisait longtemps que j'attendais de l'avoir devant les yeux, cette fameuse liste interminable de lectures diverses et variées. Je m'étais préparée psychologiquement à affronter cette succession de "lectures obligatoires", "lectures conseillées", "lectures indispensables". "Les lectures obligatoires seront suffisantes", me disais-je, "et je les compléterai avec d'autres livres si j'ai le temps, ceux qui me plairont le plus. Et, si je suis prise en B/L, je reprendrai quelques petites bases de maths". 

Après avoir passé trois ans à lire des blogs d'hypokhâgneux, je me sentais donc tout à fait prête à affronter la liste. Je suis invincible. Je n'ai pas peur. A nous deux.
Ce qu'on ne m'avait pas dit, en revanche, c'est que j'allais précisément me retrouver dans le lycée qui demande une liste de lectures et de devoirs plus flippantes encore que celles dont j'avais entendues parler. A savoir : j'aurai un test à la rentrée, qui s'étalera sur trois jours, donc il faut que j'aie bien assimilé ce que j'ai lu / travaillé (et je vais éviter les impasses). Un petit aperçu de la liste :

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SES : j'ai deux livres à lire, 39 leçons d'économie contemporaine de Philippe Simonnot et Faire de la sociologie : les grandes enquêtes françaises depuis 1945 de Philippe Masson.

Littérature : A lire : Oedipe Roi de Sophocle, Hamlet de Shakespeare, Phèdre de Racine, En attendant Godot de Beckett, Sylvie et Les Chimères de Nerval, Le Chef-d'oeuvre inconnu de Balzac, Les misérables (deux premières parties) de Victor Hugo, Du côté de chez Swann (Combray) de Proust.
A faire : des fiches sur l'humanisme au XVI° siècle, le théâtre classique français au XVII° siècle et le roman au XIX° siècle. Lectures connexes indispensables : je ne les lirai que si j'ai le temps, elles concernent surtout des textes fondateurs ou antiques comme la Bible, l'Odyssée, L’Iliade, La théogonie, L'Enéide, les Métamorphoses... .

Philosophie : A lire (en se concentrant principalement sur les trois premières œuvres de la liste) : Apologie de Socrate de Platon, Les Méditations métaphysiques de Descartes, L'énergie spirituelle de Bergson, Du contrat social de Rousseau, Préface à la 2ème édition de la Critique de la Raison pure de Kant, l'Oeil et l'Esprit de Merleau-Ponty. A faire : je dois réfléchir et distinguer différents couples de concepts.

Histoire : je dois ficher les chapitres qui concernent la période 1814-1870 du livre La France du XIXe : 1814-1914 de Francis Démier

Langues : j'ai décidé de continuer mes deux langues, donc LV1 anglais et LV2 espagnol. En anglais je dois lire American Pastoral de Philip Roth et travailler quelques chapitres d'un livre de civilisation Américaine et Britannique (tout en lisant un peu la presse). En espagnol, je dois lire et travailler quelques chapitres d'un manuel de civilisation espagnole, et lire la presse (tout en révisant un peu les bases de l'espagnol), 

Maths : travailler les lacunes qu'on a depuis le collège (soyons fous !), connaître les formules qu'on a apprises par cœur, cette fois ce n'est pas la calculatrice qui doit les savoir à notre place. Sinon, il y a quelques ouvrages conseillés mais je peux acheter le manuel qui me plaît le plus en fonction des concours que j'aimerais tenter.

Culture générale : j'ai trois livres à lire, Le siècle des intellectuels de Michel Winock, L'individu dans la société d'aujourd'hui (université de tous les savoirs) et Dans le château de Barbe-Bleue de George Steiner.

Bilan financier : autour de 400€ de dépenses en livres.
Bilan psychologique : entre peur de ne pas savoir comment m'y prendre pour ne pas tout oublier de ce que je lis, paresse qui commence déjà à m'habiter après quelques jours de vacances, et énorme motivation face à ces lectures passionnantes pour la plupart.

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Quand j'ai vu la liste j'ai eu un peu peur, tout de même. Mais après tout, c'est pour lire et travailler que j'ai choisi l'hypokhâgne, alors faisons ces devoirs en gardant le sourire ! Quelques problèmes se posent quand même, qui me perturbent depuis un moment :

D'abord, j'oublie très rapidement ce que je lis. Ce qui signifie que les romans que j'aurai lus au début de l'été ne seront plus qu'un lointain souvenir à la rentrée et que je serai incapable de me rappeler des principaux événements de l'histoire, des noms des personnages ou de toute autre information relative à ces lectures.

Ensuite, je ne sais pas faire des fiches de lecture efficaces et pertinentes. Pour mes devoirs d'histoire ou de littérature ça risque de poser un problème : en général j'ai un peu trop tendance à recopier la moitié du livre, je n'arrive pas à savoir ce qui est vraiment important, ce qui me manquera, ce que je peux ignorer sans problème. 

Et puis, pour finir, je n'aime pas faire des fiches de lecture sur les romans que je lis : je déteste devoir interrompre ma lecture pour prendre des notes. Si je suis plongée dans l'histoire, c'est très désagréable de devoir en sortir toutes les cinq minutes pour noter les principaux événements, le nom de chaque nouveau personnage, les informations sur ces personnages, leur vie, leur passé, leur rapport aux autres... Après on ne peut plus avancer dans sa lecture et surtout, on ne peut plus en profiter. 

Peut-être qu'un jour, je découvrirai le mystère de la fiche de lecture. 

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Maintenant que je vous ai parlé de cette fameuse liste et de mes craintes, il faut quand même que je vous dise que je suis très motivée pour la prépa. C'est vrai, j'ai peur, comme tout le monde je suppose, je ne suis pas ce qu'on pourrait qualifier de "bosseuse", j'ai toujours procrastiné, paressé, râlé quand j'avais des devoirs à faire. Je ne voudrais pas mal vivre ma prépa à cause de ça. Mais ça va être une expérience merveilleuse, et je veux bien croire que les effets positifs de cette expérience m'aideront bien après que j'aurai terminé mon hypokhâgne et ma khâgne (et ma khûbe, pourquoi pas, mais chaque chose en son temps, deux ans je trouve ça déjà génial). En plus j'ai la chance d'être dans un lycée qui ne vire pas d'élèves entre la première et la deuxième année, ce qui va rendre le climat de travail moins stressant, même si je compte me donner les moyens de mériter mon passage !

Etudier la littérature avec une prof très compétente, continuer la philosophie, l'économie, la sociologie, les maths... Tout ça c'est merveilleux. Il faudra bien que je me souvienne de cette sensation dans quelques mois, quand j'aurai envie de jeter mes cours par la fenêtre ou de les brûler. Je suis contente d'être une future hypokhâgneuse,  et je compte bien faire les devoirs qu'on me demande et lire autant que je le peux. Je me suis dit que j'essaierai de travailler 2-3 heures et de lire 2 heures par jour cet été.

Cela dit, je n'oublie pas que ces vacances sont les derniers moments très paisibles que j'aurai avant le début de cette expérience intense qu'est la prépa. Je me laisse donc aussi des moments de repos, et à la fin du bac j'ai déclaré que je m'autorisais une semaine de repos avant de me mettre aux devoirs. D'ici là, je fais ce que je veux, rien si je n'en ai pas la motivation, un peu de lecture si l'envie me prend. J'ai donc lu, très tranquillement, Le chef-d'oeuvre inconnu de Balzac, que j'ai adoré (et pourtant je n'aime pas vraiment tout ce qui touche à la peinture). Dès que j'ai découvert Balzac, je suis tombée amoureuse de son style, souvent très passionné mais sans que ce soit excessif et que cela prenne le dessus sur l'histoire, il y a un juste milieu entre les deux. 

C'est ça que je veux redécouvrir en prépa, c'est cette passion pour les livres. Cette année, j'ai continué à lire des classiques de la littérature et un peu de philosophie. Ce n'était pas désagréable, mais je devais souvent me forcer un peu pour aller jusqu'au bout, pour ne pas renoncer en choisissant l'option de facilité (ordinateur, films, séries). Cette année, je devrai lire, je n'aurai pas le choix, cela fera partie de mes devoirs en quelque sorte. Et je me rends compte que c'est un immense soulagement que cette obligation ne vienne plus de moi mais des professeurs. J'ai trop gardé une vision utilitaire de la lecture, j'ai essayé de m'en détacher mais je n'y suis parvenue qu'à moitié. Cette année, on va m'obliger à faire quelque chose qui me plaît mais que je ne fais pas assez souvent de façon spontanée, si on ne me force pas, c'est-à-dire que je prendrai du plaisir à lire sans me dire "Je ne suis pas obligée, je pourrais tout aussi bien poser mon livre et aller regarder un épisode de Vampire Diaries". Mon esprit va être libéré de ce "poids du facultatif". Ma vision peut paraître un peu étrange, en ce sens qu'on devrait lire avant tout pour le plaisir, par passion, mais je n'ai jamais réussi à abandonner complètement mon état d'esprit qui cherche trop l'utile, à mon grand désespoir. L'hypokhâgne, en m'imposant des lectures, va je pense m'aider à renouer avec cette passion de la lecture en m'incitant à lire davantage tout en supprimant les pensées parasites telles que "Je ne suis pas obligée, je pourrais faire autre chose".

Dans un prochain article, pour clore mon année comme il se doit, je vous raconterai les derniers grands moments de mon année de terminale.

dimanche 23 juin 2013

Future hypokhâgneuse B/L

Je m'excuse par avance pour cet article très long. Mais comme tout article-bilan, c'était difficile pour moi de le raccourcir. 

Ça me parait encore tellement irréel, de me dire que ça y est, je suis une future hypokhâgneuse. Je connais vraiment cette filière depuis la seconde (avant j'en avais juste vaguement entendu parler). C'est durant cette année que j'ai commencé à lire des blogs régulièrement et à m'imprégner des pensées des hypokhâgneux tout en les jalousant un peu de vivre une telle expérience. Aujourd'hui, je peux enfin déclarer à mon tour que je vais rentrer en hypokhâgne. Mieux, en hypokhâgne B/L. Cette précision est très importante pour moi, car je ne me serais pas sentie aussi fière si je n'avais été acceptée qu'en A/L. Non pas parce que la A/L est inférieure à la B/L, absolument pas, mais simplement parce que je m'y serai moins sentie à ma place. Aujourd'hui je peux dire que j'ai trouvé ma voie, que je suis dans une filière qui correspond parfaitement à ma personnalité, et que j'ai finalement réussi à atteindre mon objectif, celui d'être acceptée. C'est magique, merveilleux, incroyable.  

Pourtant, ce n'était pas gagné d'avance, et comme vous le savez, l'orientation a généré en moi un stress insupportable, qui a transformé ma terminale en année plutôt chaotique que je décrivais comme étant la plus désagréable du lycée et que j'avais hâte d'avoir terminée. Il y a eu les doutes, ces moments sombres et froids d'hiver où toute envie d'intégrer une hypokhâgne m'avait abandonnée et où mon seul réconfort résidait dans cette impatience de commencer à lire des livres de psychologie pour me préparer à mes futures études à la fac. Comme cette période me paraît loin, et comme j'ai l'impression qu'elle me correspond si peu aujourd'hui ! Cette année, plus que les autres, je me suis mise à détester travailler, la procrastination, jusqu'au bout, m'aura accompagnée. Il m'est arrivé plusieurs fois de me coucher à 1h du matin pour réviser un DS - surtout l'histoire-géographie, puisque c'est la seule matière où on ne peut pas du tout s'en sortir si on n'a pas travaillé un minimum (minimum signifiant des heures de travail pour une matière qui pour moi nécessite autant de bourrage de crâne). Le pire côté sommeil, ça aura été pendant la semaine du bac, où je me suis couchée trois fois vers une heure du matin pour réviser, tout en me levant à 6h15, c'est-à-dire trente minutes plus tôt que les jours où j'ai cours. Mais l'adrénaline et la motivation d'être bientôt en vacances m'a fait très bien tenir.

J'ouvre là une petite parenthèse concernant le sommeil. Je ne suis pas particulièrement stressée pour ma rentrée en hypokhâgne, mais le manque de sommeil, que les étudiants en prépa connaissent bien visiblement, est un point sur lequel il faudra que je sois particulièrement attentive. Quand je manque de sommeil, je suis d'une humeur massacrante. Je m'énerve plus rapidement, et surtout, surtout, je me mets facilement à déprimer. J'ai très vite fait le lien entre sommeil et humeur quand j'ai commencé à me forcer à me coucher plus tôt et que mon état s'est immédiatement amélioré. Donc l'année prochaine, j'aimerais réussir à ne pas me coucher trop souvent très tard, car je sais que si je vis mal mon hypokhâgne, le manque de sommeil en sera une des causes principales. Dormir assez, pour moi, cela signifie dormir environ 8h par nuit, donc me coucher à 23h ce serait bien, avec quelques exceptions les veilles de DS le vendredi soir. Heureusement, puisque je ne vais pas suivre tous les modules proposés par mon lycée, mes mercredis après-midi seront libres et je pourrai en profiter pour rattraper le sommeil que j'aurai accumulé. L'organisation, donc, sera un élément capital l'année prochaine. Car si travailler plusieurs heures d'affilées peut se montrer fatiguant quand on n'a pas l'habitude, le faire quand on est fatigué et que tout notre corps réclame le lit, c'est très désagréable. 

Je ferme ma parenthèse et je reviens sur cette année difficile dont je parlais. Je dirais qu'une année de terminale, n'a, à la base, rien de chaotique et que le travail demandé est tout à fait supportable... Quand on s'organise bien.. Mais une année passée à paresser, à procrastiner et donc à stresser constamment tout en culpabilisant, ça transforme la terminale en une suite de jours désagréable et interminables. J'ai très mal géré mon temps et j'ai souvent adopté un comportement complètement stupide : je ne voulais pas travailler, mais je m'interdisais tout loisir avant d'avoir révisé. Finalement, je ne faisais rien et j'ai dû perdre des heures et des heures de loisir ou de travail. Plus les mois passaient et moins je faisais mes devoirs. Les exercices d'SES, la flemme. Les exercices de maths, même pas la peine d'en parler. Les devoirs d'anglais, ils ne servent à rien, je ne les fais pas. Cette année, c'était un peu l'anarchie. Le manque de travail a eu des conséquences sur mes notes qui, loin d'être catastrophiques, étaient inférieures à celles que j'aurais pu en avoir en fournissant un travail régulier, et qui ont mis en péril mes chances d'être acceptée en prépa.

Est-ce que je mérite vraiment d'avoir été acceptée en prépa ? Je vous le précise, c'est dans mon lycée que j'ai été acceptée. Je sais qu'en général s'ils ont l'occasion ils aiment bien garder leurs élèves, donc ça m'a aidée à être admise - mais je ne sais pas à quel point. Aurais-je été reçue sinon ? Ma place est-elle légitime ? Je n'ai pas travaillé cette année. J'ai paressé autant que je le pouvais. Les professeurs ne s'en sont jamais doutés, ils assimilaient les notes parfois bien médiocres à quelques difficultés, un manque de méthodologie ou que sais-je encore. "Vous travaillez beaucoup", m'a dit ma prof principale. Si elle savait à quel point elle se trompait. Cette année, sans même le faire volontairement, j'ai trompé tous mes professeurs. Depuis toujours, on croit que je travaille régulièrement et beaucoup. Depuis toujours, on se trompe.

Et pourtant j'ai progressé. C'était inespéré, je ne sais pas ce qu'il s'est passé chez moi, pour que tout à coup un changement s'opère en si peu de temps. Ça a commencé vers la fin du deuxième trimestre, quand j'ai eu un 14 en histoire à une étude de document qui portait sur un cours que j'avais révisé la veille, et un 14,5 à un DS d'SES que je pensais avoir raté. J'ai considéré que c'était de la chance. Mais j'ai continué à progresser, petit à petit j'ai senti que je commençais à mieux savoir réfléchir, que tout ce qui m'avait manqué cette année (et l'année précédente en français) était en train de se manifester tout à coup, de façon tout à fait inespérée. Ma réflexion commençait à devenir plus approfondie. Et, tout à coup, je me suis retrouvée à très bien réussir mon bac blanc dans les trois matières principales qui demandent de la réflexion : SES (15), HG (15) et philosophie (16). Pourtant, même si je m'étais promis de plus travailler au troisième trimestre, j'ai trahi cette promesse en n'augmentant pas vraiment mon temps de travail. Les progrès sont quand même arrivés.

Pourquoi ? Je me suis posé cette question à de nombreuses reprises. Après avoir galéré un an en français parce que je n'avais aucune capacité d'analyse, et à m'être lamentée durant plusieurs mois de ne pas réussir à élaborer une réflexion en SES (je pensais au départ que ça venait de mon manque de culture générale et du fait que je ne suivais pas l'actualité), pourquoi tout à coup j'arrivais à réfléchir de façon plus pertinente ? La première réponse que j'ai pu y apporter, c'est la philosophie. Je suis tombée amoureuse de cette matière dès que je l'ai rencontrée, et mon professeur était génial. Cette matière m'a habituée à réfléchir, et d'une manière très différente de ce à quoi j'étais habituée. J'ai appris à faire le tour d'une question, à m'engager dans des pistes de réflexion que je n'aurais pas eu l'idée d'explorer avant, et je suis persuadée que ce que j'ai appris en philo m'a servi pour tout le reste. La deuxième raison, c'est mon blog. Je ne sais pas si vous vous rappelez, mais en janvier j'ai énormément écrit ici (11 articles), ça a été le mois de l'introspection, celui où je me suis énormément analysée. C'est une toute autre forme de réflexion, mais je crois que ça m'a aidée quand même parce que ça m'a habituée à porter un regard plus précis et plus analytique sur moi, à me plonger dans les profondeurs de mon âme, à en analyser chaque petit détail. Ce regard particulier que j'ai porté sur moi, je crois que j'ai réussi à le projeter aussi sur le monde extérieur et c'est en partie grâce à ces introspections que mon esprit de réflexion a progressé même si, évidemment, il me reste encore d'énormes progrès à faire, progrès que l'hypokhâgne (comme j'aime ce mot !) va m'aider à accomplir.  

Aujourd'hui je m'engage dans des études littéraires, comme je l'ai au fond toujours voulu, tout en gardant les matières que j'ai découvertes (SES) ou redécouvertes (maths) au lycée. Je ne pourrais pas être plus heureuse. Il est temps de renouer avec ma personnalité et de rétablir cette unité que j'ai souvent craint d'avoir perdu entre le moi d'avant et le moi d'aujourd'hui. Je me sens entière, je me sens moi. La fin du lycée, c'est la fin d'un voyage passionnant mais parfois éprouvant durant lequel j'ai eu l'impression de me perdre.
Je me suis retrouvée.

Je ne sais pas si, au vu de mon travail cette année, je peux dire que j'ai légitimement gagné la place qu'on m'offre en hypokhâgne B/L. Mais je crois être capable de faire une prépa, de progresser, de m'y épanouir. Je veux que ceux qui ont accepté mon dossier ne le regrettent pas. L'autre jour, ma mère a souri quand je lui ai dit: "J'aimerais que les professeurs soient contents de m'avoir acceptée en hypokhâgne. Qu'ils se disent qu'ils ont bien fait de retenir mon dossier". 

samedi 22 juin 2013

Hello again

Ça y est, le bac est terminé. Demain je terminerai l'article que je n'ai pas eu le courage de mettre à jour cette semaine pour faire un petit bilan de mon bac matière par matière (j'ajouterai aussi mon oral d'histoire-géographie, j'avais oublié d'en parler). Je vous annonce aussi officiellement mon retour sur mon blog. Je n'étais jamais vraiment partie mais j'ai eu du mal à trouver le temps d'écrire de longs articles comme je l'ai beaucoup fait pendant les premiers mois de février. J'avais pourtant tellement de choses à raconter ! Une fin de terminale ce n'est pas rien, il y a eu la fin des cours, la fête des terminales, le bal de promo, la réception de mon bulletin, les révisions du bac, la découverte de mon blog par une fille de ma classe (... coucou A), le bac... Sans oublier, bien évidemment, les résultats d'APB qui m'ont rendue complètement hystérique (Comprendre : je me suis mise à courir en sautant et en poussant des petits hurlements avant d'envoyer des sms à une bonne partie de mon répertoire). Il y a aussi eu la réponse de ma prof principale au mail que je lui ai envoyé pour lui dire que j'étais acceptée : elle a affirmé que j'étais une fille volontaire, intelligente, que je savais tout mettre en oeuvre pour atteindre mon objectif, et tout cela dans la plus totale discrétion, ce qui, selon elle, pourrait me servir professionnellement. J'étais tellement flattée par ces compliments, surtout que je ne m'attendais pas à une telle réponse. Quelques jours avant la fin des cours, elle m'a déjà dit que j'ai fait une "très bonne terminale" et que je devais sûrement être contente. Elle a dû être étonnée de voir que j'étais première en SES au dernier trimestre (contre 22ème au deuxième), et moi aussi. Je vous en dirai plus dans un prochain article pour vous raconter tous les événements que vous avez manqués dans ma fin d'année très mouvementée. Même si j'ai eu une petite baisse de motivation d'une ou de deux semaines, je n'ai jamais eu l'intention de moins poster sur mon blog - j'ai juste manqué de temps. Je vous promets donc le retour d'articles réguliers, surtout en cette période de pré-hypokhâgne, car j'ai beaucoup de choses à vous raconter !  A bientôt, et merci encore à vous de continuer à me lire et, pour certains, à me commenter, ça me fait toujours aussi plaisir.

lundi 17 juin 2013

Le Bac

Tout d'abord je tenais à vous remercier pour vos commentaires sur mon précédent article. Je suis ravie d'avoir été acceptée en hypokhâgne B/L, mais j'y reviendrai dans un long article après mon bac, pour l'instant le temps me manque. Je vais donc mettre à jour cet article au fil des épreuves du Bac.

Histoire-géographie en anglais (relecture à venir) : j'ai eu peur, au départ, quand un des deux professeurs m'a emmenée devant une table où s'étalaient différentes feuilles sur lesquelles se trouvaient... Des cartes. Mais il a dit "Back to history" et m'a emmené vers la table où j'ai eu le choix entre deux sujets d'histoire, l'un sur le Moyen-Orient, l'autre sur la religion. Je n'ai pas eu le temps de lire les deux problématiques, mais j'ai pris sans hésiter les religions, c'était plus prudent et facile "The USA, a secular State ?". Mon plan était donc oui puis non, ou non puis oui je ne sais plus. Je n'ai parlé que 6 minutes 15 donc je ne sais pas si je serai pénalisée, et je me suis parfois un peu trop éloignée des documents pour recracher mes connaissances, mais j'ai limité les dégâts : peu importe la note, ce qui compte c'est que j'aie la moyenne, donc 9 à l'oral puisqu'on a eu une autre note (14) qui compte pour 20% de la note et qui correspond à notre motivation et nos notes en anglais et en HG anglais. L'entretien s'est plutôt bien passé, le jury était adorable comme tout (une femme qui devait avoir un peu plus de 50 ans, et un homme un peu plus jeune). Au début on ne me posait que des questions de cours, il y avait plein de réponses que je ne connaissais pas, puis nous avons parlé des voyages que j'avais faits (sur le descriptif j'avais marqué Auschwitz, Malte et Amsterdam, parce que ce sont les voyages les plus originaux que j'ai faits et dont je savais parler). Le jury a même réussi à m'amuser, entre la femme qui me demande si j'ai choisi d'aller à Malte pour fuir la pluie de l'Angleterre et l'homme qui me parle de "candies" pour faire une rime avec le "Maltese" (mais je n'ai pas compris toute sa phrase). Finalement je pense avoir réussi à les intéresser avec mes voyages, même si parfois je me demandais si j'étais censée parlé où attendre qu'ils me posent des questions. "Je voulais emmener mes élèves à Amsterdam, vous pensez que ce serait une bonne idée ?", "Et sinon, qu'est-ce que vous souhaiter faire plus tard ?" (Hypokhâgne my love). Bref, je n'aurai  pas forcément une note brillante mais j'étais quand même très contente de cet oral parce que je sais maintenant que j'aurai la mention européenne - il n'y a pas de problème pour la partie anglais, il faut juste que j'aie au moins 12, pour le reste je m'en fiche, je ne comptais dès le début pas sur l'HG anglais pour me faire gagner des points. 

Philosophie (lundi, 8h-12h) : j'ai pris "Interprète-t-on à défaut de connaître ?", je suis une folle, j'ai fait... 11 pages, ce qui n'est pas une garantie de qualité. J'ai vraiment peur de m'être embarquée dans du hors-sujet du coup, parfois j'avais l'impression que c'était un peu limite surtout que le sujet me semble un peu ambigu et que je l'ai peut-être pris dans le mauvais sens parfois. Mais je suis globalement contente de ce que j'ai fait, même si je m'exprime plus facilement à l'oral qu'à l'écrit où ça devient un peu tout mélangé, obscur sur certains aspects. J'espère avoir au moins 15 mais je ne sais pas si ma copie est très bien ou au contraire maladroite et pleine de hors-sujet. On verra donc le jour des résultats du Bac mais je suis plutôt satisfaite de cette première épreuve.

Histoire-géographie (mardi, 8h-12h) : majeure géographie, on avait le choix entre un sujet sur l'Afrique et un autre sur les territoires dans la mondialisation. J'ai pris le deuxième, et j'étais tellement, tellement, tellement soulagée ! Il se trouve que j'avais fait des millions d'impasses, et parmi ce que je n'avais pas révisé, il y avait les croquis. Et quand je dis "pas révisé', je n'exagère pas contrairement à certains excellents élèves qui disent avoir fait des impasses alors qu'on sait pertinemment qu'ils ont tout bien révisé. Je n'avais lu aucun croquis, appris aucune légende, aucun figuré, rien, je n'ai même pas emmené mon normographe au bac, et j'étais terrifiée à l'idée de tomber sur une mineure avec un croquis. Quand la prof a distribué les sujets et que j'ai aperçu un texte j'avais presque envie de hurler de joie "Une étude de doc, pas un croquis, danse de la joie !". Tout l'énorme stress accumulé est retombé tout à coup, à 8h. Quelle chance j'ai eue. En mineure c'était donc une étude de document sur gouverner la France depuis 1946. Je n'avais quasiment pas révisé ce chapitre mais les documents à eux-seuls suffisaient à faire un travail potable. Sur l'ensemble de cette épreuve je n'aurai donc pas une note extraordinaire, mais je pense m'en sortir avec la moyenne, ce qui était finalement mon seul objectif tellement j'avais mal révisé.

Anglais (mercredi, 14h-17h) : la compréhension écrite était facile, excepté le fait que comme beaucoup, je ne savais pas que l'université d'Oxford se trouvait dans la ville d'Oxford (voilà, j'ai avoué) et que ça m'a coûté un point pour la partie compréhension (sans compter que dans l'expression écrite, nous devions écrire une lettre que j'ai écrite comme provenant de Londres). Nous avions deux sujets d'expression écrite, sans limite de mots (voilà qui est exceptionnel, et qui m'a permis d'écrire autant que je le voulais). J'ai très bien réussi le premier, qui consistait à écrire une lettre, j'ai complètement foiré le second. Il fallait écrire un essai en se demandant s'il était possible de concilier les rêves et la vie professionnelle. Je n'avais plus le temps de bien réfléchir et j'ai donné des arguments tellement nuls que j'en reste traumatisée. En plus je me suis rendue compte que j'avais donné deux fois le même argument, ou presque, pour la partie oui et la partie non. Brillant, n'est-ce pas ? Je n'ai plus qu'à espérer que l'anglais primera sur les idées. Après tout c'est une épreuve de langues, pas une dissertation super élaborée, mais malheureusement je pense perdre quelques points pour ma réflexion digne d'un élève de CP.

SES (jeudi, 8h-12h) : médiocre. J'ai choisi l'épreuve composée. Pour les questions de cours (sur 6 points), ma réponse à la première est, je crois, très incomplète (sans compter que dans mes quelques lignes j'ai trouvé le moyen de donner une fausse information), la seconde, en revanche, devrait me faire gagner quelques points. Pour la partie étude de document (sur 4 points), je ne savais pas quoi dire, il n'y avait rien à analyser dans le document. Il s'agissait d'un tableau qui indiquait que "10% des français les plus riches détiennent tant de % du patrimoine. 20% des français les plus riches détiennent tant de % du patrimoine..." Et ainsi de suite, de 10 en 10, jusqu'à atteindre les 100% de la population. A part analyser deux-trois chiffres, je ne voyais absolument pas ce qu'on était censé dire. Troisième partie, sur 10 points, synthèse de sociologie : en quoi les conflits sociaux favorisent-ils la cohésion sociale ? Ça n'avait pas l'air si difficile, et pourtant j'ai l'impression d'avoir écrit un gros blabla pas très clair, et j'ai mal exploité un des documents je crois. Bref, je ne sais pas trop combien j'aurai, mais je ne m'attends pas à une note vraiment brillante, peut-être 11.

Espagnol (jeudi, 14h-16h) : je suis exaspérée par cette épreuve. Il se trouve que les trois documents que nous avions étaient très simples à comprendre, mais que j'ai quand même réussi à donner quelques réponses fausses (je n'ai pas pu m'empêcher de décortiquer le corrigé de L'Etudiant). Le problème, c'est que même en français je me serais trompée, les questions sont très ambiguës. "Relevez deux phrases qui montrent que machin (j'ai oublié son nom) vit de la montagne". J'ai lu le texte au moins quatre fois, j'ai analysé chaque phrase, perplexe, en me demandant quelles phrases étaient attendues. Tous les hispanophones s'amusaient à dire que le sujet d'espagnol était très facile (au grand désespoir des germanistes dont la compréhension écrite était beaucoup plus difficile visiblement), mais je déteste vraiment les questions de ce style auxquelles on ne saurait pas répondre même si le texte était en français. Pour ce qui était de l'expression écrite, j'étais plutôt contente de moi, ce qui est assez rare en espagnol. J'ai réussi à réutiliser pas mal de structures qu'on avait vues en classe, parfois plusieurs dans une même phrase "... Pone de relieve el hecho de que + subjonctif". Il fallait faire autour de 12 lignes (mais on a le droit de faire plus pour la LV2), j'en ai fait 23 donc je pense que c'est suffisant et que j'ai suffisamment analysé les réactions des personnages. On avait le choix entre deux sujets, ou bien cette analyse, ou bien expliquer en quoi chaque texte s'inscrivait dans la notion "idées de progrès", j'ai pris le premier, et j'ai l'impression que la majorité a pris le second donc c'est peut-être un avantage pour moi.

Mathématiques (dont la spécialité) (8h-11h) : pour une fois j'avais quasiment terminé mes révisions, j'avais juste fait l'impasse sur les algorithmes et le chapitre de complément qu'on a fait à la fin de l'année. Les maths, quand je les travaille, sont ma matière forte donc je comptais vraiment sur cette épreuve pour me faire gagner un maximum de points. Nous avons été interrogés sur le sujet de remplacement, le sujet initial ayant été dévoilé la veille par erreur (un surveillant l'a distribué à la place des sujets d'SES). L'épreuve était merveilleuse. Je l'ai trouvé globalement très facile, j'ai réussi à tout faire, nous n'avons pas eu d'exercice sur les parties les plus complexes du cours, et une partie des formules nous était donnée. Seul bémol : à un moment je crois que nous étions censés utiliser la loi binomiale, seulement je n'avais pas révisé le chapitre de complément dans lequel la prof nous avait redonné la formule et je n'écoutais plus en cours à la fin de l'année dernière quand nous avons travaillé les probabilités. Je crois avoir trouvé la réponse quand même, mais en faisant un arbre pondéré et en calculant la probabilité des branches qui m'intéressaient. J'espère donc qu'avoir utilisé cette méthode ne me fera pas perdre de points. Pour la petite anecdote, à un moment je me suis rendue compte qu'il y avait une incohérence dans ma réponse (je tombais sur une courbe avec un minimum plus élevé que d'autres valeurs, ou l'inverse), pendant dix minutes j'ai cherché où pouvait bien se trouver mon erreur, je ne trouvais vraiment pas... Jusqu'à ce que je me rende compte que j'avais simplement oublié d'inverser le signe d'une inéquation en divisant par -1. Je me suis sentie un peu bête après m'être cassée la tête pendant dix minutes pour trouver mon erreur. Je me suis sentie de nouveau un peu bête à la fin de l'épreuve en oubliant de rendre une feuille annexe sur laquelle nous avions eu quelques indications à noter sur un schéma, heureusement que la surveillante m'a fait remarquer que je ne l'avais pas glissée dans ma copie ! Globalement, je pense avoir très bien réussi l'épreuve, en espérant que je n'aie pas fait de faute d'étourderie comme à mon habitude, et je suis ravie d'avoir choisi la spécialité mathématiques, dont l'exercice spécifique était facile (même plus que l'exercice de ceux qui ne font pas la spécialité). Du coup, cette épreuve a pour coefficient 7 contre 5 pour ceux qui ont choisi sciences politiques ou économie approfondie. J'espère donc avoir une très bonne note !







(Je terminerai cet article bientôt)

vendredi 7 juin 2013

Machuel et moi

Le morceau sur lequel je suis tombée commence à partir de 1 minutes 24.

C'est donc sous le signe de Machuel que j'ai passé mon Bac de musique, mardi à 10h. Lorsque j'ai tiré au sort un papier, je n'avais déjà pas grand espoir : mon instinct n'est pas très fiable.. Bingo ! Je tire un papier, j'aperçois à travers, avant de l'avoir déplié, une lettre qui semble prendre la forme d'un "H". Corelli, Pink Floyd... Non, ça ne peut qu'être Machuel. Je déplie le papier, mes craintes sont confirmées, je n'ai donc pas de chance puisque je ne voulais pas tomber sur lui. Mais j'ai pensé que de toute façon j'étais nulle en analyse et que je n'aurais probablement pas fait mieux avec Corelli ou Pink Floyd. 

Mais revenons un peu en arrière. C'est à 9h que je suis arrivée au lycée dans lequel je passais mon bac de musique, puisqu'il fallait venir 45 minutes en avance mais que craignant un problème de métro, j'ai décidé de partir un peu plus tôt. Un violoncelle sur le dos, un sac dans une main, un pupitre dans l'autre, j'ai sûrement paru un peu ridicule en manquant la marche juste devant la porte d'entrée en arrivant et en repartant après l'examen. Direction quatrième étage, je peux vous dire qu'en arrivant en haut j'avais chaud, chargée comme je l'étais. Je suis arrivée dans une salle où se trouvaient cinq autre personnes, j'en connaissais plusieurs puisqu'ils venaient de mon lycée - il y avait même un ami de ma classe qui passait juste avant moi. J'ai profité de l'heure que j'avais pour réviser l'analyse de mes morceaux et me remémorer le titre de chaque partie du morceau de Pink Floyd et des extraits de Machuel. A 9h15 on a vérifié ma convocation et ma carte d'identité tout en m'expliquant rapidement le déroulement de l'épreuve et en m'annonçant que je passais avec le jury 3. Vers 9h45 j'ai sorti mon violoncelle et j'ai fait quelques pizz pour m'échauffer, mais je n'ai pas osé jouer à l'archet parce que je ne voulais pas déranger les autres élèves. Durant le temps que j'ai passé dans cette salle j'ai croisé d'autres personnes qui avaient fini leurs épreuves, on m'a décrit les examinateurs comme sympas, exceptée une qui faisait penser à une "morte", très charmant. Vers 10h10 on est venu me chercher et puis j'ai attendu un moment devant la salle du jury 3 parce qu'ils finissaient de délibérer pour attribuer la note de l'élève avant moi, l'ami de ma classe. Le temps m'a paru long, j'avais mon violoncelle, mon archet, ma planche, ma trousse, ma convocation, ma carte d'identité. Ce n'était pas une position d'attente très confortable. Au bout d'un moment la porte s'est enfin ouverte, l'examinateur est arrivé, c'était un homme d'une cinquantaine d'années qui portait des lunettes. Il était très sérieux mais avait tout de même l'air sympathique. Une femme était installée devant un bureau. En la voyant de face, j'ai compris que c'était bien de cette examinatrice dont on m'avait parlé. En l'observant je me suis dit 1) Qu'elle devrait dormir un peu plus la nuit 2) Que sourire ne lui ferait pas de mal 3) Que me regarder pendant l'examen ce serait plus poli 4) Que faire semblant d'être intéressée serait la moindre des choses. 

On m'a laissé le choix de commencer par l'interprétation ou l'analyse, j'ai choisi l'analyse. Machuel, donc. Une première écoute, puis une écoute d'un morceau inconnu (tout à fait étrange d'ailleurs), puis deuxième écoute de Machuel, puis deuxième écoute du morceau inconnu. Pendant ce temps-là je prenais des notes. Passées les deux écoutes j'ai présenté un peu les deux oeuvres en essayant de les comparer, ce fut assez laborieux. Ils m'ont ensuite posé quelques questions sur le morceau, m'ont fait réécouter les deux oeuvres en me demandant de me concentrer sur certains éléments en particulier. J'ai tenté l'audace, ça n'a pas marché : je voulais montrer que je reconnaissais les notes, j'ai dit "Il y a des si bémols donc je pense qu'on doit être en ré mineur". Un peu plus tard la femme qui s'est enfin décidée à ouvrir la bouche a voulu revenir sur ce point et m'a demandé s'il y avait vraiment une tonalité. Oups, aurais-je dit une bêtise ? J'ai probablement eu l'air un peu bête en répondant "Ah oui je me suis peut-être trompée... J'ai entendu des si bémols mais pas la note sensible donc c'est vrai qu'on ne doit pas être en ré mineur". La honte. Je ne savais pas vraiment répondre aux questions qu'il me posait (je dis bien "il" parce que la femme ne me parlait presque pas). Je n'ai pas un grand vocabulaire musical ni des capacités d'analyse très développées en musique (j'ai arrêté le solfège à la fin de ma sixième). Mais je n'étais pas trop stressée ni déçue parce que je savais bien que l'analyse n'était pas mon point fort et que je voulais surtout gagner des points avec l'interprétation (sur 7 points).

L'examinateur était un peu étrange aussi parce que quand je parlais il me lançait souvent des regards signifiant que ce n'était pas essentiel et que je n'étais pas obligée de m'attarder là-dessus, sur tel ou tel point. Seulement ses regards n'étaient pas très clairs et je ne savais donc plus trop de quoi parler et si ce que je disais était pertinent ou non. L'analyse terminée, j'ai présenté très brièvement le morceau que j'allais jouer, la folia de Marin-Marais, mais je n'ai pas osé m'étendre parce que j'ai reçu un regard que j'ai interprété comme "c'est bon tu as suffisamment présenté tu peux jouer". Je ne savais pas à quel point il fallait rentrer dans les détails, c'était plutôt déstabilisant. 
J'ai joué. J'ai mal joué. Ou du moins pas très bien. Les nuances étaient à peine audibles, j'avais du mal à faire de l'expression, j'avais l'impression de ne pas avoir une main droite très solide et j'avais même peur que mon archet ne me glisse des mains. Pourtant je n'étais pas stressée.
Je suis déçue, très déçue. Par pour la note que j'aurai en elle-même, mais je sais que j'étais capable de jouer beaucoup mieux que ça. La veille j'avais mal joué, mais deux jours plus tôt mon morceau était vraiment beau et j'étais arrivée à un résultat dont j'étais très fière. Le jour de l'examen, rien. Tout me semblait plat, j'avais même honte pendant que j'étais en train d'interpréter mon morceau, je me sentais illégitime, j'avais raté l'analyse (enfin plus ou moins), je pensais dès le début me rattraper avec le morceau pour me montrer que j'étais tout de même une musicienne, c'est raté. Je me suis déçue moi-même. 

Maintenant je n'ai plus d'objectif avec le violoncelle, c'est un peu déprimant parce qu'au final c'est cet objectif du bac qui m'a motivée et m'a poussée à travailler, si bien que j'ai pas mal progressé ces dernières semaines. Maintenant je ne sais pas où aller avec la musique. J'ai besoin d'un objectif stimulant, je n'en ai pas. Et j'ai gâché ma chance avec le bac. Tant pis. 

Attention, je ne dis pas que j'aurai une mauvaise note sachant que j'ignore leurs critères. Mais je sais que j'aurais pu jouer beaucoup mieux et pour ce point-là, je resterai déçue quelque soit la note.
Quand ce sera possible (si ça l'est) je demanderai ma copie (enfin disons la feuille qu'ils ont remplie pendant l'épreuve) pour voir comment se décompose ma note, combien à l'analyse et combien à la pratique. 

Désolée de n'avoir pas beaucoup posté d'article ces derniers temps. Le moral qui fait des vagues, le stress qui ne me lâche pas, l'effet blues post-oral, tout ça explique pourquoi je n'avais plus la motivation de venir écrire. Ça reviendra mais parfois il me faut une pause : ces derniers temps je n'avais plus envie de trop réfléchir et j'ai préféré me défouler un peu avec la musique. Je sais que la motivation reviendra, j'ai juste besoin d'écrire un peu moins de temps à autre. A bientôt !

Dernière précision : finalement je ne vais pas passer mon blog en privé. Je trouve ça trop déprimant de me rendre invisible en même temps que le lycée se termine. Je le laisse donc ouvert pour l'instant, on verra si je change d'avis dans quelque temps. Merci à ceux qui m'ont envoyé des mails, je garde vos adresses pour une prochaine fois.