mercredi 31 juillet 2013

Un peu de ma mémoire (1)

J'ai décidé de faire un petit bilan de mon état actuel, pour pouvoir y revenir dans quelques mois, ou dans un an, et ainsi voir comment j'ai évolué. Comme j'oublie très vite les souvenirs de ma vie, je veux les écrire afin que mon blog m'aide à retracer mes années lycée et celles qui vont suivre. Cet article, c'est ma mémoire. Je le sépare en deux pour éviter que ce soit trop long, cette première partie sera consacrée au travail.

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Côté travail :
- Je suis impatiente d'être à la rentrée, mais je veux aussi profiter à fond de mes vacances et ne pas stresser quelques jours avant. J'ai hâte de découvrir le monde de l'hypokhâgne. Pour l'instant je n'en suis pas encore au point où je stresse pour les devoirs, même si, il faut l'avouer, je suis très en retard. 

- Etat d'esprit : j'ai décidé de bien vivre ma prépa. On ne choisit pas son humeur bien sûr, mon moral est toujours imprévisible, mais j'ai compris, au fil des mois, que la volonté joue un grand rôle dans ma relation aux choses. J'aime autant la philosophie parce que quand les grandes vacances ont commencé l'année dernière, j'ai décidé que j'aimerais. Alors j'ai décidé que je vivrai bien ma prépa et que je prendrai goût au travail. Cette décision m'accompagnera toute l'année, je ne la perdrai pas de vue et je la relirai dans les moments difficiles. J'ai choisi la prépa d'abord par passion, et c'est sur cette passion que je vais m'appuyer lors des moments difficiles.

- L'histoire : j'ai peur de l'histoire, je n'arrive pas à aimer, je fais un blocage sur les noms, sur les dates, comme chaque année j'en suis au niveau 0 parce que j'ai déjà oublié tout ce qu'on a fait. Mais hier j'ai acheté, de mon plein gré, un livre d'histoire pour acquérir des bases avant de me lancer dans le Démier qui m'a l'air un peu trop dense pour l'instant : Le XIXème siècle 1815-1914 Introduction à l'histoire de notre temps -2 de René Rémond. En parallèle je vais aussi lire un peu l'histoire pour les nuls.

- Les cours : je crois que je me suis toujours un peu ennuyée en cours. Même pour les matières que j'adorais, je ne pouvais pas m'empêcher de regarder l'heure tout le temps. Je ne sais pas pourquoi, je ne suis pas quelqu'un de blasé pourtant, j'y mets de la bonne volonté. Je ne sais pas si ça vient du fait que ça n'avance pas assez vite (mais pourtant dans certaines matières le rythme me convenait) ou si simplement je n'ai jamais été trop auditive et lire par moi-même me plaît mieux qu'entendre le cours. Cette relation aux cours, alors que j'adore quand même être au lycée, est étrange. J'espère aimer les cours cette année, et je crois que ça ne me déplaira pas qu'on avance un peu plus vite même si ça fait un peu peur aussi.

- La procrastination : il faut que ça cesse, ou au moins que je m'améliore, parce que je ne peux pas continuer comme cette année. Je m'interdisais tout loisir avant d'avoir travaillé, je ne travaillais pas, donc je ne faisais rien, ce qui m'a fait perdre des heures et des heures tout en générant un stress important. Si je ne travaille pas toujours, il faut au moins que je fasse quelque chose, sinon à l'heure du coucher j'aurai l'impression de n'avoir rien fait, comme ça m'est souvent arrivé cette année. Par ailleurs chez moi la procrastination entraîne une très forte culpabilité, qu'il est désagréable de ressentir. Je ne me suis pas beaucoup aidée à me sentir bien cette année, il va falloir que ça s'améliore.

- Le stress : vous le savez, je suis une grande stressée, et je n'ai jamais trouvé de solution contre ce problème, mais je sais qu'il est lié à la procrastination et à la paresse. Je ne stresse que lorsque je n'ai pas suffisamment révisé, si je me sens prête il n'y a pas de raison pour qu'une quelconque angoisse m'accompagne plusieurs jours avant un DS. Je crois que je ne pourrai pas résoudre ce problème, mais si je travaille plus sérieusement et que je n'accumule pas trop de retard, ou du moins que je bosse assez (et assez bien) pour ne pas culpabiliser, le stress devrait se réduire un peu.

- La prise de note : je n'ai jamais été très douée je crois. J'espère pouvoir prendre une partie de mes cours sur ordinateur parce que je tape beaucoup plus vite que ma vitesse d'écriture manuscrite, mais il va falloir que je progresse aussi à la main.

- Une partie de moi trouve ça très intéressant de réviser, de ficher, mais une partie s'ennuie profondément, parce que ça me paraît être "toujours pareil". Prendre des notes, tourner la page, prendre des notes, changer de livre, prendre des notes... Comme si c'était la même chose pour chaque matière. Prendre mes fiches, lire, surligner, apprendre, changement de matière, lire mes fiches, surligner... Je vais essayer de trouver des méthodes d'apprentissage plus intéressantes et qui me donnent l'illusion d'un changement important d'une matière à l'autre. Mais malgré tous ces paradoxes j'aime le travail, même si ça dépend des matières, sinon évidemment je n'irais pas en prépa.

- Compréhension / Réflexion : c'est un point très important. Si j'ai bien réussi le bac c'est que la réflexion primait sur la compréhension. Pourtant, je me sens profondément stupide du côté de la compréhension. Je suis parfois perplexe devant mes livres parce que je ne comprends pas une chose qui a l'air très simple, ou quand on m'explique quelque chose j'essaie de toutes mes force de comprendre mais tout s'embrouille dans mon esprit, les autres comprennent, pas moi, mais je suis incapable de dire pourquoi je n'ai pas compris, quel point me gêne. "C'est un ensemble" dis-je, "Quelque chose m'échappe" mais je ne peux pas en dire plus. Si je me débrouillais en philosophie c'est qu'il fallait réfléchir, et j'ai fait beaucoup de progrès sur ce point-là. Mais pour la compréhension... Ça va me jouer des tours et ça me fait me sentir stupide, c'est terriblement frustrant. Je crois qu'une partie de ce problème est lié à mes soucis de synthèse, quand on m'explique quelque chose je n'arrive pas à organiser, dans mon esprit, les informations que je reçois, et si quelque chose m'échappe je suis perdue. Mais ce n'est pas la seule cause et je n'ai jamais compris pourquoi je pouvais être à la fois plutôt douée dans certains domaines et complètement stupide dans l'autre. Le même paradoxe se trouve dans mon comportement, où une partie des gens qui me connaissent un peu moins que mes meilleurs amis me trouvent à la fois intelligente et naïve. Mais j'y reviendrai dans un prochain article.

- L'endurance : en ce moment quand je travaille, ça me fatigue vite. Je fiche quelques pages de Bergson, et déjà j'ai terriblement envie de faire autre chose, de me vider l'esprit. Mais je pense que c'est une question d'habitude, et que quand le rythme aura repris mon "endurance" de travail augmentera. J'espère.

- Le moral : pendant l'hiver je l'avais perdu, le travail me dégoûtait profondément, je me suis laissée embarquer dans un cercle vicieux où tout m'énervait, où plus rien ne m'intéressait. Je ne veux pas me retrouver de nouveau dans cette situation. "j'ai décidé que je vivrai bien ma prépa et que je prendrai goût au travail". Je garde cette phrase en tête.

- Travail = loisir ? Non, pas pour l'instant. Je n'arrive pas à être contente de travailler au point de vouloir faire ça plutôt qu'autre chose. J'aime beaucoup la philosophie, par exemple, mais je ne peux m'empêcher de vouloir me balader sur internet, regarder un film, faire de la musique, plutôt que de lire de la philo. J'aimerais trouver un état d'esprit où je me retrouve à avoir envie de travailler de la même façon que j'ai envie de regarder un film. Je ne sais pas si c'est possible, mais pour ça je crois que ce sont mes méthodes de travail qu'il va falloir que je change, pour trouver une façon de travailler efficace, qui me permette d'avancer vite et donc de ne pas m'ennuyer.

- DS le samedi matin : paradoxalement, le fait d'avoir un week-end plus court faisait que j'étais moins déprimée le dimanche soir, le temps de repos était tellement court que je n'avais pas le temps de m'habituer à ne rien faire, ce n'était qu'une petite parenthèse. Cela dit c'est difficile de ne pas avoir de week-end complet, notamment au niveau de la fatigue qui se fait sentir puisqu'on a qu'une grasse matinée par semaine, donc cette année je veux essayer de bien dormir. Si je ne dors pas assez je suis d'une humeur massacrante et je déprime très rapidement (en plus de la colère que je ressens). 8h par nuit il me faudrait.

- La prépa = le bon choix ? Oui. Je n'ai pour l'instant pas de regrets. Bien sûr, j'aurais sûrement aimé la fac de psychologie, mais je ne me serais pas sentie autant à ma place. J'ai toujours considéré que j'étais paresseuse, un peu naïve sur certains aspects, et pourtant j'ai l'impression que mon monde c'est la prépa, pas la fac de psychologie. Je suis ravie de pouvoir étudier plein de matières différentes, parce que la lassitude arrive très très vite chez moi et que lorsqu'une matière commencera à m'ennuyer un peu, je pourrai en réviser une autre, puis une autre, puis revenir à la première... J'ai la possibilité d'apprendre à travailler vite (pour les khôlles) tout en apprenant à réfléchir de façon approfondie (pour les DS de 6h), d'améliorer mes capacités à l'oral, de progresser dans plusieurs matières, et de m'ouvrir l'esprit de sorte à aimer encore plus toutes ces matières. Malgré les difficultés que je rencontrerai, j'attends beaucoup de la prépa, et je suis convaincue d'avoir fait le bon choix.

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Voilà, je crois que j'ai à peu près fait le tour de mon état d'esprit par rapport au travail, dans un prochain article je me concentrerai plutôt sur l'aspect psychologique hors travail. 

dimanche 28 juillet 2013

Je ne sais pas travailler

C'est ce que je remarque depuis quelque temps. Pour réviser ma philosophie, ce n'était pas compliqué : je lisais, ça rentrait. Pas de chiffres, peu de noms à la fois, pas de dates, de lieux, de tout ce qui me laisse tout à coup déboussolée devant mon cours, mais beaucoup d'idées, de concept, d'arguments, qui s'installent très rapidement dans ma mémoire. Armée de mon surligneur, je lisais et je retenais rapidement, ce qui m'a permis de ne prendre que 2-3 jours pour réviser mon bac de philosophie. 

Je n'ai jamais dit que l'histoire et la géographie c'était nul. Par contre, j'ai toujours dit que je détestais l'histoire et la géographie. Seulement ce n'est pas tout à fait vrai. Si je déteste vraiment la géographie, je trouve que l'histoire est intéressante. Mais depuis la sixième, je fais un blocage. Ça a toujours été la matière qui me faisait paniquer. Parce que quand je lis, rien ne rentre. Il faut que je fasse la démarche d'apprendre, et ça me prend un temps fou. J'ai une bonne mémoire pour les idées, les concepts, pour tout ce qui me permet de bien réussir en philosophie (pour l'instant du moins), mais ma mémoire des dates, des noms, des lieux est désastreuse. Alors, devant mon cours d'histoire, c'est la panique. Pour la même taille de cours, des heures et des heures de révisions me sont nécessaires en histoire, contre beaucoup moins en philosophie.
C'est pour ça que j'ai toujours eu un problème en histoire. Je ne peux pas me détacher de ce côté très scolaire : bourrage de crâne, pour ensuite recracher le cours et oublier tout ce que j'ai appris sitôt ma copie rendue. Je voudrais bien lire des livres d'histoire, pour rendre l'apprentissage plus attrayant, mais rien ne rentre, absolument rien. Trop de dates, de noms de personnes ou de lieux, que je ne peux pas ignorer sans quoi ma connaissance ne l'histoire ne serait que partielle ou nulle. Je n'ai pas définitivement abandonné l'espoir d'aimer l'histoire un jour, mais tant que je n'arriverai pas à m'éloigner du bourrage de crâne cette matière me posera toujours un énorme problème. C'est la même chose pour tout autre endroit où il y a trop de chiffres, de lieux, de noms. Si je lis une biographie, j'aurai aussi du mal. 

J'ai mis du temps à le comprendre, ce paradoxe qui entoure ma mémoire : je me suis toujours demandé pourquoi j'avais l'impression que ma mémoire pouvait à la fois se montrer excellente et désastreuse. C'est parce que tout simplement, je ne parlais pas des mêmes types de choses à retenir. Il y a aussi ma mémoire "instantanée" qui est très mauvaise, les souvenirs de vie s'effacent vite, ce que j'ai lu aussi. C'est très frustrant parce que je ne veux prendre des notes pour chacune de mes lectures, ça me prend beaucoup de temps.

Autre problème, la façon de travailler, notamment pour le fichage (ou la prise de notes pour les romans). Je fiche actuellement le livre d'économie que je dois lire, ce n'est pas obligatoire mais sinon je ne retiendrai rien. Je prends beaucoup trop de notes parce que tout me paraît important, alors j'avance très, très, très lentement et ça me décourage. Si j'allais plus rapidement, travailler me serait plus agréable. J'aime bien apprendre des choses. Mais avancer aussi lentement me donne cette impression de stagner et donc de m'ennuyer. Relire mes fiches me fera plaisir parce que je pourrai avancer vite, ça rentrera plus facilement et j'aurai l'impression d'apprendre plein de choses en peu de temps. En attendant, quand je fiche, je n'ai pas l'impression d'avancer et ça m'attriste un peu parce que travailler pourrait être un moment sympathique et stimulant si ma méthode était plus efficace.

Améliorer ma mémoire, surmonter mes blocages, trouver une méthode de fichage efficace, voilà les quelques défis qui m'attendent.

vendredi 26 juillet 2013

Interview mythologique (en collaboration avec Briséis)


Ce petit projet d'interview a été mis au point avec Briséis : puisque nous partageons cet intérêt commun pour la mythologie, nous avons trouvé dix questions auxquelles nous avons toutes les deux répondu. Sur mon blog se trouve l'interview de Briséis et  vous pourrez trouver mes réponses sur le sien. Bonne lecture !

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Esmeralda : Quand est née cette passion pour la mythologie antique et plus spécialement grecque ?
Briséis : En y repensant, j'ai toujours été un peu fascinée par cette époque mais sans vouloir particulièrement m'y attacher plus que ça. Mais le moment à partir duquel je me suis réellement rendue compte que l'antiquité grecque me passionnait est très récent à vrai dire. Je crois tout simplement que je m'en suis rendue compte il y a quelques mois, même si cet intérêt était enfoui depuis un temps déjà!

Esmeralda : De quelle manière est née cette passion ? (un livre, un film, un cours d'histoire, un récit entendu ...)
Briséis : Je me souviens de mes cours d'Histoire en sixième où nous avions un peu travaillé sur l'antiquité mais la meilleure expérience scolaire que j'ai eu fut en 2nde quand nous avons étudié la Grèce et Athènes. Sur le coup, je trouvais cela assez barbant car trop scolaire mais en y repensant, ce fut surement l'un des plus passionnant sujets de l'année dernière. Un film qui m'a énormément marqué de ce point de vue est "Troie" évidemment. Je l'ai vu pour la première fois alors que je n'avais que 10 ans. Je l'ai revu récemment et ayant une toute autre vision de l'Antiquité grecque, j'ai adoré être plongée dans cette atmosphère le temps d'un dvd. 

Esmeralda : Quel aspect te plaît le plus dans la Grèce Antique ? (architecture, paysage, croyances divines, mode de vie ...)
Briséis : De loin, je pense que ce sont les paysages magnifiques et les bâtiments monstrueusement grands et imposants. Le mode de vie de l'époque d'un grec quelconque n'est franchement pas à envier selon moi. Je trouve également toutes ces croyances divines fascinantes et j'aime apprendre ce que chaque Dieu possède comme particularité ; et surtout trouver les correspondances entre divinités grecques et latines!

Esmeralda : Quel héros mythique grec t'attire le plus ?
Briséis : Je crois qu'il s'agit d'Hector de la guerre de Troie. Il est allé se battre au nom de son frère face au plus grand guerrier, Achille, presque dit demi-dieu. Il s'est sacrifié pour sauver sa patrie et en ceci, je l'admire plus que tout.

Esmeralda : Quelle légende héroïque grecque t'attire le plus ?
Briséis : la légende de Troie m'attire le plus, sûrement parce que je l'ai vu sur écran et que c'est celle que l'on connaît le plus. Même étant collégien tout le monde a entendu parler du célèbre Cheval de Troie. Il me faudrait sûrement approfondir encore plus mes connaissances pour ne pas laisser de côté un grand nombre de mythes formidables. 

Esmeralda : Aimerais-tu vivre à cette époque ? (pour et contre)
Briséis : J'adorerais vivre à cette époque évidemment ! Mais comme toute personne qui rêverait de vivre dans un ailleurs, je ne m'imagine qu'en tant que Princesse grecque - jamais je n'irais rêver d'être une petite paysanne. Ou alors ce ne serait qu'un rêve, plus un "fantasme". Rien que pour avoir la chance de vivre au milieu d'une toute autre façon de vivre, de penser. Me réveiller entourée de paysages magnifiques, d'architectures époustouflantes ... Tant que la guerre ne frappera pas à ma porte.

Esmeralda : Comment se manifeste ta passion ? (lis-tu des articles sur internet, des livres sur la mythologie, regardes-tu des films ...)
Briséis : Je ne lis pas grand-chose sur internet, si ce n'est dernièrement lors de mes recherches pour écrire mon roman et je me suis rendue compte que j'apprenais énormément de choses ! Je ne lis pas vraiment de livres portant sur la mythologie, tout simplement par manque de temps, car j'ai tout une liste de titres à ce sujet - enfin je lis quand même des tragédies classiques, qui portent sur les grands mythes antiques ! Côté film, j'ai revu "Troie" ainsi que "Agora", un très beau film. Je n'ai pas regardé "300" car à mon goût il semblait trop sanguinaire, mais peut-être vais-je me lancer cet été !

Esmeralda : Aimerais-tu être plus impliquée dans ta passion plus tard ? (études spécialisées, voyages ...)
Briséis : J'aimerais pour sûr voyager en Grèce et visiter tous ces vestiges de l'antiquité, pour vivre en temps réel ma passion. Je pense également à me diriger pourquoi pas vers des études sur la culture et la littérature antique (qu'elle soit latine ou grecque)

Esmeralda : As-tu une oeuvre littéraire préférée qui porte sur la mythologie ? (théâtrale, romanesque, biographique, historique ...)
Briséis : Je me souviens d'une saga jeunesse portant sur la guerre entre Sparte et Athènes et un amour entre un Spartiate et une Athénienne (évidemment!). Je ne me souviens plus du nom malheureusement, mais j'ai en mémoire la grande tristesse que j'avais ressenti à la fin de la saga, ne pouvant continuer à être plongée dans cet univers.

Esmeralda : Le mot de la fin ?
Briséis : Je me suis vivement rendue compte cette année que toute l'antiquité me passionnait. En effet mes cours de latin ont animé en moi un vif intérêt pour l'empire roman et la culture latine. Je vais approfondir cela, je ne laisserai pas filer une occasion de m'approprier d'avantage une passion naissante !

mardi 16 juillet 2013

Hystérie : névrose qui se caractérise par des réactions excessives, théâtrales et une hypersensibilité

Le décès de ma prof de littérature du module classe préparatoire (renversée par une voiture lors d'une balade en vélo) a été un choc même si je n'ai eu que peu de cours avec elle, c'est pourquoi les résultats d'APB, quelques jours plus tard, sont venus illuminer cette sombre semaine. Puis il y a eu les résultats du bac qui m'ont remplie de joie. Ils ne servent concrètement à rien mais quand j'ai vu ce "TB" à côté de mon nom, puis ma moyenne, un grand sourire a éclairé mon visage. Puis il y a eu ma note en philosophie, la première que j'ai regardée. 18. J'étais si heureuse, cette matière m'a tellement tenue à cœur cette année qu'il m'est impossible de vous décrire la joie que j'ai ressentie. J'étais contente de la musique, aussi, car c'était l'aboutissement d'un objectif plus personnel. Et de ces quelques notes tout à fait improbables qui ont fait naître en moi ce syndrôme de l'imposteur (moi, avoir 17 en SES, vraiment ?). Puis j'ai haussé les épaules : profitons simplement de ces bonnes nouvelles. Au lycée, l'ambiance était géniale, joyeuse, une quinzaine de mentions très bien dans ma classe, pas de rattrapages, les profs présents pour nous féliciter, que demander de plus pour rendre cette journée parfaite ? Et mon prof de philosophie qui, quand je lui annone ma note, me dit en souriant "Ça ne m'étonne pas" (c'était adorable et ça m'a beaucoup touchée).

Côté prépa, je vous avoue que j'ai très peu avancé dans mes devoirs. Je me suis heurtée à quelques problèmes. D'abord, il y a eu ce grand paradoxe que je ne saurais expliquer : dès que l'excitation des résultats du bac s'est atténuée, je me suis sentie tout à coup très triste, vide. Je me suis ensuite rendue compte que durant des mois j'avais été obsédée par l'orientation, puis par le bac, puis par l'attente des résultats du bac (je n'étais pas stressée mais très impatiente de savoir mes notes), et que maintenant que tout cela s'envolait, c'était comme si je n'avais plus rien. Plus d'objectifs hors études. Ca m'a attristée de me rendre compte que dès que je m'éloigne un peu de la sphère des études il ne se passe plus rien, je n'ai plus d'ambition, plus rien pour me stimuler. Je ne veux pas passer pour une égoïste qui ne sait pas se contenter de ce qu'elle a, je suis ravie, heureuse, je n'en demande pas plus, mais je ne peux contrôler ces émotions qui ne dépendent pas de ma volonté.

Ensuite, il y a eu le problème lecture : j'ai tellement peu lu ces derniers mois que toute concentration m'a abandonnée. Il était donc difficile de me motiver dans ces conditions, et plutôt que de travailler, j'ai décidé de d'abord régler ce problème. La solution que j'ai finalement trouvée, c'est de lire autre chose, sans rapport avec la prépa et dont le style est suffisamment simple pour que je me concentre immédiatement, ce qui me permettra ensuite de lire un livre au style plus soutenu quand ma concentration sera revenue. J'ai donc lu, en quelques jours, un livre sur l'adulte surdoué, et deux livres d'une petite série que j'ai dévorée de nombreuses fois pendant mes années collège (voir la page "lecture" que je continue de mettre à jour). Ma méthode pour retrouver la concentration a été efficace, et j'ai pu me replonger dans Combray plus facilement. Il me reste des progrès à faire, bien sûr, mais les résultats déjà obtenus sont encourageants, et avec l'entraînement ça ira de mieux en mieux. J'espère aussi que ma vitesse de lecture s'améliorera, je la travaille justement sur ces livres très simples : puisque dans ces cas-là il m'est très facile de me concentrer, je me force à lire plus vite.

Je ne manque pas de motivation pour la prépa, mais pour éviter l'overdose avant même de commencer mon hypokhâgne, il fallait d'abord que je m'autorise à faire des lectures qui n'ont aucun rapport avec la prépa, et ensuite me stimuler en me trouvant des objectifs, des challenges, en rendant plus attrayante mon évolution dans mes devoirs (j'ai fini par le comprendre, pour être joyeuse j'ai sans cesse besoin, à court terme comme à plus long terme, d'objectifs originaux et motivants). J'ai donc décidé de choisir des thèmes de lecture qui changeront chaque semaine. Par exemple, cette semaine (et la semaine prochaine parce que je n'aurai pas le temps d'approfondir un nouveau thème), c'est la mythologie. Je compte donc acquérir un maximum de connaissances sur les métamorphoses d'Ovide, sur l'Odyssée et l’Iliade, même si je ne les lis que dans des versions abrégées pour aller plus vite et apprendre plus de choses. Il y aura ensuite des thèmes classiques (semaine théâtre, à la fin des vacances pour ne pas oublier ce que j'ai lu avant la rentrée) comme des thèmes plus originaux - semaine "auteurs originaux" où le but sera de lire quelques livres de philosophie ou de littérature qu'on étudie moins durant l'année (par exemple Le mythe de Sisyphe de Camus, que je n'avais finalement pas terminé, ou des textes de Simone de Beauvoir). J'ai aussi l'idée de suivre le thème "Analyses, critiques de texte" mais je vais y réfléchir, j'aime passer du temps à chercher des idées originales.

Comme je l'ai dit, je m'autorise à lire d'autres livres que ceux que la prépa demande, j'aurai beaucoup moins le temps de le faire pendant l'année. Or ma lecture du livre sur l'adulte surdoué m'a rappelé à quel point la psychologie, même si je ne l'étudie pas à la fac, continue de me passionner, et je me suis en plus rendue compte que la perception des autres, l'analyse de leur comportement, de leurs émotions, devient plus fine après avoir lu ce genre de livre. Alors après je n'en ai lu qu'un donc ce n'est qu'une impression, mais je suis vraiment enthousiaste et je veux en lire d'autres. Mais comment savoir si ces livres sont fiables, puisque je n'y connais rien, et s'ils ne vont pas me conduire à mal interpréter le comportement des autres ? Cela dit j'avais vraiment envie de découvrir plus cette discipline passionnante qu'est la psychologie, alors je me suis rendue à la Fnac. Je me suis baladée dans les rayons, j'ai mangé un cookie en feuilletant plusieurs livres qui m'inspiraient, et j'ai finalement acheté trois livres : un sur le surdoué, un deuxième sur les émotions, un troisième sur le mensonge (comment reconnaître quand quelqu'un nous ment, ça doit être intéressant même si je me demande si c'est vraiment possible). J'ai vraiment hâte de me plonger dedans et je compte alterner ces lectures avec les livres que je dois lire pour la prépa et les livres de fiction simples et rapides à lire, qui me font vraiment oublier le quotidien et me libèrent de mes pensées.

Voilà donc un programme de lecture chargé, et ça me plait énormément ! Je vais donc, afin de pouvoir lire un maximum d’œuvres différentes, augmenter mon temps de lecture. Aujourd'hui j'ai lu 2h30 et je pense relire 1h30-2h avant de me coucher (mes journées se déroulant approximativement entre 10h45 et 2h15). Mais bien sûr, je n'oublie pas de me détendre, et pour cela rien de tel que Vampire Diaries et son club de beaux gosses (c'était la minute groupie).

Il va par contre rester le problème de la prise de notes et de ces énormes problèmes de synthèse que je n'arrive pas à chasser, et du fait qu'il va bien falloir me résoudre à prendre des notes quand je lis (ce que je déteste faire, ça prend trop de temps et on ne peut plus profiter de sa lecture). Et il va aussi falloir que je commence le vrai travail en parallèle de mes lectures, car on peut dire que j'ai de quoi faire ! Mais le programme est tout à fait passionnant et c'est avec le sourire que je compte commencer mes "vraies" révisions en revenant de vacances. Quant aux lectures, je veux les multiplier et lire beaucoup d'analyses, de textes critiques, de tout, même si je le fais rapidement, pour avoir plein d'idées en tête et donner à mon inconscient la possibilité d'acquérir des bases solides pour réfléchir. En fait, je suis carrément excitée à l'heure où je vous écris, pendant ces vacances j'expérimente beaucoup au niveau de ma méthode de travail et j'adore ça, le changement me stimule et j'aime chercher constamment de nouvelles idées ! Je ne suis pas stressée, au contraire, je savoure chaque instant de ces vacances, tout en sachant que je serai quand même heureuse de reprendre les cours, c'est merveilleux. Et puis ma (re)découverte de la psychologie me rend très joyeuse, à la limite de l'hystérie (voir titre de l'article). La déprime post-excitation est donc derrière moi, je suis heureuse et l'écriture de cet article m'a rendue plus joyeuse encore.  

Une dernière petite précision par rapport à la prépa : je compte continuer à prendre des cours de violoncelle l'année prochaine. Je ne sais pas si on peut concilier hypokhâgne et musique, mais comme au final je travaille peu le violoncelle, ça devrait être possible.

Bonne soirée à tous !

PS : on m'a enlevé une partie de mes bagues le 13 juin, mais mes aventures au pays étrange et terrifiant des dents sont loin d'être terminées, histoire à suivre !

samedi 13 juillet 2013

A la recherche de l'oubli

Cet article est un peu différent de ceux que j'écris d'habitude, parce que j'ai cherché à adopter un style particulier, à expérimenter. Je ne sais pas si c'est réussi, ou si mes longues phrases vous paraîtront insupportables, mais j'ai voulu, dans cet article, évoquer le thème de la lecture tout en parlant de mon coup de foudre pour Proust - en m'inspirant un peu de son style, même si je ne risque pas de l'égaler un jour. Encore une fois, je m'excuse pour la longueur de l'article, mais je ne pouvais pas le raccourcir plus.

C'était une nuit chaude, quelques jours avant les résultats du bac, une de ces nuits durant lesquelles, malgré l'heure tardive, l'esprit est incapable de se fatiguer assez pour se laisser entraîner par ces pensées absurdes et dépourvues de sens, celles qui visitent la conscience avant qu'elle ne se fasse définitivement enlever par le sommeil. Je ne parvenais pas à m'endormir et c'est avec agacement que je remuais dans mon lit, encore et encore, changeant constamment et brusquement de position. Allongée sur le côté gauche, tout à coup je faisais un petit bond et je me retrouvais sur le côté droit, avant de bouger de nouveau pour soulager mes muscles déjà douloureux. Alors j'ai craqué et j'ai rallumé ma lampe, désespérée en constatant à quel point, malgré l'heure tardive, mes yeux refusaient de s'alourdir de fatigue. Cela n'était sans doute pas raisonnable de me relever à 1h45, mais n'étant pas quelqu'un de patient, il fallait je trouve de quoi m'occuper jusqu'à ce qu'enfin la fatigue me pousse à me glisser de nouveau sous mes draps et à m'abandonner au sommeil. Je n'avais pas le courage de me plonger dans les misérables, pour un roman aussi dense je préférais m'y perdre plus longtemps qu'une trentaine de minutes sans quoi l'ennui accompagnerait cette impression de ne pas avancer dans l'intrigue, alors j'ai quitté mon lit et j'ai observé ma bibliothèque, à la recherche du livre qui conviendrait à l'ambiance calme et paisible de la nuit. Mes yeux ont balayé plusieurs fois les étagères, je caressais du regard chacun des ouvrages en m'attardant sur le titre, la couverture, en contemplant le livre qui n'allait finalement pas être ouvert. Mon attention a été attirée par le roman de Proust, Du côté de chez Swann, et tout à coup, j'ai su. J'ai su que c'était exactement ce dont j'avais besoin cette nuit-là avant de m'endormir.

J'ai repensé à Proust et tout à coup des souvenirs me sont revenus, des sensations puissantes m'ont enveloppée et ont ramené à moi les émotions qui m'avaient visitée autrefois à la lecture des premières pages de Combray. J'avais honteusement mis son roman de côté l'année passée, alors qu'ayant clamé haut et fort que le style de Proust était merveilleux, toute envie de lire m'avait quittée, remplacée par celle, plus addictive encore, d'allumer mon ordinateur et de me perdre dans les méandres du net. C'est là l'un des grands paradoxes de mon existence : je reconnais qu'une activité - la lecture de Combray - est belle et apaisante, et pourtant je ne parviens pas à me résoudre à ouvrir le livre pour profiter des merveilleuses pages qu'il m'offrira, comme si la passion pour la lecture ne survenait que lorsque ces heures passées à lire étaient révolues et que, devant mon écran, je me souvenais avec un petit sourire flottant au coin des lèvres à quel point cette activité pouvait être agréable. Seulement ce souvenir du ressenti ne me conduit que rarement au désir véritable d'éteindre mon ordinateur et de me saisir enfin de mon livre, il se contente de me faire savourer ces moments par l'anticipation de sensations que je ne ressentirai finalement pas, ou plus tard que prévu, l'envie de me balader encore sur internet étant plus grande que celle d'aller lire.

Mais il n'y a en fait rien de si étonnant dans ce comportement, il est provoqué par deux attitudes contradictoires qui me caractérisent à la lecture d'un livre. D'un côté, mon esprit se laisse bercer par le style de Proust, qui non seulement réveille mes émotions mais aussi leur donne une forme et un sens en leur permettant de créer un ressenti homogène dirigé vers un objet, le roman que je lis. Il arrive à canaliser la foule d'émotions hétérogènes que j'éprouve habituellement et à l'utiliser pour me faire ressentir chaque petit détail de l'histoire. Tout à coup, l'émotion n'est plus ce sentiment inconnu qui vient me bouleverser sans cause apparente, mais elle est ce qui me permet de m'imprégner du style du roman et de ne faire plus qu'un avec lui.

De l'autre, mon esprit ne parvient pas à se déconnecter du monde extérieur. Les pensées, confuses, ne cessent de s'écouler, elles se bousculent, se chevauchent, perturbent mon avancée dans le roman et transforment cette route rectiligne censée me conduire jusqu'à la fin du roman en un chemin sinueux où atteindre le bout ne me semble plus n'être que le fruit d'une balade paisible mais d'un long et pénible effort où je dois lutter pour ne pas me perdre parmi les obstacles que créent ma pensée dissipée. Prépa, bac, philosophie, progresser, vacances, prépa. Une partie de mon esprit lutte pour que les pages que je tourne absorbent complètement ma conscience, jusqu'à me permettre de m'oublier moi-même, mais ce simple désir de lutter, déjà, me ramène à la réalité. "Je dois me concentrer". Mais mon attention est, sous l'effet même de cette pensée, détournée du roman dans lequel j'essaie de me plonger. C'est un cercle vicieux où la peur de ne pas me concentrer est la cause et la conséquence de mon manque d'attention. Et, quand ce ne sont pas des pensées extérieures qui m'empêchent de profiter de ma lecture, c'est du livre lui-même que proviennent mes difficultés à me concentrer. "Tiens, ce que le narrateur raconte me rappelle... Me donne envie de..." Et voilà comment de nouveau l'esprit est détourné du roman, comment je me surprends une nouvelle fois à rêvasser, sans même que je ne me sois rendue compte que depuis quelques minutes aucune histoire ne se déroule plus dans mon imagination. Alors, désespérée par cette absence de concentration, désespérée en constatant à quel point mon nombre de pages lues en une heure est si ridicule, je finis, tout simplement, par fuir le livre et m'installer devant mon écran.

Cette nuit-là, j'ai me suis donc plongée dans le roman de Proust, que je n'avais pas ouvert depuis des mois, et la magie a opéré. "Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n'avais pas le temps de me dire : "Je m'endors." Et, une demi-heure après, la pensée qu'il était temps de chercher le sommeil m'éveillait". J'ai relu ces premières lignes, et déjà je me suis sentie éblouie par son style. Alors même que ce qu'il racontait était anodin, toute ma sensibilité a été touchée par ces quelques lignes, et par celles qui ont suivi. Dans son roman, Proust décrit cette foule de sensations que nous ressentons quotidiennement, sans que nous ne parvenions à mettre des mots sur les mouvements de notre âme, sur ces ressentis qui ne nous apparaissent que comme un mélange d'émotions confuses que la raison est incapable d'ordonner, d'analyser, d'apprivoiser. Il nous dévoile des sensations dont nous pourrions avoir honte tant leur cause peut nous paraître ridicule, et qui tout à coup nous semblent légitimes et compréhensibles. Il y a tant de vérité, tant de sensibilité dans ses mots que j'en reste bouche bée : c'est ça, Proust a atteint la sensation, il l'a saisie, décortiquée, recréée à l'aide de longues phrases dont le rythme illustre la sensation avec une telle justesse et une telle beauté que je ne remarque même plus que certaines de ses phrases s'étendent sur de nombreuses lignes.

Proust est connu pour sa complexité et ses longues phrases, et pourtant je ne vois dans son style que la beauté de ses mots, de ses phrases, des ambiances qu'il retranscrit. Il nous aide à mieux comprendre ces sensations que nous sommes nombreux à partager en les décortiquant minutieusement, mais en plus il leur donne une épaisseur nouvelle, cette épaisseur propre au roman qui le rend plus vivant encore. Aucun écrivain ne m'a plus émerveillée que lui, aucun écrivain n'a été capable, en plus de me détendre grâce à ses mots, de m'aider à rendre plus claires et précises mes introspections, et de changer la perception que j'ai de mes émotions. Il me soulage quotidiennement car il me permet  d'échanger mes ressentis confus et inexplicables contre des émotions claires et ordonnées et, en comprenant celles du narrateur, je comprends mieux les miennes. Proust, en plus de m'émerveiller, m'aide à vivre. Alors cette nuit-là, peu de temps avant les résultats du bac, alors que je ne cherchais qu'un moyen de passer le temps, en l'espace de quelques lignes, de quelques pages, la magie a opéré : plongée dans le roman de Proust, je me suis oubliée.

dimanche 7 juillet 2013

Mes professeurs

Je ne peux pas me permettre de faire beaucoup de commentaires sur mes professeurs, parce que je n'ai jamais su si c'était légal de parler de quelqu'un sur internet, même de façon anonyme (et puis imaginez qu'un d'entre eux découvre mon blog).

Prof principale / Prof d'SES : je l'ai depuis la seconde, je trouve que c'est une très bonne prof, même si on s'écarte souvent beaucoup du cours pour parler de l'actualité - mais ça ne me dérange pas parce que ce n'est pas un problème pour moi de terminer le programme seule si nous n'avons pas le temps de le finir en classe. Alors après, j'avoue que plusieurs fois elle m'a vexée dans l'année, notamment quand elle m'a dit que je manquais de maturité intellectuelle. J'avais parfois l'impression que parce qu'elle semblait me trouver naïve, elle ne m'appréciait pas particulièrement, ou du moins elle ne se préoccupait pas de moi (elle oubliait tout le temps de me compter dans le lot de ceux qui voulaient faire une prépa), et une fois qu'elle s'est fait un avis sur une personne c'est difficile de changer son point de vue. Cela dit, je crois qu'elle a fini par changer d'avis à mon sujet, d'abord grâce à la réunion parents profs où, selon mon père, je répondais très rapidement et de façon pertinente, ce qui l'aurait impressionnée (j'ai bien dit selon mon père), et ensuite grâce à mes notes d'SES qui ont augmenté au troisième trimestre (en plus c'est elle qui s'est retrouvée à corriger ma copie (anonyme) du deuxième bac blanc et à me mettre une des meilleures notes de la classe). Ainsi, malgré le fait qu'elle m'ait parfois un peu découragée, je ne lui en veux pas parce qu'après tout je ne lui ai pas non plus laissé l'occasion de me connaître mieux, je suis restée assez discrète. Elle a une personnalité très attachante, elle est adorable et je l'apprécie beaucoup.

Prof de maths / spé maths : c'est compliqué. Je dirais qu'en tant que prof, je n'ai absolument rien à lui reprocher, elle est géniale, elle explique très bien, on a fini le programme avant la fin de l'année, tout paraît très clair avec elle. Seulement j'aurais aimé un peu plus de sourires, un peu moins de reproches ("Arrêtez de faire vos exercices au crayon à papier, vous n'êtes plus en primaire"), une bonne humeur qui ne soit pas aussi rare. Heureusement, elle était là le jour de résultats, très souriante, elle nous a beaucoup complimentés, et j'en garde donc une bonne impression malgré tout. 

Prof d'histoire-géographie : elle était très bien, la seule dont j'étais satisfaite au lycée. (dans cette matière je veux dire). Bon alors elle n'aura quand même jamais réussi à me faire devenir douée en croquis, mais je ne peux m'en prendre qu'à moi-même, je ne les ai jamais bossés. Ce que j'ai à lui reprocher, ce sont les longs cours qu'elle nous envoie en PDF qu'on ne peut pas modifier : elle a peur qu'on envoie ses cours à d'autres, donc elle marque son nom en gros sur chaque page et on ne peut plus rien changer, ni écrire plus petit pour économiser un peu d'encre, ni choisir la mise en page qu'on préfère. Mais bon, pour le reste elle était très bien. 

Prof de philosophie : bon alors ce prof est un peu devenu mon dieu au cours de l'année. Il a une personnalité particulière, il parle toujours dans un langage soutenu avec des phrases très construites, il fait très sérieux, ce qui est toujours un peu flippant quand il monte le ton pour vous engueuler (ce n'est pas fréquent, mais mes bavardages m'ont déjà valu quelques reproches), mais on se rend vite compte qu'il a un très grand humour et qu'il joue de sa personnalité pour plaisanter. Au niveau des cours je les ai adorés, leur construction est faite d'une telle matière que qu'à force de jongler d'un auteur à l'autre, d'une idée à l'autre, j'ai fini par réussir à mieux structurer mes pensées en ayant de plus en plus d'idées, et ça je le dois beaucoup à lui.  Ensuite, si je l'apprécie autant c'est que j'ai aussi l'impression que c'est le prof à qui je ressemble le plus. Ça fait un peu bizarre dit comme ça, mais comment dire... Déjà, il comprend mon humour un peu étrange (je fais beaucoup d'auto dérision, ou j'aime simplement plaisanter - surtout pendant le club échecs, pas pendant ses cours -ce qui le fait rire contrairement à ma prof principale qui me regardait plutôt avec des gros yeux signifiant "Qu'est-ce qu'elle raconte encore..."), j'ai compris un peu, je crois, sa façon de réfléchir, de penser, et ce qu'il attendait en DS parce que je dois raisonner d'une manière semblable (sauf que pour moi c'est encore tout mélangé dans ma tête). C'est donc le prof qui me comprenait le mieux, et que je comprenais le mieux aussi parmi tous mes autres profs. Et puis, c'est lui qui faisait le club échecs auquel je me rendais souvent avec quelques amis, et c'était vraiment cool. Bref, ce prof est un des meilleurs profs que j'ai eus durant toute ma scolarité, et je ne peux que l'en remercier pour ça, c'est mon petit préféré de cette année, aussi bien au niveau du professeur que de la personne. 

Prof d'anglais : je crois que le courant n'est jamais vraiment passé. Pas avec moi personnellement, mais avec la classe en général. Le positif, c'est qu'on a beaucoup travaillé aussi bien l'oral que l'écrit, qu'on a eu énormément d'évaluations (parfois un peu trop) ce qui nous a bien entraînés. Mais elle est française et n'a pas un accent anglais exceptionnel. Quant aux cours, ils n'étaient, je trouve, pas adaptés à une section européenne, alors qu'en seconde la prof exceptionnelle que j'avais eue nous avait faits énormément progresser (mais on ne peut pas rivaliser avec elle).

Prof d'espagnol : je l'avais eue aussi en seconde, je l'apprécie beaucoup, elle est jeune, elle est dynamique, elle nous donne plein de structures qui passent bien dans un écrit, et qui m'ont permis d'avoir une excellente note au bac alors qu'au début de l'année j'avais l'impression de ne pas vraiment savoir communiquer en espagnol (c'est encore un peu laborieux pour l'oral mais il y a quand même eu des progrès). Je n'avais pas toujours l'impression qu'on avançait très vite, parfois on aurait peut-être même pu augmenter le rythme, mais ce n'est pas grave, puisqu'au final je me rends compte que j'ai vraiment progressé.

Prof de sport : bon alors le sport en général je m'en fous complètement, mais il fallait quand même que j'en parle parce que ce prof, que j'ai aussi eu en seconde, est un amour. Adorable comme tout, il m'a mis des appréciations géniales, il est jeune et agréable, ça a rendu les cours de sport un peu plus sympathiques. J'aimais beaucoup plaisanter d'ailleurs : "Monsieur, vous voyez comme je suis brillante en badminton !" ou "Vous savez, je sais que je suis nulle, vous avez le droit de me le dire" Lui : "Mais non tu n'es pas nulle... Mais tu n'es pas brillante" (petit sourire moqueur).


Globalement j'ai eu de bons profs cette année, malgré le nombre de fois assez conséquent où l'on m'a entendue me plaindre de certains d'entre eux. Ma préférence va à mon prof de philosophie, sans hésitation, à qui je n'ai absolument rien à reprocher, à qui je dois tout. Donc, si je devais faire un top 3 des meilleurs profs de ma scolarité pré-bac, ce serait (sans ordre) : ma prof d'anglais de seconde, ma prof de français de première (dommage que je ne l'aie pas eue toute l'année), et mon prof de philosophie de terminale (que j'aurai en cours l'année prochaine si je décide de suivre ses cours de culture générale). Mais, évidemment, j'ai eu plein d'autres profs géniaux, au collège (mais je ne m'en rappelle plus énormément) et au lycée, et même s'ils ne sont pas dans ce fameux top 3, ils sont là et ils m'ont beaucoup aidée à progresser. Je tire beaucoup ma motivation du professeur qui enseigne, alors la qualité de l'enseignement (et de la personnalité) du professeur est importante pour moi, c'est pourquoi je trouvais que c'était une bonne idée d'en faire un article.

Hier j'ai donc envoyé des mails de remerciements à la majorité de mes professeurs. A ceux qui penseront que ça fait fayot, je répondrai que ça n'a rien à voir et qu'il s'agit juste de relations humaines où une élève remercie des professeurs qu'elle a apprécié, et que pour moi il n'existe pas de barrière imaginaire entre le professeur et l'élève qui ne vivraient pas dans le même monde. Je pense qu'ils seront contents de savoir que j'ai eu une très bonne note au bac et que je leur suis reconnaissante de tout ce qu'ils m'ont apporté. 

vendredi 5 juillet 2013

Bachelière

Épreuves anticipées :
Français écrit : 12
Français oral : 18
Enseignement scientifique : 17
Travaux personnels encadrés : 20

Épreuves de terminale :
Sport : 14
HG : 14
Musique : 16
HG en anglais : 17
SES : 17
Anglais : 18
Maths : 18
Philosophie : 18
Espagnol : 19

Ce qui me fait une mention très bien, section européenne, avec une moyenne générale de 17,77. Je suis comblée.

mercredi 3 juillet 2013

La khôlle

(Rappelez-vous, pour continuer à me lire envoyez-moi un mail, au cas où le blog passerait en privé).

J'ai souvent entendu que les khôlles traumatisaient les élèves d'hypokhâgne. Mais curieusement, cet aspect-là de la prépa me plaît. J'aime les oraux. Alors évidemment, en tant que grande stressée, je sais que je vais avoir terriblement peur pendant l'heure de préparation, en regardant ma montre toutes les cinq minutes, paniquée à l'idée de ne pas avoir le temps de finir de noter les idées principales.

Mais j'aime les oraux. Vous vous l'êtes peut-être déjà dit, mais au niveau de ce que je ressens je suis un peu étrange. J'ai tendance à toujours ressentir les choses de façon très intense. Il y a un aspect qui me plaît dans la khôlle, c'est de me retrouver face au professeur (sauf si c'en est un qui vous démonte injustement). Pendant cet oral la relation est différente, parce qu'il n'écoute que nous, qu'il nous donne des conseils, à nous, particulièrement, et aussi étrange que cela puisse paraître, cette proximité qu'on a me plaît. J'aime connaître les autres, les connaître vraiment, profondément, comprendre ce qu'ils ressentent, et en parallèle, je ne vois pas d'inconvénient à me montrer réellement, telle que je suis. Un oral, seule et non noyée au milieu de 45 élèves, c'est aussi l'occasion de montrer qui on est véritablement, dans sa singularité, dans son originalité. 

Le lycée m'a toujours rassurée, j'ai apprécié un certain nombre de mes professeurs parce qu'on sent qu'on peut leur faire confiance. Alors évidemment, je ne m'amuse pas à aller leur raconter ma vie et à me confier, parce qu'il n'y a qu'aux amis qui me sont vraiment proches, et sur ce blog, que je me confie vraiment. Mais cette présence est tout de même rassurante, et quand j'apprécie un professeur, j'aime me montrer telle que je suis, et non dresser un énorme mur invisible entre nous. J'apprécie les relations honnêtes, vraies. 

Je crois que je ne suis pas très claire parce que mes pensées ne le sont pas non plus vraiment. Il est évident que je ne suis pas étrange au point de vouloir devenir amie avec les professeurs, mais j'aime l'idée que pendant quelque temps, il n'écoutera que nous, comprendra par cela qui on est, et nous aidera à avancer. 

Alors non, la khôlle n'est pas une partie de la prépa qui me dérange, parce que depuis mon oral blanc de français l'année dernière, j'aime les oraux, c'est un moment intense, et j'apprécie de ressentir très fortement les choses (je vous avais dit que j'étais bizarre). Ça fait toujours un peu peur, plus ou moins selon les matières, mais j'arrive à être de plus en plus à l'aise, car l'oral n'est rien de plus qu'un moment d'échange. Et, peu importe le contenu de cet échange, ça en reste un, même si c'est sur un sujet précis. J'arrive à parler plus naturellement qu'avant, et j'aime parler, j'aime communiquer, j'aime être écoutée (mais ça va dans les deux sens, j'aime aussi écouter), alors finalement, malgré le fait que je serai probablement terrorisée pendant mon temps de préparation (surtout en histoire, ou en maths), j'attends les khôlles avec autant de joie que j'attends l'hypokhâgne B/L de façon plus générale.