lundi 30 juin 2014

Mon challenge mémoire, premier bilan

Au niveau de mon ressenti, j'ai l'impression de ne pas vraiment progresser, d'être toujours aussi lente pour retenir par cœur, d'avoir une méthode un peu trop bancale. J'apprends par exemple phrase par phrase, je n'arrive pas à apprendre plusieurs lignes d'un coup, c'est-à-dire que si je lis quelques lignes à la fois, j'ai déjà oublié le début de la ligne. Je dois apprendre une phrase, puis une deuxième, puis une troisième... et enfin les assembler pour pouvoir les réciter les trois à la fois. J'ai l'impression que c'est encore très maladroit, souvent je dois regarder le premier mot d'une phrase ou d'un paragraphe pour me rappeler de la suite. Alors si j'arrivais à englober plus de lignes d'un coup, j'aurais moins besoin de le faire. J'espère progresser. 

En tout cas, ma règle d'or, c'est de n'apprendre que ce que je comprends, et d'avoir conscience de ce que j'apprends. Ça paraît évident dit comme ça, mais je pourrais parfois être tentée de me déconnecter de ce que j'apprends, de le réciter de façon automatique et finalement, que ça ne passe pas par une réelle compréhension du texte. Je prends toujours le temps de bien avoir compris et assimilé un minimum le texte, d'y avoir réfléchi, avant de l'apprendre.

***

Voilà ce que j'ai appris depuis que j'ai commencé à travailler ma mémoire, sachant qu'il faut que je révise tout parce que les textes ne me reviennent pas encore instinctivement.

- L'art d'avoir toujours raison de Schopenhauer, les 11 premiers stratagèmes exceptés les exemples des trois premiers stratagèmes. 

          => J'ai choisi ce livre parce que je trouve ça très amusant d'avoir quelques techniques en tête pour avoir raison ou repérer les différentes techniques d'argumentation de l'adversaire (qu'il les utilise consciemment ou pas). C'est le seul livre que je compte apprendre en entier (enfin juste les stratagèmes, pas les introductions ou conclusions). 

- "Les mûres" et "Les berges de la Loire" de Ponge.

          => J'ai choisi de la poésie pour changer un peu de genre de textes, et plus particulièrement Ponge parce que c'est l'auteur que je dois étudier pour mon dossier de poésie, alors je me suis dit "pourquoi pas apprendre un ou deux poèmes au passage". Ça me servira pour mes dissertations de littérature. 

- Le modèle français depuis 1945 de Pascal Gauchon (c'est un que sais-je ?) : les 6 premières pages. 

         => Je dois maîtriser ce livre pour un contrôle d'histoire à la rentrée. Je me suis donc dit que quitte à faire progresser ma mémoire, autant intégrer à mon petit programme ce que sais-je pour que ça me serve au passge à avoir une (très ?) bonne note. 

- Cette émotion appelée poésie de Reverdy : une page. 

         => Je veux que mes exercices de mémoire me donnent aussi l'occasion d'avoir des choses à citer en dissertation et je veux varier les matières et les types de textes. Je ne m'étais pas encore attaquée à de la critique littéraire donc je vais essayer d'en apprendre encore quelques pages. 

- L'oeil et l'esprit de Merleau-Ponty : le I, qui fait 6-7 pages. 

          => Je ne sais pas trop pourquoi j'ai choisi ça. Peut-être simplement parce que j'avais commencé à lire le livre et qu'il m'a bien plu. Rien que ces quelques pages évoquent plusieurs thèmes comme la science, la perception, l'art. Je ne compte pas apprendre tout le livre mais je suis contente d'avoir retenu le I. Je crois que si j'ai choisi d'entraîner ma mémoire sur ce livre, c'est aussi parce que, si je comprends à peu près ce qu'il dit (du moins pour ce que j'en ai lu), je serais incapable de m'en rappeler une fois le livre fermé. 

- L'effort intellectuel de Bergson : j'avais appris une page et demie quand j'ai commencé à entraîner ma mémoire mais finalement je n'ai pas eu envie de poursuivre sur ce texte qui me servira moins, je pense, en dissertation. Par contre, j'ai bien envie de lire la conférence quand même.

- Espagnol : j'ai révisé trois traductions que j'avais déjà apprises par cœur pour le concours blanc, je les connais très bien. C'est bizarre, je retiens plus facilement un texte en espagnol qu'en français. Je connais ces trois traductions sur le bout des doigts et je compte réviser dans les prochains jours les autres que j'avais apprises plus ou moins bien par cœur.

- Maths : pas grand-chose, j'ai appris la moitié d'une page d'un cours. Apprendre des maths par cœur c'est terriblement difficile je trouve, ce qui est très embêtant pour réviser les khôlles (il y a toujours une question de cours). 


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J'ai l'impression que j'ai déjà appris pas mal de choses, mais je n'arrive pas à être contente de moi. D'abord parce que je ne connais pas encore tous ces textes très très bien, je serai satisfaite quand ils reviendront tous sans trop de réflexion. Le problème c'est que plus j'avancerai dans mon travail plus ça va être compliqué de tout réviser. Si je suis un peu déçue aussi, c'est que je n'ai pas l'impression d'avoir progressé et c'est toujours aussi long de retenir des choses par cœur, sans compter que c'est assez fatiguant. En même temps ça ne fait pas si longtemps que j'ai commencé ce travail. J'espère que les progrès arriveront bientôt. Par contre, je suis très très frustrée de ne pas pouvoir me concentrer sur l'entraînement de ma mémoire pendant quelque temps et de devoir faire le dossier sur Ponge (qui n'avance toujours pas d'ailleurs). En juillet je vais avoir du mal à beaucoup progresser du coup : je compte rendre mon travail le 9 juillet, je pars en vacances le 13 juillet, jusqu'au 26, et pendant ces deux semaines, surtout la première, je n'aurai pas du tout le temps de travailler. C'est surtout en août que je pourrai m'entraîner mais j'ai aussi des devoirs à faire (j'en reparlerai dans un prochain article, je n'oublie pas) et quelques jours de repos que je prendrai peut-être la deuxième semaine d'août pour paresser tranquillement chez moi en me coupant un peu de toutes les pensées liées à la prépa. 

La deuxième étape de mon travail, une fois que je connaîtrai tous ces textes sur le bout des doigts, c'est d'apprendre à me détacher du mot à mot, à reformuler un peu ce que j'ai appris, et d'en avoir une vision globale sans avoir besoin de tout me réciter dans ma tête pour me rappeler de quoi l'auteur parle dans ce que j'ai appris (parce que c'est un peu ce qui se passe pour l'instant). Parce qu'en khôlle, si je veux citer un auteur, je n'aurai pas le temps de faire défiler tout le texte dans ma tête en faisant une sélection "tiens ça je prends", "ça non ce n'est pas intéressant", il faudrait que ça revienne plus facilement dans ma tête.

En tout cas, vous avez pu voir que je me suis attaquée à plein de textes différents. D'abord parce que ça ne servirait à rien de ne me concentrer que sur un texte, mais aussi parce que je me lasse très vite de tout et que je serais probablement devenue folle si je n'avais pas varié ce que j'apprenais. C'est plus amusant comme ça ! Il faudrait que je rajoute de l'anglais et de l'SES pour compléter ce travail, mais on verra un peu plus tard.

Voilà voilà, je referai un petit bilan avant de partir en vacances si j'ai eu le temps de m'entraîner assez, ou fin juillet. 

dimanche 29 juin 2014

Angoisse

A chaque fois que les choses se calment un peu, je retrouve une certaine forme d'angoisse existentielle, et je me sens encore une fois démunie face à elle. 

J'adore la prépa, malgré toutes les difficultés que j'ai rencontrées, mais j'ai peur qu'elle me change trop. Qu'elle me fasse devenir trop sérieuse dans mes goûts. J'aimerais aimer les mêmes choses que quand j'étais plus jeune. Je voudrais m'émerveiller avec la même force qu'avant en lisant Le livre des étoiles de Erik L'Homme, la trilogie la plus merveilleuse que j'ai lue. Pouvoir, lors de coups de blues, me rassurer comme avant en me disant "ce n'est pas grave, bientôt tu pourras retourner te plonger dans ton livre, et ça ira mieux". 

Mais j'ai perdu ça depuis longtemps. J'ai perdu le plaisir de la lecture quand j'ai perdu la fantasy. Des heures de beauté et de bien-être en moins que les séries ou les films n'ont jamais su remplacer. C'est encore plus difficile, aujourd'hui, de combattre des angoisses sans le bonheur de lire de la fantasy pour m'évader. Je ne veux pas que mes goûts changent, depuis le début de ma prépa je suis obsédée par le changement et par ma volonté de ne pas trop changer. Au départ, c'était juste parce que je ne voulais pas devenir un zombie, ou simplement être incapable de m'exprimer sans ressortir à chaque phrases "certes", "par conséquent", "néanmoins", comme le font des gens de ma classe je crois. Mais ça a évolué et maintenant, j'ai peur que travailler beaucoup (ce que je n'ai encore jamais su vraiment faire, mais il faudra bien que tôt ou tard je me confronte au travail) change mon regard sur ce que j'ai aimé jusqu'à aujourd'hui. 

En perdant le bonheur de lire de la fantasy et de ne penser à rien d'autre, pendant mon temps de lecture, qu'à l'histoire et aux personnages que je voyais évoluer, j'ai l'impression d'avoir déjà trop perdu. Je marche vers le monde adulte et merde, il ne me fait pas envie. Je crois qu'à partir de l'adolescence, jusqu'à aujourd'hui, ma personnalité s'est toute déglinguée, et ça ne me plaît pas vraiment. A trop vouloir devenir plus intelligente, on en perd une partie de son insouciance. 

Et je n'aime pas vraiment, au passage, les gens qui jugent les goûts des autres, ça m'exaspère vraiment mais je suis obligée de le garder pour moi en général parce que c'est très répandu. Oui, j'aime toujours regarder Twilight ou High School Musical de temps à autre, et puis après quoi, je devrais avoir honte ? Pour plein de gens, oui, surtout que c'est devenu classe de dire que Twilight "c'est de la merde". J'ai découvert les livres au collège et je les avais adorés. Evidemment qu'à 18 ans on ne va plus aimer les mêmes choses, mais c'est comme si les gens oubliaient qui ils avaient été. Même s'ils ont aimé tel film, ils n'hésitent pas à cracher dessus quelques années plus tard, pour se donner un genre. Alors voilà : j'ai aimé les livres et les films Twilight, j'aime toujours les regarder de temps à autre pour me détendre, parce que j'adore revoir des films que j'ai déjà vus et appréciés, et je n'en ai pas honte, même si en vrai, je ne dois pas en parler parce que beaucoup n'hésitent pas à juger les goûts des autres, peut-être pour se convaincre qu'ils sont plus matures. Mais à quoi bon être plus mature, d'ailleurs ? On deviendra adulte tôt ou tard, de toute façon, alors ça ne sert à rien de forcer les choses ou de forcer les goûts des autres à évoluer.

Enfin voilà, en tout cas, en ce moment je me sens angoissée par le temps qui passe, comme d'habitude, et par tous ces changements qui vont encore survenir chez moi. Depuis quelques années, je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression que je finirai tôt ou tard par faire une dépression, c'est très étrange. Et, pour revenir sur des choses plus concrètes, j'en ai déjà marre, parce que psychologiquement je ne peux toujours pas me reposer. J'ai ce dossier de poésie que j'ai à peine commencé à rendre pour le 10 juillet au plus tard, et surtout, surtout, j'ai repris la conduite et je déteste, déteste, déteste ça. Je suis tellement nerveuse quand je conduis que j'ai l'impression que je n'aurai jamais le niveau d'avoir le permis, sans compter que je ne crois pas avoir les capacités de concentration nécessaires pour ne pas faire d'erreur pendant l'épreuve du permis. C'est comme quand je joue un morceau de piano que je connais bien : je fais quand même des erreurs, jamais vous ne me verrez jouer un morceau sans aucune fausse note. Et puis je dois aussi aller chez le kiné toutes les semaines, sans oublier mes cours de violoncelle. J'ai l'impression de ne pas pouvoir me reposer. psychologiquement. Et je n'arrive pas à me motiver à travailler longtemps. J'ouvre un livre, j'entraîne ma mémoire, j'apprends un ou deux paragraphes, et ça me gonfle déjà alors je fais autre chose. Finalement, je ne fais pas grand-chose de mes journées. Ce dossier me bloque. Vivement le 10 juillet.

En attendant, il faut que je me fasse une raison : j'ai, je suis, je serai toujours incapable de profiter pleinement de mes vacances. Soit parce que je gère mal mon travail, soit parce que dès que la pression où l'intensité du quotidien se relâche, l'angoisse prend la place vacante.

jeudi 26 juin 2014

Mon grand challenge de l'été

Je ne sais pas si vous vous en rappelez, mais au début de l'année, mon père m'a dit "on dirait que tu prends la prépa pour un terrain de jeu". C'était vrai, j'étais surexcitée à l'idée de passer ma première khôlle alors que mes camarades stressaient beaucoup, et je m'amusais à me lancer quelques challenges pour les khôlles qui allaient suivre. Après, l'hypokhâgne s'est corsée un peu, j'ai malheureusement perdu un peu de mon enthousiasme, et j'ai peut-être un peu trop perdu l'idée de me lancer des défis, alors que ça m'amuse beaucoup et que ça pimente le quotidien. Je réfléchis donc à quelques challenges, des challenges tout simples mais qui m'amusent tout autant - par exemple, citer un stratagème de Schopenhauer en khôlle ou en DS de philo - pour l'année prochaine dont je vous parlerai dans un autre article. 

Pour cet été, c'est un gros challenge que j'ai décidé de mettre en place, un challenge un peu flou parce qu'il n'a pas de fin. Ce challenge, ce sera d'améliorer ma mémoire. C'est un vaste projet, qu'on peut continuer indéfiniment, mais il ne sera pas difficile de savoir si ça a marché : si je retiens mieux, plus rapidement, c'est que j'ai été efficace. Je me suis souvent plaint de ma mémoire cette année. J'ai l'impression qu'elle est à la fois très bonne sur certains aspects et mauvaise sur d'autres : des souvenirs d'enfance ou d'adolescence assez flous au final par rapport à d'autres, des cours (surtout l'histoire) que je ne sais pas du tout comment apprendre. Je pense que j'ai une bonne mémoire de base, exceptée ma mémoire instantanée qui est assez catastrophique, mais que je ne sais pas m'en servir correctement. Je vais donc profiter de cet été pour améliorer tout ça. Imaginez si j'arrivais à énormément progresser, à avoir une meilleure mémoire. Je retiendrais mieux ce que je lis, apprendre mes cours me prendrait beaucoup moins de temps... J'espère vraiment que ça marchera. 

Donc j'ai décidé de m'entraîner tout l'été, tous les jours, sauf les deux semaines durant lesquelles je pars en vacances parce que je n'aurai pas le temps. Ma technique est très simple : je fais du par cœur, je prends des textes et j'en apprends chaque mot. J'ai aussi trouvé 2-3 exercices sur internet pour compléter ce travail, mais le gros de mon entraînement sera d'apprendre des choses par cœur, tous les jours, dans l'espoir que ma mémoire finisse par s'améliorer. 

J'essaie de varier les types de textes, les matières, pour être le plus efficace possible et surtout ne pas finir par m'ennuyer en n'apprenant qu'un seul long texte. C'est un travail que j'aime beaucoup, finalement, même si ça demande beaucoup de concentration et que j'ai encore du mal à m'y mettre longtemps d'un coup. Je ne suis pas sûre que beaucoup essaient de travailler leur mémoire de cette façon (en dehors de certaines filières où c'est indispensable, comme la médecine ou le droit j'imagine) donc si ça se trouve c'est très efficace mais personne n'y pense ou n'a le courage de s'y mettre à fond ? Je ne sais pas du tout, en tout cas je pense que ça vaut le coup de m'entraîner. Et puis, au moins j'aurai des choses à citer en dissertation ! Je vous tiendrai au courant de mon évolution, de ce que j'aurai appris et des progrès que j'aurai (j'espère) faits.

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Voilà ce que j'ai appris par cœur jusqu'à maintenant, sachant que j'ai commencé ce travail un peu avant le début des grandes vacances mais que ce n'est que depuis qu'elles ont commencé que je m'y suis mise sérieusement, tous les jours :

- Dans L'art d'avoir toujours raison de Schopenhauer : les 11 premiers stratagèmes exceptés les exemples donnés aux trois premiers stratagèmes. 

- Dans Le parti pris des choses de Ponge : "Les mûres" ; 

- Dans La rage de l'expression de Ponge : "Les berges de la Loire".

- Dans Le modèle français depuis 1945 de Pascal Gauchon (c'est un que sais-je ?), livre sur lequel j'ai un contrôle à la rentrée : les trois premières pages. 

- Révisions de trois traductions d'espagnol que j'avais apprises par cœur pour le concours blanc (il m'en reste d'autres à réviser).

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Aujourd'hui, je ne rajoute rien de nouveau à cette liste, ou peut-être que j'apprendrai un court poème ce soir, mais je vais surtout consolider tout ce que j'ai appris pour le connaître sur le bout des doigts. Je veux que ce que j'ai appris ressorte quasiment instinctivement, sans que je n'aie besoin de réfléchir pour réciter les textes. Pour l'instant, je n'en suis pas encore à ce stade, même pour ceux que je maîtrise bien, mais ça va bientôt venir. Je me prendrai de temps en temps, peut-être toutes les semaines, une journée pour réviser tout ce que je sais, ce serait trop bête de l'oublier. 

Quand j'aurai bien avancé, j'essaierai aussi de travailler ma mémoire auditive en écoutant un texte que j'essaierai d'apprendre sans référence visuelle, mais si étant bien plus visuelle qu'auditive, je pense que j'aurai tendance à essayer de visualiser le texte dans ma tête. Je compte aussi, si j'ai le courage, apprendre à jouer quelques morceaux de piano par cœur, que je joue depuis des années avec la partition sous les yeux mais que je n'ai toujours pas retenu.

Je vous parlerai aussi, quand je l'aurai un peu éclairci, de mon deuxième grand challenge de l'été, qui tourne autour du travail de l'oral. 

Sinon, je vous rassure, je n'oublie pas de me reposer. Mais vous me connaissez maintenant, vous savez que je n'oublie jamais de paresser (un peu trop). Et puis je pars deux semaines en juillet et pendant cette période je n'aurai quasiment pas le temps de travailler donc ça me fera une belle coupure. En attendant... Au boulot ! Travail de la mémoire et devoirs pour le lycée. J'ai, par exemple, un dossier de poésie à rendre pour le 10 juillet sur Ponge (que je n'ai pas commencé, j'en pleure d'avance). 

dimanche 22 juin 2014

"Tu es un extraterrestre"

Selon mon père, je suis un peu extraterrestre sur les bords, mais il ne sait pas m'expliquer pourquoi. Je n'ai rien contre l'idée d'être une sorte d'extraterrestre. Après tout, il est plutôt mignon mon homologue masculin :



Mais j'étais quand même un peu déçue qu'il ne réussisse pas à m'expliquer d'où lui venait ce ressenti et de rater une occasion de savoir comment j'étais perçue par les autres. J'y ai réfléchi. En fait, ça fait longtemps que j'ai l'impression d'avoir une sorte de personnalité double. Je suis celle qu'une amie a considéré comme à la fois douée et naïve (- Pourquoi tu me vois plus en B/L qu'en ECE ? - Ben... Parce que tu es un peu naïve). Je suis celle qui arrive à élaborer de vraies réflexions sur certains sujets, pendant mes DS de littérature ou de philosophie par exemple, mais qui est aussi capable de faire preuve d'une naïveté alarmante à toutes épreuves, de ne pas comprendre une chose simple, et de parfois avoir l'air d'une abrutie profonde et d'une inculte (mon inculture sur certains points contribuant d'ailleurs à me faire passer pour une naïve). C'est aussi pour ça que ma prof principale ne me voyait pas du tout en prépa au départ, parce qu'elle ne voyait qu'une partie de moi et en ce sens, c'est très compréhensible qu'elle m'ait dit ça même si sur le coup je lui en voulais beaucoup. Tout ça pour dire qu'effectivement, cet aspect double de ma personnalité est plutôt étrange. J'ai aussi l'impression de paraître très simple au sens banal, commun, d'être une personne tout à fait normale qu'on ne remarque pas forcément, et que l'autre aspect de ma personnalité, celle qui est plus intéressante (et plus profonde) ne se révèle qu'ici, sur mon blog, grâce à l'écriture, ou auprès de mes amies les plus proches qui me connaissent bien mieux. Je suis celle qui a complètement traumatisé un mec dans ma classe après le conseil de classe, qui est allé voir une amie en lui disant "tu ne devineras JAMAIS qui est troisième ! Non mais c'est pas possible tu ne peux pas deviner !" (le pauvre espérait être dans le top 3 et il s'est retrouvé juste devant moi à 0,02 points près). Parce que je parais parfois très, très "normale", et que dans une classe je ne suis pas celle qu'on remarque forcément (c'est juste une constatation, je ne cherche pas à devenir la mascotte de la classe). Et pourtant, de l'autre côté, j'ai l'impression d'avoir un petit truc qui me rend un peu différente des autres. Ce petit truc, c'est, je crois, ce que j'appellerais ma vie intérieure. Ma façon de ressentir les choses, de les percevoir, de travailler mes introspections et d'affiner moi-même mes perceptions (oh ça me donne envie d'écrire un article plus détaillé sur ça). C'est tout ce qui ne se voit pas en dehors de l'écriture. 

Ou presque pas. Tout est dans le presque. Peut-être que quelque part, ces ressentis intérieurs particuliers se reflètent un peu à l'extérieur sans que je ne m'en rende vraiment compte. Parfois, j'aimerais trouver un équilibre, réussir à montrer un peu plus ce qui pourrait constituer mon originalité, si originalité il y a, mais peut-être que tout ce qui est très intérieur est voué à le rester en partie et que c'est pour ça qu'au départ, quand je rencontre des gens, j'ai beaucoup de mal à avoir l'air intéressante et pas dépourvue de la moindre conversation (je vous assure parfois mes phrases complètement bateau ou mes presque absences de réponses parce que je ne sais pas quoi dire me font vraiment peur). Dans tous les cas, il est évident que tout le monde ne me voit pas de la même façon que l'image que j'ai l'impression de renvoyer. Sinon, exemple tout bête, mon prof d'SES ne m'aurait jamais dit que j'ai du potentiel alors que j'ai eu 8 au premier DS qu'il nous a fait et 6 au deuxième. Je l'ai eu quelques fois en khôlle. De mémoire, avec lui j'ai eu quelque chose comme 13 - 10,5 - 11,5 - 17 - 10,5. Deux notes correctes, les autres médiocres pour des khôlles préparées chez soi. La dernière a été complètement lamentable, et son appréciation était, évidemment, négative (je ne pense pas que je méritais la moyenne d'ailleurs). Pourtant, son avis sur moi, si j'en crois mon bulletin, ne semble pas avoir changé. Ça m'intrigue beaucoup, il voit forcément quelque chose chez moi dont je n'ai pas conscience. D'habitude, j'ai tendance à me dire qu'on me sur-estime, ce qui est parfois le cas je pense. Mais là, c'est plus complexe : ce prof est brillant, mais vraiment, et très humain, ce qui lui donne d'autant plus la capacité de comprendre les gens. Donc je lui fais plus confiance qu'à d'autres. Donc ça m'intrigue vraiment et j'aimerais savoir ce qui lui laisse penser que j'ai du potentiel.

Ou sinon, l'autre jour pendant mon cours de violoncelle, je racontais à ma prof que j'avais enquêté pour savoir avant vendredi si je passais en khâgne. Elle a rigolé et m'a dit "tu as fait ta Esmeralda !" avant d'ajouter "tu trouves toujours un moyen de savoir avant tout le monde !". Je lui ai répondu que j'étais juste allée voir mon prof de philo pour lui demander si je passais en khâgne, rien de plus finalement. Elle m'a dit "non mais tu as l'art et la manière !" et puis elle a redit que je faisais ma Esmeralda. C'était assez drôle, parce que je n'ai pas l'impression d'avoir une sorte de signe de fabrique ou une manière bien à moi de faire telle ou telle chose. 

Cette petite phrase "tu es un extraterrestre" m'aura bien fait réfléchir ! Mon père faisait aussi référence au fait que je ne réagis jamais comme on s'y attend, ou que depuis toute petite j'ai des réactions un peu surprenantes, comme la fois où j'ai fait croire à mes parents que je ne connaissais pas les couleurs avant de me faire démasquer, ou quand, au concours d'entrer au conservatoire en solfège, j'ai dit que je ne connaissais rien tout en répondant toujours à côté de la plaque alors que je faisais du piano depuis 2 ans et que j'avais l'oreille absolue. On m'a donc envoyé directement dans le groupe de ceux qui n'ont jamais fait de musique avant de me faire passer dans la classe supérieure quelques semaines plus tard. "On ne peut pas la garder là, elle connait déjà tout !" a dit la prof de solfège à mes parents, qui s'étaient ridiculisés pendant mon concours d'entrée raté en s'acharnant à essayer de les convaincre que si, je faisais bien de la musique depuis deux ans et que si, je reconnaissais bien les notes, tandis qu'en face on les mettait dans la même catégorie que ces parents qui prennent leur enfant pour un génie. Ils ont quand même réussi à se faire engueuler à cause de moi parce qu'ils me répétaient "mais Esmeralda tu connais ça !" et que la (les ?) personne qui me faisait passer l'examen leur disait de me laisser répondre et d'arrêter d'insister.

En tout cas, je suis songeuse. Je rêve de savoir quelle impression je laisse aux autres, comment ils me perçoivent, aussi bien les profs que les élèves. Mais je crois bien que ça ne va pas être possible.

samedi 21 juin 2014

Bulletin et équivalences

J'ai hâte d'avoir écrit mon article-bilan de l'hypokhâgne, que j'essaierai de rendre un peu original même si je n'ai pas encore réfléchi à quelle forme j'allais lui donner, parce qu'une fois fait, je pourrai tourner la page des articles qui marquent la fin de l'HK pour me tourner vers des articles qui marquent un début. Mais il me faudra un peu de temps pour écrire cet article bilan, j'aimerais un peu plus soigner mon style que d'habitude. 

En attendant, les dernières nouvelles concernent mes équivalences et mon bulletin. J'avais demandé quatre équivalences, qui ne me servent pour le moment à rien puisque je passe en khâgne.
Philosophie, Anglais, Espagnol : avis très favorable. SES : avis favorable. 

Je n'étais pas sûre que mon prof me donne un avis favorable en SES, puisque j'ai eu 6 à mon dernier DS, donc même si je ne me servirai pas de cette équivalence je suis contente. Maintenant, je vous livre mon bulletin. Les appréciations sont mitigées mais en fait, j'étais contente, parce que ce j'ai ressenti en le lisant, c'est que mes profs semblent croire en moi mais qu'ils ont compris que j'avais peu bossé.

***

Sciences sociales : 11,9 - 16ème (si je ne précise pas, c'est sur 43) - Travail très sérieux et forte implication. Potentiel indéniable. Vous disposez d'une marge de progression à exploiter par un travail intensif. Semestre correct à l'oral en économie et en sociologie. Mais il faut absolument consolider l'écrit !

Mathématiques : 9,8 - 19ème - Une baisse notable des résultats écrits. Il faudra fournir un travail sans doute plus dynamique. 

Histoire : 9,3 - 31ème - De bonnes aptitudes qui ont semblé moins mobilisées ce semestre. 

Philosophie : 10,6 - 9ème - Les résultats sont en léger repli mais le travail a été tout à fait sérieux. Vous avez les qualités nécessaires pour réussir. 

Lettres : 12,6 - 5ème - Bon ensemble. Le travail est sérieux et les analyses sont pertinentes. 

Anglais LV1 : 11,5 - 18ème sur 40 - Assez bon niveau de langue mais l'ensemble est décevant compte-tenu de vos capacités. Approfondissez le travail personnel et enrichissez l'expression. 

Espagnol LV2 : 11,8 - 6ème sur 19 - Résultats en baisse mais le niveau est très solide. LV1 possible en khâgne. 

Général : 11 - 15ème - Les résultats en baisse très nette sont en dessous de vos capacités. Montrez implication et dynamisme dans toutes les matières. Attention à la concentration.

Mention globale obtenue : B

vendredi 20 juin 2014

L'hypokhâgne c'est fini

Les cours ont terminé à midi. A 17h, j'ai récupéré mon dossier (équivalences, bulletin, et un peu de paperasse), nous avons ensuite pris un pot, élèves et professeurs, puis nous sommes rentrés chez nous. Je crois que je suis un peu traumatisée que ce doit déjà fini. Mince, j'ai déjà fait la moitié de ma prépa, c'est pas possible. Je suis dans cette sorte d'incompréhension qui peut suivre un état de choc. J'étais triste en quittant le lycée tout à l'heure, maintenant encore je me sens presque vide. J'ai attendu les grandes vacances en les regardant avec envie, aujourd'hui leur longueur me fait peur. Je crois que j'ai besoin d'être "remplie". L'hypokhâgne, aussi stressante puisse-t-elle être, remplit. Les challenges, les défis, l'envie de se dépasser, les encouragements des professeurs qui semblent croire en moi. Quand il ne se passe rien, en plus du fait que j'ai du mal à me motiver à travailler pendant de longues semaines sans avoir cours, je me sens tout à coup toute chancelante. J'ai besoin d'objectifs sans cesse renouvelés, la prépa est donc parfaite pour ça, même si j'aurais dû travailler plus pour vraiment me créer des défis. Reporter des challenges à dans deux mois, ce n'est pas pareil. En dehors du fait que j'ai constamment besoin d'être remplie par des émotions assez intenses, ne plus revoir les autres va aussi me paraître étrange. Ma classe, les profs, mon lycée. C'est comme si la vie s'apprêtait à rester en suspens pour deux mois, mais qu'il fallait que j'arrive à me projeter et à entretenir ma motivation pendant plusieurs semaines, jusqu'en septembre. J'espère que cette sensation très étrange va passer. Probablement. J'ai aussi besoin de dormir pour me remettre les idées au clair. Mais, si je suis contente de pouvoir me reposer, lire ce que je veux, partir un peu en vacances, voir mes amies, j'ai aussi un peu peur de ces deux mois qui arrivent.

J'ai à plusieurs reprises pu constater que je ne savais pas profiter de mes vacances, que dès que la pression et la densité de la vie quotidienne retombaient, les angoisses très fortes prenaient leur place. Peur du temps qui passe, déjà peur que la fin de la prépa n'arrive trop vite. Je suis donc mi-heureuse, mi-craintive ce soir. Je crois que la solution serait que j'essaie de construire quelque chose cet été, mon occuper mon esprit, me créer des "sensations fortes" pour la suite. Un projet, un challenge, quelque chose qui me motive et me fasse oublier un peu la peur de l'avenir et de la fin. Finalement, j'aimais bien l'idée d'être plongée dans le présent et d'être trop préoccupée par son intensité pour m'occuper trop de la suite. Là, je vais être obligée de m'y confronter.

Sur ce, je vais vous laisser. Demain, je vous livrerai mes notes, mon bulletin et mon classement, moins négatifs que ce à quoi je m'attendais - vraiment, mes profs sont top.

Bon courage à ceux qui passent des oraux, bon courage aussi à ceux qui doivent affronter une dernière épreuve du bac avant d'être en vacances !

jeudi 19 juin 2014

Je passe en khâgne

Après une première tentative infructueuse d'investigation pour savoir si je passais en khâgne - mail à ma prof principale laissé sans réponse [rectification après coup : l'abrutie que je suis n'a pas envoyé le mail, j'avais oublié une lettre dans l'adresse mail, je ne pouvais donc en toute logique pas recevoir de réponse !] - j'ai entrepris d'interroger mon prof de philo. A la fin du cours, à la pause de 10h, je suis sortie de la classe pour l'attendre dans le couloir. Mon petit côté plus rationnel m'intimait l'ordre de fuir mes amies avant de me faire taper dessus à coups de "mais Esmeralda tu vas passer en khâgne c'est évident !". J'ai fait mine d'aller boire, pour ne pas rester plantée bêtement debout, tout en guettant le bruit de ses béquilles. Clic, clic, clic... Le voilà qui arrive ! Je me suis dirigée vers lui.

Esmeralda : "Monsieur, je voulais vous demander, est-ce que vous vous rappelez si je passe en khâgne ?"

Il fronce les sourcils, comme si ma question était trop absurde pour qu'elle signifie vraiment dire ce qu'il croit qu'elle signifie. 

Mon prof : "Comment ça si je me rappelle ?"

Esmeralda : "Du conseil de classe hier, si je passe en khâgne...?"

Mon prof : "Ben évidemment !"


Voilà une réponse qui m'a fait plaisir ! J'ai dit que j'avais eu un petit doute quand même parce que mes résultats avaient bien chuté. Il a admis que le conseil de classe avait souligné que mes résultats avaient un peu chuté, mais que mon passage en khâgne n'avait jamais été remis en question. En fait, d'après ce que j'ai compris, il n'y a pas eu de débat et les profs savaient dès le départ que je passerais. 


Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Je passe en khâgne, tout mon groupe d'amis (nous sommes cinq) passe en khâgne aussi je pense (enfin, c'est même évident). Je suis contente de le savoir officiellement, même si au fond j'étais convaincue qu'ils ne me refuseraient pas. Je suis passée pour une grosse stressée, mais comme je vous l'avais dit, j'ai l'habitude ! Au moins, je suis fixée, et le "évidemment !" de mon prof de philo m'a fait plaisir et m'a rassurée : ils considèrent que j'ai le largement le niveau d'être en khâgne, même si mes notes du second semestre sont mauvaises.


Bon, par contre, je vous avoue que je suis moins optimiste quant à mon bulletin, où seule ma prof de littérature a des raisons de me mettre un avis positif (quoique je la traumatise à chaque fois parce que lui rends des devoirs ou des dissertations trop abstraits). Mais le principal, c'est que je passe en khâgne, et j'ai très envie de monter mes notes, de réussir ma khâgne, pour leur montrer que je peux remonter et surtout, pour savoir de quoi je suis capable, si j'ai les capacités ou non d'avoir des bonnes notes. Je n'en sais rien. Il faut que je travaille plus. J'espère y arriver. Mais depuis la sixième, je me bats contre mon instinct paresseux avec de grandes difficultés. Il est temps que je le fasse disparaître l'espace d'une année. Je prépare les armes, j'espère le vaincre à coups de livres, de formules mathématiques et de cahiers.

Je vais écrire des articles bientôt sur mes devoirs de vacances, le bilan de mon hypokhâgne, mes challenges... J'ai plein de choses à dire et maintenant que j'ai beaucoup de temps, je vais pouvoir faire plein d'articles pour rattraper ceux que je n'ai pas eu le courage d'écrire cette année.


Bref, je serai en khâgne l'année prochaine, et j'ai beau avoir râlé encore et encore.... C'est-trop-cool.

mardi 17 juin 2014

Demain

Demain, il y a mon conseil de classe. Malgré un deuxième semestre complètement médiocre, voire mauvais, je pense que je serai acceptée en khâgne, grâce à mon premier semestre. Mais je garderai toujours une part de doute tant que je ne serai pas tenue officiellement au courant de la décision du conseil de classe. J'ai hâte de savoir ce qu'ils auront dit. Malheureusement je n'en aurai pas un compte-rendu détaillé. Mon rêve secret serait de pouvoir être invisible, m'introduire dans un conseil de classe ni vu ni connu et écouter tout ce que les profs disent sur moi. J'ai envisagé la solution d'écouter à la porte, de cacher un dictaphone dans la salle, de remplacer le vidéo-projecteur par une caméra, ni vu ni connu, pour assister en direct au conseil de classe. Mais je doute un peu de mes compétences techniques et j'en suis finalement arrivée à la conclusion qu'il valait mieux que je me contente d'un simple avis, favorable ou non, sur mon passage en khâgne, et de mon bulletin, qui risque de ne pas être très positif. Je serai fixée plutôt jeudi que mercredi, à mon avis, mais j'aimerais quand même essayer de m'arranger pour le savoir demain, par le biais d'un mail à ma prof principale qui ressemblerait à peu près à "Madaaamme je passe en khâgne ? Dites je passe en khâgne allez dites-moi c'est pas gentil de faire attendre vos petits élèves chéris, dites dites dites dites dites sinon je vous harcèle toute la soirée, toute la nuit et puis tout le temps, je passe en khâgne ?". Et, si cette méthode pourtant innovante et fantastique s'avère inefficace, je compte aller, si j'ose le faire, demander à mon prof de philo le lendemain matin (on a cours avec lui de 8h à 10h) si je passe en khâgne ou pas. Si ce petit scénario se déroule comme prévu, une sympathique réputation de grosse stressée devrait me poursuivre jusqu'à la fin de la prépa. Mais ce n'est pas grave, depuis le temps, je suis habituée. Au collège déjà, ma prof de français se plaignait de moi au conseil de classe parce que je me préoccupais trop des notes et que je lui demandais souvent si elle avait corrigé nos copies.

Sinon, la mauvaise nouvelle de la semaine, c'est que mon concours blanc de philosophie ne sera rendu qu'après les grandes vacances. Je risque donc de devenir folle de ne pas savoir, mais je ne me risquerai pas à demander ma note à mon prof par mail. Si gentil qu'il puisse être, je crois que ma réputation de stressée dépasserait alors des stades records. Quand j'ai compris qu'il ne nous rendrait pas les concours blancs cette semaine, mon visage s'est décomposé, j'ai eu un bug pendant un petit moment. Dans ma tête, une petite voix a poussé un gémissement strident et désespéré. Bon, d'accord, j'en fais un peu trop. Disons que j'étais très déçue. Mais bon, mon prof de philo était enfin revenu après 3 mois d'absence, il nous a fait un cours génial comme à son habitude, nous a montré une fois de plus qu'il avait énormément d'humour, et pour ça, je lui pardonne de ne pas nous rendre les concours blancs avant les vacances...

... Mais quand même, je voulais ma note ! A la place, j'ai eu le droit à un 1,75 à la partie statistiques de mon concours blanc de maths (ce qui annonce de belles choses quant à ma moyenne générale du premier semestre de khâgne) qui comptera pour la moitié de la note, 2,25/10 à mon DM de maths (qui compte cette fois pour l'hypokhâgne) et j'attends un carton à mon concours blanc d'histoire pour vendredi. Pas de philo pour remonter tout ça, je suis tristesse. 

Sur ces derniers mots plein de désespoir, je m'en vais rejoindre mon lit. Ce soir, j'ai réussi à faire 1h de vélo d'appartement, puis 1h15 d'étirements et renforcement musculaire. Je crois que je vais bien dormir (même si, en fait, je ne suis pas si fatiguée que ça). 

Bonne nuit à vous, et une pensée pensée pour ceux qui sont en plein dans leur bac ! Si je l'avais passé cette année, en philo j'aurais eu le choix entre "Suffit-il d'avoir le choix pour être libre" et "Pourquoi chercher à se connaître soi-même ?". Je n'aime pas trop les sujets qui commencent par "pourquoi", j'aurais trop peur de faire une énumération un peu maladroite d'arguments ou de faire du hors-sujet en partant sur "est-il possible de se connaître soi-même ?". Et le premier, je ne sais pas, sur la liberté j'aurais peur de tourner en rond. Je crois quand même que j'aurais choisi le deuxième. 

Sur ce, je vous laisse, à bientôt !

vendredi 13 juin 2014

Il y a un an

C'était il y a un an et quelques heures. Là, ma mémoire ne me joue pas de tour,  je me rappelle encore très bien de cette journée. 

Le matin, alors que j'aurais préféré rester plongée dans un sommeil qui m'aurait libérée encore quelques heures de mon stress continu, de mes pensées obsédées depuis de nombreux jours déjà par ce moment qui approchait, il m'a fallu sortir du lit assez tôt, en ronchonnant, stressée mais heureuse : bientôt, j'allais enfin pouvoir arrêter de me chantonner intérieurement "Sourire d'enfer ! Ma vie devient compliquée... Histoire de coeur ! Vaut mieux ne pas en parler... Adolescente ! Tout finit par s'arranger..." à chaque fois que j'apercevrais mes dents retenues depuis trois ans et demie déjà prisonnières de ces instruments du diable que sont les bagues. Bon, peut-être pas du diable... Après tout, ces choses que j'ai maudites pendant tous ces mois, tout comme les ortho-dontistes qui me torturaient toutes les six semaines tandis que je les maudissais intérieurement, et qui me répétaient inlassablement "Il faut mieux te brosser les dents", auxquels je m'obstinais à répondre que la taille mammouth de ma gencive n'était pas due à un mauvais brossage de dents mais à un simple problème de gencive lié à ces saletés de bagues responsables de leur grossissement, ces maudites choses, donc, sont tout de même celles qui m'ont en partie sauvée. Des dites "dents du bonheur" plus justement rebaptisées par mes soins "dents du malheur" afin d'être plus fidèle aux faits ("bahhhh, tu as des dents écartées" m'a-t-on souvent dit, tantôt sur un ton méprisant, tantôt sur un ton moqueur), je me retrouve, trois ans et demie plus tard, avec des dents collées. Amputées de plusieurs de leurs fidèles camarades (laissant un vide dans leur coeur qui bien heureusement fut comblé par trois nouveaux amis artificiels qui m'a valu d'autres malheurs Ô combien terrifiants), mes dents sont petites, ne font pas toutes les même longueur, ont des formes plutôt hasardeuses quoiqu'elles parviennent à donner l'apparence, parfois, d'une certaine normalité, mais elles sont collées, collées, collées, mes deux dents de devant sont collées, et, après trois ans et demie, je peux enfin déclarer : dents du bonheur, avec Satan, nous avons réussi à avoir votre peau. Une bonne chose de faite. 

Le matin du 13 juin, je suis donc allée me faire charcuter dans les règles, et cette petite parenthèse refermée, je suis rentrée chez moi. J'ai regardé l'heure. Non, il n'était pas 13h. Quelques minutes plus tard, j'ai regardé l'heure de nouveau. Non, toujours pas 13h. Je ne sais plus si j'ai bien révisé mon bac, ce jour-là. Me connaissant, j'ai dû, fidèle à moi-même, tenter vainement d'ouvrir un cahier, avant de le refermer en soupirant et d'errer dans la maison désespérément et avec une angoisse terrible qui grandissait à mesure que le moment de joie hystérique ou de tristesse précédant l'internement pour dépression grave n'arrive. A 12h, je suis allée prendre ma douche. J'ai ensuite commencé à préparer mon repas en priant pour que le temps passe plus vite et que la chance me sourie bientôt. A 12h30, j'ai reçu un sms auquel je ne m'attendais pas puisqu'il était trop tôt : une amie m'annonçait qu'elle avait eu son premier vœu de prépa. Mon cœur a commencé à battre très fort, tout à coup. J'ai envoyé un sms à l'amie qui avait mis le même premier vœu que moi pour lui dire que les résultats, les résultats tant attendus, étaient déjà en ligne. Puis j'ai laissé mon portable à la cuisine. Je ne voulais pas être au courant des admissions d'autres personnes avant de connaître la mienne, je voulais me retirer dans ma bulle pour enfin savoir si ces deux ans et demie de rêve allaient se transformer en réalité. 

J'allume l'ordinateur, je m'installe, stressée, stressée, stressée. Je vais sur APB, je rentre mon identifiant et mon mot de passe, que je connais par cœur à force de les avoir tapés. Et là, enfin, je clique sur le bouton qui va me faire accéder à la page qui changera ma vie. Je me suis posé, en une fraction de seconde, toutes les questions qu'on peut se poser dans ses moments là, comme si l'on voulait être absolument prêt à recevoir les résultat de la meilleure manière possible. Où devrai-je poser les yeux exactement sur l'écran pour ne pas être prise au dépourvu et tomber sur mon résultat par hasard ? Mais c'est trop tard, j'ai cliqué... Et là, la merveilleuse page, merveilleuse, c'est le mot, s'est ouverte. Vœu 1 proposé. J'ai vaguement aperçu que le second m'avait refusée, sans surprise. J'ai poussé un hurlement strident, j'ai quitté ma chaise, je me suis mise à hurler de joie en courant, ou plutôt en sautant, jusqu'à la cuisine. J'ai pris mon portable, j'ai annoncé à l'amie dont je vous parlais que j'étais acceptée, en essayant de ne pas montrer trop mon enthousiasme tant qu'elle ne m'aurait pas dit si elle aussi avait son vœu 1. Peu de temps après, elle me téléphone pour me dire qu'elle est aussi acceptée. Après trois ans passés dans la même classe, nous allons encore l'être deux années de plus. C'est merveilleux. Je me mets à envoyer des sms, à passer des coups de fil, tout en continuant à pousser des cris de joie, j'ai accepté la formation proposée sans hésitation. 

Autant vous dire que cette après-midi là, je n'ai quasiment pas travaillé. J'étais surexcitée. J'ai ensuite découvert la liste de devoirs qui n'en finissait plus, je n'ai pas paniqué, j'étais même contente, j'accueillais avec une joie hystérique tout ce qui pouvait m'assurer que j'allais bel et bien être en prépa en septembre. Dans mon lycée. Cette journée, je ne l'oublierai pas de sitôt. Cette année a changé ma vie. Je suis restée la même, en partie. J'ai changé, en partie. J'ai beaucoup râlé, j'ai même pleuré lors des moments les plus difficiles, ceux où j'étais convaincue que je n'irais pas en deuxième année parce que je ne supportais plus la prépa. Mais il y a eu tant de moments de joie, tant de moments si intenses, tant de sensations fortes !

Je compte revenir, la semaine prochaine, faire un bilan de mon hypokhâgne, pas un bilan tout à fait classique, mais ce que j'appellerai peut-être un "bilan émotionnel".

Le 13 juin 2013, ma vie a changé. Aujourd'hui, 13 juin 2014, ça fait un an. Tout n'est pas allé pour le mieux cette année, et pourtant, aujourd'hui, je reste émerveillée comme le premier jour. La boucle est bouclée, je retrouve cet état premier qui m'a envahie l'année dernière, et je suis prête à affronter une seconde année. Aujourd'hui, 13 juin 2014, il fallait que j'écrive cet article. L'hypokhâgne, c'est la plus belle aventure de toute ma vie. Et certainement pas la plus difficile. Il y a eu beaucoup de stress, de tristesse ou de ras-le-bol en hypokhâgne, mais c'était aussi le cas en terminale. Sauf qu'en terminale, je pensais tout le temps à mon dossier, à ma peur de ne pas être acceptée, à ma culpabilité de ne pas avoir assez bossé, à ma colère contre les profs qui nous disaient d'arrêter de stresser alors qu'on avait toutes les raisons du monde pour l'être, à à à... Je n'ai pas aimé la terminale. Scolairement parlant, c'est l'année que j'ai trouvé la plus éprouvante. 

Je ne dirai donc pas que l'hypokhâgne a été à la fois l'année la plus belle et la plus difficile de ma vie. Je me contenterai de dire qu'elle a été la plus belle.

lundi 9 juin 2014

Bientôt la fin du concours blanc

J'ai eu 6 au DS d'SES que je pensais avoir complètement raté, je ne m'étais pas trompée. Sinon, ce concours blanc est une catastrophe. Demain, je passe l'histoire sur les années 1920 et 1930, je ne connais rien, j'ai peu bossé, je ne retiens rien, j'essaie depuis la sixième de m'intéresser à cette matière, mais c'est de pire en pire. Alors je me demande bien ce que je vais pouvoir écrire en quatre heures. Pas grand-chose, beaucoup de néant. Je compromets donc sérieusement la réussite de mon premier semestre de khâgne avant de l'avoir commencé. Il va falloir que je bosse sérieusement pendant les vacances, cette grande chute de mes notes me fait un peu mal au coeur - alors que, je l'admets, je l'aurai un peu cherché en travaillant si peu. Vivement que l'histoire soit passée, ce concours blanc commence à me rendre folle. Mais il me faut encore affronter cette après-midi de révisions, et la soirée. Si j'ai le courage. Pour l'instant, je vous avoue que je tourne en rond chez moi, en essayant de trouver des prétextes pour ne pas travailler. 

Le point positif de la semaine, c'est que je suis sortie avec une impression positive de mon épreuve de philo, la seule que je ne voulais vraiment pas rater. J'ai peur d'être hors-sujet avec ma problématique, mais, si je ne le suis pas, alors je suis contente de ce que j'ai fait. Ce n'est pas si courant. Il y a bien sûr beaucoup de choses qui ne vont pas, et je ne sais pas à quel point cela va jouer sur la note. Mais ce qui compte, c'est que j'ai réussi à ne pas me perdre dans mes pensées, tout me paraissait fluide. Je guettais le moment où tout allait "exploser", où j'allais commencer à tourner en rond, piétiner, ne plus avancer. Mais non, la réflexion se déroulait comme je le voulais, c'était presque magique. Par contre, malgré mes 12 pages en 4h (j'ai peur de traumatiser mon prof d'ailleurs), je n'ai pas eu le temps de développer toutes les idées que je voulais. Enfin, j'ai hâte d'avoir ma note. Je prie pour qu'il les corrige avant les vacances (parce que les profs ont le droit de nous les rendre en septembre s'ils veulent. Mais si je dois attendre septembre pour avoir ma note, je vais devenir folle). 

Mon sujet, c'était croire et savoir. Il y avait aussi un sujet sur la politique, mais j'avais décidé de réviser tous les chapitres sauf celui-ci (je savais qu'on en aurait un sur la politique et un plus général sur ce qu'on avait fait avant d'avoir le remplaçant). Il ne me reste plus qu'à espérer que ma problématique n'est pas passée à côté du sujet à cause du "et" du sujet que je n'aurais peut-être pas assez bien analysé.

En attendant... Vivement-la-fin-de-ce-concours-blanc.

samedi 7 juin 2014

Parce que sa vocation n'est peut-être pas celle qu'on croit

De mes conversations autour de l'orientation avec mes parents et avec deux amies ressort cette affirmation qui fait l'unanimité : je te vois trop prof de philosophie. 

Je précise au passage que rien ne me fait envie au niveau orientation. Plein d'élèves de ma classe sont très motivés pour les IEP, les écoles de statistiques, ou les écoles de commerce. Mais moi, c'est dans un état d'esprit un peu blasé que je vais tenter un ou deux concours (on s'est engagé au début de la prépa à tenter au moins deux concours), dont la réussite me ferait plus plaisir parce que c'est une sorte de challenge, d'accomplissement personnel, que pour l'école en elle-même. Je suis prise, je ne suis pas prise, j'avoue que ça ne me fait ni chaud ni froid. Je n'arrive pas à être attirée par une école en particulier. D'où cette question de l'orientation qui est toujours au centre de mes préoccupations. 

J'ai toujours déclaré à tout le monde qu'il était hors de question que je fasse prof. Me retrouver, peut-être, dans un lycée avec des élèves qui s'en foutent ou, pire, sont violents ; corriger des copies dont je n'arriverai pas à lire l'écriture parce que je ne suis pas douée pou déchiffrer l'écriture manuscrite ; me retrouver seule face à une classe de 43 élèves sachant que j'ai toujours été incapable de me faire apprécier rapidement dans un groupe (en général les gens ne me trouvent intéressante qu'une fois qu'ils ont eu le temps de mieux me connaître) ; devoir préparer un cours alors que je ne m'en sens absolument pas capable ; gérer toute une année, donc, et avoir une vision à long terme ; la routine, non pas du programme (ce n'est a priori pas ce qui me dérangerait le plus), mais de la vie de prof en général après des années, alors que je voulais explorer la vie pour voir ce qu'elle avait à m'offrir ou à me faire découvrir ; l'idée qu'une petite partie de l'avenir des élèves dépend de nous, c'est peut-être exagéré que de dire ça, mais quand même : quand on a un mauvais prof, ce n'est pas dramatique pour la suite, quoique si on les enchaîne c'est quand même problématique, mais un bon prof peut changer beaucoup de choses pour un élève ; les débouchés après philo sont limités, donc soit on trouve un poste de prof, soit on peut se retrouver sans travail.

Peut-être que ma vision est complètement caricaturale, mais c'est pour vous montrer le point de vue que j'ai toujours sur ce métier. C'est un très beau métier... Quand on a la vocation. Quand on sait faire en sorte que le courant passe avec les élèves, quand ils nous apprécient, et surtout, quand on sent qu'on peut leur apporter quelque chose. Et pourtant, malgré tous mes discours, ces quelques personnes qui me connaissent le mieux continuent de me répéter que ça me conviendrait. Ils me font très peur. Mon père m'a même dit : tu seras prof, comme si, quelles que soient mes décisions d'orientation, je finirai finalement par choisir d'être prof. 

Alors, l'espace d'un instant, j'accepte de baisser ma garde, et de réfléchir. Que les avis des gens qui me connaissent le mieux convergent vers cette même piste mérite qu'on s'en soucie ne serait-ce que l'espace d'une réflexion. Une amie pense que ce serait pas mal de demander son avis à mon prof de philo, qui revient bientôt (et que j'adore, il est à la fois brillant et vraiment gentil). Mais je pense que je n'oserai pas, et surtout, je ne vois pas ce que je pourrais lui demander "Je ne veux pas être prof mais les avis sont unanimes sur le fait qu'en fait ça me conviendrait. Qu'en pensez-vous ?" Plus sérieusement, si je lui demandais simplement un avis parmi d'autres, il ne pourrait pas me répondre non : j'ai baissé au deuxième semestre, mais j'avais quand même 15 de moyenne au premier semestre, et il ne me connaît pas assez personnellement pour savoir si ça me conviendrait au niveau de ma personnalité. 

Tout cela est très étrange, vraiment. Un millier d'éléments me disent que ce métier ne me conviendrait pas, je ne suis pas assez à l'aise avec beaucoup de gens, pas assez douée pour transmettre et donner envie de s'intéresser à ce que je dis, je ne saurais pas expliquer, pas par où m'y prendre, pas quoi dire. On me dit que ça s'apprend. Mais une partie de moi, celle qui n'est pas toujours à l'aise, celle de laquelle on se moquait parfois au collège et qui n'a pas envie d'affronter le regard de nombreux élèves qui ne m'aimeraient pas parce que mes compétences pour intéresser ou paraître un minimum intelligente seraient limitées. Oui, un millier d'éléments me disent que ce métier ne me conviendrait pas et pourtant, mon instinct me dit que, pour une fois, je ne devrais pas refuser en bloc, par une certaine forme d'angoisse, ce qu'on me propose. 

lundi 2 juin 2014

Alerte concours blanc

Voilà, on y est. Une épreuve passée, six à venir. Je ne sais pas si j'ai réussi la littérature. En fait j'ai un mauvais pressentiment, j'ai l'impression que ma dissertation est un gros hors sujet. Espérons que non. Demain : maths (pendaison imminente) puis espagnol (paradis en vue). Je n'ai pas révisé les maths pour l'instant, donc ça ne peut qu'être une catastrophe sans précédent. L'espagnol, je n'ai pas bossé autant que je le voudrais, mais je serai à peu près au point.

Mon concours blanc se terminera mardi, dans une semaine, avec l'histoire. Cette semaine va être très, très longue. Mais on y croit, on y croit.