dimanche 31 mars 2013

Let my people go

Je les regarde, je les écoute parler, je participe à la conversation, je souris et je savoure ce moment, qui même après des années, reste intact. Autour de la table les voix se chevauchent, les visages s'animent, la conversation ne perd pas de son intensité. La grand-mère qui distribue une poule ou un lapin en chocolat, le grand frère qui commence déjà à râler, un sourire moqueur aux lèvres :

- Si on additionne mon chocolat et celui d'A, on obtient celui de L. Maintenant, si je convertis ça en amour...

Et voilà que nous nous mettons à rire, à nous d'en rajouter une couche, nous nous moquons de mon frère ou de ma grand-mère, je brandis fièrement ma poule et je me mets à imiter bêtement son cri. 

Les débats, des plus sérieux aux plus insolites, les blagues, les rires.
Le temps a passé depuis l'enfance et pourtant, cette petite parenthèse reste la même, toujours insouciante, joyeuse, innocente. Nos vies ont évolué, la famille a pris quelques années de plus, et pourtant le temps n'a pas réussi à étendre son emprise sur ces moments-là où nous nous réunissons devant une paella, un couscous ou des œufs en chocolat. 
Maintenant ma cousine de 10 ans est assez grande pour jouer aux échecs, nous faisons une partie, j'essaie de lui expliquer que sacrifier un cavalier pour un pion est une très mauvaise idée et que si elle met son fou à cet endroit précis ma dame va se faire une joie de le dévorer. 
Après m'être jetée sur les chips à l'apéro, je subtilise un petit poisson en chocolat, avant de m'attaquer aux œufs joliment enveloppés dans de l'aluminium rose - la poule sera pour plus tard. 
Je tends ma main au chat qui, comme d'habitude, la renifle avec méfiance avant de s'enfuir en courant (qu'ai-je bien pu faire à cette petite ?). 

Me voilà maintenant chez moi, installée devant mon ordinateur. J'écris un article en regardant pour la troisième fois de la semaine Le prince d'Egypte, un film que je trouve merveilleux, touchant, et dont les chansons sont elles aussi magnifiques. C'est l'histoire de Moïse, de sa naissance à son arrivée en Israël avec son peuple.


Let my people go !

En profitant du film quelques questions me viennent, tout de même. Si dieu existe, pourquoi est-il autant aimé ? "J'ai vu l'oppression de mon peuple en Egypte, et j'ai entendu ses cris, alors je suis venu pour le délivrer de l'esclavage". Ce que j'en déduis, c'est que dieu a laissé son peuple souffrir disons une bonne trentaine d'années avant de se réveiller enfin et de se décider à intervenir.
Si j'ajoute à ce détail la petite anecdote que j'ai lue dans la Bible, c'est-à-dire que dieu essaie de tuer Moïse avant même que celui-ci ait pu accomplir sa mission, et que sa femme décide, suite cet épisode, de circoncire leur fils, on pourra alors se demander si ça ne serait pas intéressant de faire une analyse plus poussée de la psychologie de dieu.

Plus étrange encore, en lisant la Bible, voilà que je tombe sur une phrase qui ressemble plus ou moins à ça : "Je vais endurcir le cœur de pharaon. Il ne laissera pas ton peuple partir, alors je tuerai tous les nouveaux nés Egyptiens". Cela signifie-t-il que la vengeance doit être une de nos valeurs ? Et c'est quoi le délire d'endurcir le cœur de pharaon comme ça ?

C'est ce film, Le prince d'Egypte, qui m'a donné envie de lire la Bible. C'est un gros projet vu la taille du livre et je ne dis pas que je vais le faire tout de suite. Mais je compte bien continuer à en lire des extraits, en commençant par l'Exode puisque c'est ce dont le film parle, avant de m'attaquer au début. Petit à petit, j'arriverai bien au bout un jour.
Je trouve ça vraiment intéressant de pouvoir se cultiver en allant directement à la source. La plupart du temps, lire des textes qui parlent de la religion m'ennuie (et pourtant, j'ai fait mon baptême à dix ans, je ne suis pas croyante mais à l'époque je ne me posais pas vraiment de questions et quand on m'a proposé j'ai accepté), mais en revanche lire directement la Bible c'est une façon de me cultiver qui me plaît mieux (et puis, avouons-le, ça fait trop classe de l'avoir lue en entier). 

Dans un prochain article, je ferai une petite analyse du film, chose que je n'ai jamais faite, mais je trouve l'histoire et le contexte tellement intéressant, et le film tellement beau, que je voulais en dire quelques mots.

Je me rends compte que j'arrive à suivre le film (que je regarde en anglais en toute légalité bien évidemment, sans trop de problèmes parce que les personnages parlent très clairement et lentement), et à écrire cet article. J'arrive à faire les deux choses en même temps et j'en suis plutôt satisfaite, même si ma concentration sur le film se relâche parfois et que ma relecture de l'article ne sera pas faite devant le film. Après les révisions de maths (enfin une partie) devant Star Wars, ce qui m'a valu un petit 14 en tronc commun et un 15 en spécialité, me voilà en train d'écrire un article tout en regardant un film que j'adore, des petites larmes d'émotion dans les yeux lors des passages touchants. J'aimerais progresser encore et vraiment arriver à faire deux choses en même temps. Je ne sais pas vraiment si c'est possible, mais après tout, je ne perds rien à essayer.


"Ramesses, in my heart you are my brother, but things cannot be as they were.
-  I see no reason why not.
- You know I am a Hebrew. And the God of the Hebrews came to me.
- What ?
- He commands that you let his people go"

"Because no kingdom should be made on the backs of slaves"

"I am the morning and the evening star ! I am Pharaoh !"

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