dimanche 21 décembre 2014

Conseil de classe

Je pensais que j'allais me faire démonter au conseil de classe et que je serais dans les derniers de la classe. La chute assez spectaculaire entre mes notes depuis le début de l'HK jusqu'à maintenant, mon absence totale de travail et de motivation... Je me suis dit que cette fois les profs allaient me démonter. Et ben non. Vraiment, j'étais perplexe et à la fois incroyablement heureuse. Le bilan côté notes et classement n'est pas glorieux. Je vous dis depuis des semaines que mes notes sont assez laborieuses, en voici la preuve chiffrée : j'ai 8,9 de moyenne générale (soit trois points de moins qu'au premier semestre de mon hypokhâgne) et je suis 21ème sur 29

Et pourtant, les profs restent positifs, particulièrement mon prof d'SES et ma prof d'anglais paraît-il. Je vous copie ici le résumé que m'a fait la déléguée (j'enlève les noms de mes profs par contre et je mets des crochets à la place en précisant la matière). J'ai aussi enlevé les messages où je lui posais 10000 questions pour ne laisser que les réponses.

"Pour te situer tu es 21e avec une moyenne de 8,9. Ils soulignent que tu as véritablement un potentiel de réussite car tu as de la "puissance" (terme de [mon prof d'SES]) en réserve. Ils ont en fait noté une nette différence avec le début de la HK et te conseillent de ne pas te dévaloriser et de te poser vraiment la question de ton orientation car cela pourrait t'aider à te remotiver si tu as un objectif précis. En Anglais elle semblait contente et a bien fait remarqué que tu as un bon niveau. Donc ils ne t'ont pas cassée du tout mais au contraire, pensent que tu peux vraiment réussir et te conseillent de te remotiver et de croire en toi "

"Oui ils trouvent que tu as l'air moins en confiance par rapport à la hk (tu as moins l'air d'avoir la niak). Ils n'ont pas vmt développé pourquoi ... Et oui [mon prof d'SES] te soutient vraiment, il me semble que [ma prof d'anglais] aussi était assez impliquée dans le débat. Ils ont l'air de voir que tu as une bonne réflexion et des connaissances certaines mais que tu as du mal à les optimiser car tu n'as pas totalement confiance dans ton niveau"

"Oui [mon prof d'SES] a beaucoup pris la parole et [ma prof d'anglais] aussi. Et non rien du tout sur tes notes, ils en ont globalement peu parlé pour l'ensemble de la classe, à part dans certains cas surprenants, extrêmes ou quand l'attitude en classe est inadaptée !"

Voilà. Ces quelques messages m'ont rendue heureuse, m'ont énormément apaisée, mais m'ont aussi plongée dans une profonde perplexité. Je n'arrive pas à savoir ce que les profs voient chez moi, quelle image je renvoie pour que, par exemple, mon prof d'SES me dise depuis le début de mon HK que j'ai du potentiel en réserve alors que là par exemple à ce semestre en khôlle d'SES j'ai eu 3 notes en-dessous de la moyenne et deux au-dessus. J'aimerais savoir exactement qu'est-ce qui lui fait dire ça. Mais ça me fait extrêmement plaisir surtout venant de ces deux profs-là que j'adore. Du coup, je me suis remise de mon oral raté la semaine dernière. En anglais, ce qui me touche c'est que la prof me soutienne alors qu'elle voit bien que je n'apprends pas souvent mes récap : elle m'interroge très souvent et je ne sais pas souvent répondre. Et pourtant elle me défend. Ca me touche vraiment. Mes profs sont des amours ! En attendant ce conseil de classe m'a énormément apaisée, je crois que ces encouragements étaient exactement ce dont j'avais besoin. 

(Mon article était plus long mais je vous donnerai plus de détails sur mon humeur générale, mon état d'esprit, dans un prochain article).

mardi 16 décembre 2014

Une Esmeralda quelque peu traumatisée

Je suis désolée mais je n'ai pas eu le temps de relire cet article, je l'ai écrit d'une traite et j'espère qu'il n'y a pas trop de fautes ou de phrases mal tournées ou incompréhensibles.

Je viens, entre deux épreuves de concours blanc, écrire ici un article. Je n'arrive même plus à savoir si je suis désespérée, blasée, si je me suis faite une raison, si je suis envahie par une sorte de léthargie... Enfin, en tout cas, là où il n'y a pas de doute, c'est que tout est un peu catastrophique côté prépa. Evidemment, puisque je ne travaille plus. J'ai culpabilisé, encore et encore et encore et encore... J'ai essayé de comprendre, encore et encore et encore et encore. Pourquoi cette absence totale de motivation, même dans les matières qui me tenaient à coeur ? Je n'ai pas plus envie de bosser la philo que le reste, l'histoire me donne la nausée, une angoisse assez énorme vient me rendre visite à chaque fois qu'il me revient en mémoire qu'il me reste encore une khôlle et un DS. Je ne supporte plus rien. Je ne comprends pas. Oui, j'ai beaucoup culpabilisé, je me suis dit, toujours, que je pourrais vraiment faire un effort. Mais le problème n'est pas que la quantité de travail. Le problème est aussi la motivation. Et je ne peux malheureusement pas la contrôler. Je ne fais même pas preuve de mauvaise volonté, j'ai essayé de me motiver, mais j'ai l'impression de ne plus rien aimer, de ne plus rien vouloir apprendre. Et de m'enfermer dans un cercle vicieux où je ne bosse pas, où je me sens de plus en plus déconnectée de la prépa, de moins en moins motivée, même pour les matières qui normalement sont censées vraiment me motiver. Alors en ce moment j'ai presque arrêté de travailler. J'ai dû travailler mon histoire 2h ou 3h au total à tout casser pour le concours blanc. Je n'avais probablement pas révisé beaucoup plus celui de sciences sociales, mis à part ce tableau de chiffres que je me suis amusée à apprendre par coeur parce que j'aimais encore mieux apprendre une série de chiffres par coeur, de façon quasi automatique, que devoir me concentrer pour devoir retenir ou comprendre des idées. Je n'ai pas ouvert un seul cahier pour l'épreuve de philo de demain. J'ai laissé tomber définitivement les maths, et quasiment la littérature. 

Bref, c'est la catastrophe. Je crois que je serai probablement dernière de la classe, heureusement que pour le premier semestre on n'a pas de classement, mais pour le deuxième semestre je crois que je ne pourrai pas y échapper. Bon, au pire, je m'y attends. Je crois que les profs ne me valideront pas mon année et je n'arrive plus à me motiver pour me bouger et sauver les meubles. Je crois que les profs vont soudainement me mettre à me détester ou en tout cas je risque de les agacer, alors que je manque "juste" de motivation, que je ne cherche aucun conflit et que c'est une situation qui me met assez mal à l'aise parce que c'est loin d'être du "je-m'en-foutisme". J'essaie effectivement de me détacher de tout ça, de dire "je m'en fous" à chacune de mes notes, mais c'est juste pour me protéger moi-même. Ca ne veut pas dire que je m'en fiche vraiment, je prends juste soin de ne pas me laisser affecter par tout ça. Mon conseil de classe est vendredi, et je crois que ça va être la catastrophe. 

Il paraît en plus que je pose un "problème institutionnel", dixit mon prof principal, parce que je n'ai pas de concours "type A" (ENS, top 6 commerce & co) et qu'en plus je n'ai pas de concours qui correspondent aux matières enseignées en prépa. "Vous créez un précédent", me dit-il, avant de préciser que normalement on ne m'aurait même pas gardé en khâgne mais que bon évidemment on ne va pas me virer là (merci, trop gentil). Ce qui me fait plutôt rire c'est qu'il ne se rend pas compte que plusieurs élèves de la classe tentent très probablement l'ENS pour qu'on arrête de les embêter avec ça mais qu'en vérité ils ne le prépareront même pas et préfèrent se concentrer sur les concours qui leur tiennent vraiment à coeur et qu'ils ont plus de chances d'avoir. Mais visiblement je suis la seule personne ever qui dit à voix haute qu'elle ne veut pas tenter de type A ni aucun autre concours qui corresponde au matière enseignée par la prépa. Je n'avais pas envie de faire semblant de passer l'ENS pour ensuite avoir 2 à chaque épreuve. Bon eh bien, je suis ravie de faire exception. 

Vendredi, donc, c'est mon conseil de classe. Les profs doivent donner un avis sur nos projets de concours. Ils vont donc parler de mes projets de concours, j'ai hâte de savoir tout ce qu'ils pourront dire tiens, à force je vais finir par passer pour une véritable rebelle, entre ma non participation à certains concours et mes notes ridiculement basses (et ça empire...) mon image auprès des profs va probablement se détériorer beaucoup à l'issue du conseil de classe et au cours des prochains mois. J'ai intérêt à m'y préparer. 

D'ailleurs, en parlant d'image et tout ça, jeudi je suis passée à l'oral en module préparation aux oraux des écoles de commerce (bon je ne passe pas les écoles de commerce mais j'y vais quand même parce que ça aide aussi pour le CELSA). J'ai dû me présenter devant toute la classe et, oh surprise, c'était un peu catastrophique. J'ai amèrement regretté d'avoir parlé du fait que j'avais l'oreille absolue, déjà, parce que je crois que ça peut paraître prétentieux (le prof lui-même me l'a dit, "ça peut paraître prétentieux" même si je ne sais pas si lui pensait ça) et qu'en plus le prof ne me croyait pas (je sais pas s'il n'y croyait vraiment pas ou s'il jouait le rôle d'un membre de jury sceptique, sur le coup je ne me suis même pas posé la question) parce qu'il m'a dit "Oui bon d'accord vous croyez que vous avez l'oreille absolue parce que vos parents vous l'ont dit un jour etc, mais vous avez passé des tests, ou vos profs de musique l'ont reconnu ?" et moi comme une cruche j'ai à peine répondu alors que j'aurais eu tellement de choses à dire sur le sujet et que sur ce point j'aurais pu aisément lui répondre. Mais je n'ai pas osé, j'avais terriblement peur de passer pour une prétentieuse et s'expliquer devant une vingtaine d'élèves c'est complètement terrifiant, j'étais paniquée. Ensuite, je ne sais pas ce qu'il s'est passée, mais il m'a bien remise à ma place pendant cet oral. Pas forcément pendant la partie entretien, mais pendant le debriefing. Je vous rappelle que c'est le prof d'SES qui fait cet oral, c'est-à-dire mon prof préféré, adorable comme tout, j'étais donc un peu toute retournée qu'il me secoue comme ça (sans forcément s'énerver). Il se trouve que ma présentation n'était pas terrible du tout, que j'ai oublié de dire la moitié des choses que je voulais dire. Je n'ai même pas dit que j'avais fait du conservatoire ni que j'avais fait beaucoup de musique en groupe (je me foutrais bien une paire de claques là d'avoir oublié de dire le plus important). En creusant un peu il a découvert ça pendant l'entretien et donc après il n'a pas arrêté de dire "mais pourquoi vous ne l'avez pas dit ?!" mais sur un ton vraiment type "je vais bien vous secouer". J'ai dit "je suis trop stressée" il me répond qu'il faut arrêter un peu de mettre ça sur le compte du stress, que ce n'était pas assez préparé. Ce n'est pas faut, mais pour le coup il a été assez sec en me répondant ça alors que pour toute la partie musique si j'avais oublié de parler de la musique en groupe c'est vraiment parce que j'étais trop stressée parce que jamais je n'aurais oublié d'en parler. J'ai un peu du mal à expliquer pourquoi l'oral n'était pas très agréable et à expliquer pourquoi il m'a bien secouée. Je précise quand même qu'il n'était pas méchant pour autant, mais il se montrait parfois agacé, ou à d'autres moments très insistant, avant de me répéter "vous comprenez ?" (dans la tête d'Esmeralda : OUI OUI JE COMPRENDS PITIE PITIE LAISSEZ-MOI REVENIR A MA PLACE ET DEVENIR INVISIBLE JE VOUS EN SUPPLIE J'AI COMPRIS OUI OUI J'AI COMPRIS UNE SEULE FOIS CA SUFFIT OUI OUI J'AI AUSSI COMPRIS QUE JE TOUSSAIS TROP ET QUE L'ANECDOTE SUR LA PARTITION PERDUE C'EST TROP COOL ET QUE J'AURAIS DU EN PARLER MAIS PITIE LAISSEZ-MOI RETOURNER A MA PLAAAAAAACE ou même m'enfuir). D'ailleurs, à la fin le prof s'adresse à la classe "C'est pas juste ce que je dis ?" et aux autres de répondre que si mais qu'il y a des manières de le dire quand même... Ils lui ont fait comprendre qu'il avait un peu exagéré dans la façon de me faire ses commentaires (non ah bon ?) mais c'était tellement mignon après, parce qu'il a eu soudain une expression très étonnée, il ne s'en était vraiment pas rendu compte. J'ai finalement pu regagner ma place (DELIVRANCE ET SILENCE YOUPI) et il m'a dit "mille excuses", j'ai trouvé trop choupinet (choupinet étant probablement le mot le plus utilisé et le plus riche de mon vocabulaire). Un peu plus tard, avec mes amies nous nous sommes installées dans une salle pour manger, le prof est passé, nous a vues, passe vite fait et me fait "ça va Eva votre oral ne vous a pas coupé l'appétit ?" en s'excusant une nouvelle fois. 

Bon alors j'ai trouvé ça trop mignon qu'il se soit excusé, parce que c'est vrai que sur le coup je l'ai assez mal pris cet oral et qu'il m'a fallu plusieurs jours pour m'en remettre quand même. Surtout parce que j'adore ce prof et que se faire démonter par un prof qu'on adore c'est mille fois pire que se faire démonter par un prof que, de toute façon, on ne peut pas se voir - ou en tout cas c'est valable pour moi. Après coup j'ai regretté de ne pas être allé lui parler à la fin pour remettre les choses au clair ou du moins comprendre pourquoi il avait voulu "me secouer" comme ça, parce que rater un oral ça peut arriver à tout le monde mais là c'était... Je ne sais pas, je ne saurais pas bien vous expliquer, mais disons que c'était un peu trop pour moi. Et j'aurais aimé comprendre un peu mieux. Mais bon, tant pis, maintenant c'est trop tard ! J'ai eu le temps de me remettre de mon petit traumatisme mais ça ne m'a pas donné envie de repasser à l'oral (prochaine étape, on sera filmé et ensuite on devra voir la vidéo... Suicide à prévoir très prochainement). J'étais tellement retournée que je me suis dit que la prochaine fois je rédigerai carrément toute ma présentation avant de l'apprendre par coeur et de la rebalancer ni vu ni connu le jour de l'oral pour qu'on ne me soule plus. Ou alors la prochaine fois, pendant qu'on me remettra un peu à ma place, je me retirai tout au fond de moi pour me déconnecter de ce qu'on me raconte. Tiens ça pourrait être intéressant d'essayer, ça éviterait mille tourments. 

Ah oui, si mon oral m'a aussi traumatisée, c'est aussi parce que c'est très difficile de parler de soi devant une classe et de se faire critiquer quand on parle de soi, c'est très très très délicat. Raconter sa vie devant tout le monde.... Non c'est pas cool. Et répondre aux questions non plus. J'ai dû modifier un peu ma vie pour répondre rapidement parce que les vraies réponses exactes ne me venaient pas spontanément. Par exemple, je parlais de mon expérience sur des forums d'écriture, et une fille de la classe me demande quel texte, par exemple, j'ai fait lire aux autres. Le seul texte qui m'est revenu en mémoire est le début de roman que j'avais écrit et qui parlait de vampires, donc j'aimais autant éviter de le mentionner. Je savais qu'il y avait une nouvelle dont j'aurais pu parler, celle où je raconte comme une fille est tout à coup poursuivie par la "Peur" avec une majuscule, j'y pensais presque inconsciemment mais je n'ai pas réussi à m'en souvenir. Du coup j'ai parlé d'une nouvelle que j'avais écrite mais dont je ne me souvenais quasiment pas du contenu, j'ai fait un gros blabla sur "Oui alors au début de la nouvelle le temps éclairé reflète l'état joyeux de ses sentiments intérieurs puis quand il déménage dans une ville pluvieuse et sombre ça dresse aussi un parallèle avec ses sentiments sombres intérieurs". J'ai dû aussi dire combien de membres il y avait sur le forum d'écriture que je fréquentais et combien de membres réguliers, je n'en avais absolument pas la moindre idée alors j'ai dû inventer une réponse aussi. Bref, oral très stressant (mais après coup c'est assez amusant de voir comment on peut être obligé de modifier la réalité, d'habitude je déteste mentir mais là vu la situation dans laquelle j'étais je ne me suis pas gênée. Je me suis dit : après tout, je m'en fiche moi du jury alors s'il faut altérer un peu la réalité, pour une fois je peux me le permettre). 

Bon, je vais arrêter là mon roman, j'aurais encore plein de choses à raconter au final, dès que je me préoccupe un peu moins de mon style d'écriture tout à coup j'ai dix mille choses à dire dans tous les sens. J'ai pu laisser une impression très sombre dans cet article. Mais en fait, mon moral est moins à 0 que ce qu'on pourrait croire. J'essaie de me détacher tout ça et la musique m'aide énormément. J'en reparlerai plus précisément dans un article, mais j'ai commencé à écrire une chanson (enfin à faire la musique, il n'y a pas encore vraiment de paroles), je progresse bien en guitare, je chante beaucoup... Et ça amène beaucoup de joie dans mon pauvre petit coeur martyrisé. Ma plus grande déception, finalement, plus que les notes, reste l'oral et la mauvaise impression que j'ai laissée qui me traumatise un peu-beaucoup-passionnément-àlafolie. Ce serait tellement plus facile si on pouvait se contenter de répondre à des questions, déjà je n'aurais pas à me forcer à structurer toute une présentation dans ma pauvre petite tête en surchauffe trop rapidement, et ensuite je serais plus spontanée et ça m'éviterait de me mettre à bégayer (je vous assure, ça m'arrive parfois un peu et ça fait peur, je me dis dit "et ben alors Esmeralda qu'est-ce que tu nous fais là exactement ?'). 

Bref, au final, c'est plutôt merci la musique. En ce moment, ça me fascine. J'en reparlerai donc bientôt. Je suis désolée pour cet article à rallonge, mais j'avais envie de donner un minimum de détails sur mon oral pour m'en servir, parce que ça a été un élément extrêmement important (pas forcément positivement, mais bon !).