samedi 22 décembre 2012

Orientation, un mot si terrifiant...

Depuis l'année dernière, surtout depuis septembre, mon esprit est envahi par des pensées contradictoires, il me perd, je me perds moi-même. La réflexion, c'est bien, mais la réflexion torturée, ça fait perdre la tête. Orientation, un mot qui me terrifie, qui me fait trembler aussitôt qu'il a atteint mon oreille. Pourtant, plus je réfléchis, plus je me retrouve démunie, perdue face à mon avenir. Plus je réfléchis, et moins j'ai l'impression de me connaître. J'ai souvent eu cette sensation que rien ne me plaisait, mais au fond, c'est faux. J'essaie à présent de réfléchir de façon méthodique. Ne pas combiner tous les facteurs en même temps, ne pas mélanger goûts et débouchés. Si je n'essaie pas de distinguer ces différents éléments, je me retrouve seule face à moi-même, convaincue que je ne suis qu'une personne superficielle qu'aucune étude n'intéresse. Ce qui n'est évidemment pas le cas. Alors j'ai changé ma méthode, j'ai essayé, dès que la première heure des vacances a sonné, de me vider l'esprit et de réfléchir calmement. J'ai réfléchi, et j'ai mis de côté la peur des débouchés, je ne me suis concentrée que sur deux élements :  l'intérêt ou le dégoût que m'inspire tel ou tel type d'étude, et puis, ce que ça peut m'apporter personnellement, sans prise en compte de mon avenir matériel mais de mon avenir intellectuel. C'est un raisonnement qu'on peut trouver étrange, mais il est primordial pour moi. Je veux choisir des études qui pourront m'enrichir intellectuellement, qui me feront évoluer, comprendre plus de choses, où je ne passerai pas mon temps à me sentir naïve et inculte.
Tenez, prenez l'informatique par exemple. C'est un domaine qui m'intéresse, parce que je pense avoir un esprit plutôt logique bien que je ne sois pas une grande scientifique, j'apprécie les mathématiques et j'adore ces moments où nous devons faire des algorithmes. Pourtant, si les études d'informatique pourraient me plaire, ce n'est pas dans une telle filière que je m'épanouirai plus. La frustration me gagnera. Réfléchir me manquera trop. Pas réfléchir de façon logique, je parle de ces réflexions philosophiques, historiques, sociologiques. Cette année je me suis découvert un véritable amour pour la dissertation, peu importe la matière - même si je dois avouer que la philosophie arrive en tête, et de loin. Alors, si je demande des études d'informatique, ce sera en fin de liste.
Je réfléchis, je réfléchis. Je m'aventure sur le site internet des différentes fac, je prends filière par filière, je soupire, j'essaie de me convaincre que quelque chose me plaît, mais rien ne semble vraiment me tenter. Alors je continue, je m'efforce de creuser, de me renseigner davantage. J'élimine automatiquement ces matières que pour rien au monde je ne voudrais étudier - la géographie, le droit. J'élimine également ces matières intéressantes mais pas suffisamment pour que je les étudie pendant plusieurs années - les lettres par exemple.

Et puis, peu à peu, des idées prennent forme dans mon esprit, un petit rêve naît, grandit, je réfléchis, j'essaie de le repousser, mais le projet se dessine de façon plus claire et je ne résiste pas à la tentation d'en savoir plus. La psychologie, les sciences humaines. J'ai souvent dit, cette année, que ce serait idéal de pouvoir toutes les étudier - Psychologie, philosophie, sociologie, anthropologie, ethnologie...  Passionnant. Je me rends instinctivement sur cette fac de ma ville, qui a une bonne réputation. Je clique sur la licence de psychologie, et là, Ô quelle tentation, je découvre qu'on peut choisir une matière de complément parmi plusieurs sciences humaines, dont la philosophie. Ô god, le combo psychologie / philosophie ne serait-il pas parfait ? Mais le rêve me quitte, remplacé par la réalité bien plus brutale. "Vas-y Esmeralda, fais cette licence, mais que feras-tu après ? C'est bien beau de faire des études, mais pourquoi ?" me répète cette petite voix dans ma tête, que je voudrais faire taire mais qui s'acharne. Elle a raison, cette petite voix. La psychologie et la philosophie, ce serait passionnant à étudier. Mais vers quel but ? Je ne veux pas être psychologue, ce n'est pas pour moi. Aucun métier dans la psychologie ne m'a jamais attiré, d'ailleurs il m'a fallu du temps avant d'accepter l'idée qu'un psychologue pouvait se montrer utile. Et la philosophie, c'est une voie encore plus fermée. Je ne veux pas non plus être prof. Je ne veux pas me laisser gagner par mes préjugés quant aux débouchés, mais on ne peut nier que certaines filières débouchent à plus de métiers que d'autres, et que certaines filières ne conviennent qu'à ceux qui ont un projet bien précis en tête. Quel projet ai-je ?
Je n'ai pas de projet. Depuis des années, seuls deux métiers m'intéressaient : le journalisme, d'abord, mais cette envie m'a progressivement abandonnée et aujourd'hui ce métier ne m'attire plus vraiment. Et, ensuite, la maison d'édition. J'aurais rêvé de pouvoir faire partie d'un comité de lecture, choisir quel livre sera accepté ou refusé, échanger avec des écrivains. Mais trouver un travail dans une maison d'édition, je ne suis pas certaine que ce soit évident. Et de toute façon, ça ne m'éclaire pas plus sur les études à choisir - je ne veux pas étudier les lettres, simplement les lettres.
L'orientation, l'orientation, un mot si terrifiant. Je veux faire une hypokhâgne B/L. C'est ce qui me convient le mieux, intellectuellement, et c'est aussi un moyen de repousser ma décision. Mais une décision, je devrai en prendre une dans tous les cas, parce que plus le temps passe et moins je pense être acceptée en hypokhâgne B/L. Mais, peu importe mes notes, quand bien même elles auraient été excellentes, il faut toujours, toujours avoir un plan B, et puis C, et puis D...
L'orientation, l'orientation, un mot si terrifiant... Doutes, doutes, qui ne me quittent pas, doutes, transformez-vous en certitude, peur, peur, transforme-toi en confiance... Décision, décision, comment en prendre une ? Esprit, esprit, illumine-toi, laisse naître en toi l'Idée absolue, l'Idée qui correspond à ce que je suis... Doutes, doutes, doutes...

8 commentaires:

  1. La galère de l'orientation... Comme toi, il y a plein de filières qui me tentent en études, mais pas en débouchés (et la psycho c'est l'exemple parfait).
    L'idéal c'est la B/L comme ça tu fais ce que tu aimes pendant au moins un an et ça te laisse du temps pour réfléchir à l'orientation d'après.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui c'est sûr que la B/L c'est vraiment parfait ! Mais il me faut quand même trouver d'autres possibilités, d'autres études à demander dans le cas où je ne serais pas acceptée. Et c'est là que ça coince :/

      Supprimer
  2. Tu souffres du syndrome que nous avons tous subi en terminale ;)
    Tu commences au début de l'année, de façon plutôt confiante, tu vises une mention, tu penses que tu vas choper une super bonne école, puis arrivée en décembre tu vises une moins bonne mention, tu as peur de ne pas être prise, en mai/juin, tu as le résultat de tes voeux, souvent, si tu es bosseuse, tu as ce que tu voulais, mais tu flippes quand même pour le bac, t'as même peur de pas l'avoir, et à la fin de l'année : SOULAGEMENT.

    Vise une B/L, donne t'en les moyens, tu vas t'en sortir :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Voilà c'est exactement ça ! Quoique je ne pense quand même pas rater mon bac, ou alors c'est que je me trompe d'orientation pour mes études supérieures, surtout que j'ai déjà pas mal de points d'avance.

      Oui dans tous les cas je vise une B/L, c'est mon premier choix sans hésitations, mais comme on n'est jamais sûr de rien, il faut quand même que je choisisse un plan B (et c'est là que le problème se pose).

      Supprimer
    2. Demande plusieurs B/L (je crois qu'on peut aller jusque 4), et puis après demande des facs ? Ou des IUT/BTS ?

      Supprimer
    3. Oui on peut en demander plusieurs, jusqu'à 6 B/L. Je vais en demander 2 ou 3, parce que je préfère ne pas faire de prépa qu'en faire une hors de ma ville et de mon entourage.
      Je demanderai probablement des facs oui (pour les IUT / BTS je ne suis pas encore très bien renseignée je t'avoue). Mais au niveau des facs j'ai du mal à concilier intérêts / débouchés ou alors intérêt pour les études / intérêt pour le métier (oui je suis trèèès compliquée)

      Supprimer
  3. Le problème, c'est que la prépa n'offre pas non plus beaucoup de débouchés... (!^)

    Garde confiance pour la B/L! Tu as l'impression qu'il s'agit peut-être là de l'élément le plus déterminant de ta vie / de ta carrière future, mais en fait, après le bac, le chemin est encore long et parsemé d'embûches... :)
    Courage!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est sûr, mais je me dis que la B/L (par exemple) reste encore très vaste et pluridiscplinaire ce qui me donne des bases solides pendant deux ans et beaucoup de connaissances sans me fermer trop de portes.

      Oh malheureusement j'ai bien conscience que l'orientation sera chaque année ou presque une galère et qu'il faudra toujours prendre des décisions ! J'essaie de garder confiance pour la B/L même si parfois j'ai du mal à y croire, mais dans tous les cas j'essaie de prévoir mon deuxième, troisième, quatrième choix au cas où (ce qui est une vraie galère).

      Merci :) !

      Supprimer