Il serait difficile de décrire en peu de mots tous les états psychologiques que j'ai traversés pendant ces vacances. Entre l'angoisse liée ou non à la prépa, l'impatience et l'excitation, la tristesse, la joie que j'ai eue l'occasion de savourer, puis le vide qui a suivi les moments de bonheur, j'ai ressenti beaucoup d'émotions, parfois si changeantes que j'en étais moi-même déconcertée. "Pourquoi j'étais contente déjà ?" me suis-je souvent demandé après quelques minutes où je me suis sentie très heureuse sans raison. Le bilan que je pourrais dresser de ces deux mois de vacances, et plus précisément d'août, c'est que les sensations diverses que j'ai ressenties montrent que je suis bien incapable de gérer ce qui se passe en moi, et de contrôler un peu plus mes émotions. Lorsque la joie se manifeste, je la laisse exploser et envahir mon esprit : alors elle illumine mes journées pendant plusieurs jours, et le bonheur est là. Mais quand la tristesse la suit, je suis démunie, incapable de gérer quoique ce soit et de relativiser : mes pensées ont souvent tendance à virer à l'obsession, quel que soit le sentiment - quand c'est la joie qui occupe mon esprit, c'est très bien, même si parfois c'est un peu excessif. Quand c'est la tristesse, ou la colère, ça l'est beaucoup moins. Quelques mots sur la tristesse, que j'ai écrits en juin, extraits d'un article que je n'ai finalement jamais publié :
"La tristesse a deux visages. Celle, perfide, qui s'insinue dans votre cœur, qui chasse la joie et prend sa place, qui est absolue, qui n'a été amenée par rien d'autre que par elle-même, mais qui finira aussi par s'en aller sans effort de la volonté : il suffit de trouver à l'esprit une distraction jusqu'à ce qu'enfin la joie ait repris sa place de souverain du cœur. J'ai toujours cru que celle-là était la plus effrayante, celle que je craignais plus que tout car, si je savais qu'elle me visitait dans certaines circonstances, j'ignorais quel serait le moment exact où elle me frapperait. Mais c'est finalement la deuxième que je redoute vraiment, qui m'occupe l'esprit, le rend nostalgique, l'empêche d'avancer, d'être en paix, c'est la tristesse prévisible mais qui refuse de s'en aller, celle dont on connait la cause mais dont on ne peut rien faire car elle ne dépend pas uniquement de notre belle volonté, mais aussi des autres. Qu'on essaie de la manipuler, de l'oublier, de la transformer en joie, de concentrer son esprit sur la lecture, un film, ou la musique, elle reviendra toujours, elle laisse quelques instants de répit mais ne disparaît pas, et engendre avec elle la frustration de cette impuissance et la culpabilité d'être incapable d'oser parler de ce qu'on ressent."
Comme je l'ai dit, j'ai souvent tendance à me laisser envahir par mes émotions, qui s'emparent de mes pensées et m'empêchent de me concentrer sur mon travail. C'est la colère, quand elle est là, qui la première me détourne de mon livre pendant mes heures de travail, colère qu'on peut heureusement plus facilement éviter que les autres émotions, et ce malgré le fait que je sois très susceptible. Mais la tristesse a aussi son effet sur ma concentration, tout comme la joie dans une moindre mesure. C'est pourquoi, dans les moments où les émotions négatives apparaissent, j'ai besoin d'occuper mon esprit à une activité qui les atténuera mais qui ne demande pas trop de concentration (la lecture est donc exclue). Hier, par exemple, j'ai joué un peu d'harmonica et de flûte à bec, et ça m'a détendue. Regarder un film, c'est l'idéal, parce que je n'ai pas d'effort à fournir, et que je suis absorbée en partie par les images que je vois et les sons que j'entends. C'est là un autre aspect de ma personnalité : je n'aime pas être seule avec moi-même et le silence (sauf dans l'attente du sommeil), ce n'est pas forcément un problème d'angoisse, peut-être simplement une envie de "mouvement", sans cesse : j'écoute toujours de la musique, sauf quand je lis. C'est aussi pour ça que j'ai souvent quelques problèmes de concentration quand je lis simplement : c'est comme si tout à coup tout s'arrêtait, la musique a stoppé, il ne se passe rien d'autre, je suis seule face à ses lignes que je lis très lentement, je tourne les pages, et rien ne se passe. La sensation disparaît dès que la musique revient. Le problème d'avoir besoin de trouver une occupation divertissante pour l'esprit quand les émotions m'envahissent, c'est que ça va me poser quelques problèmes en prépa, puisque je n'aurai pas le temps de regarder un film ou de faire de la musique à chaque fois que je serai triste, stressée ou que sais-je encore. Il va donc falloir que je travaille un peu cet aspect-là.
Pendant les vacances j'ai été heureuse, triste, dépitée, ennuyée, joyeuse, stressée, de nouveau joyeuse... J'ai traversé toutes ces phases et aujourd'hui, j'ai retrouvé un certain équilibre psychologique. J'ai revu une personne que j'apprécie beaucoup, j'ai aussi vu une amie du lycée et je vais fêter mon anniversaire avec des amies que j'ai gardées du collège. Le leur est assez proche du mien, nous allons donc faire un laser game (première fois de ma vie) et un bowling, puis nous nous retrouverons à 6 chez une des deux amies pour y passer la soirée et fêter nos 18 ans comme il se doit. Même si à cause du stress que génère mes devoirs loin d'être terminés j'ai du mal à me réjouir de mon anniversaire autant que les autres années, je reste ravie de la soirée que nous allons passer entre amis, et des cadeaux que mes parents vont m'offrir (pour une partie nous sommes allés les choisir ensemble).
Côté hypokhâgne, je suis complètement paniquée parce que je n'aurai probablement pas fait la moitié de ce qu'on m'a demandé et que les tests de rentrée (qui durent trois jours quand même) vont être une catastrophe comme on en a jamais vu. Mon état d'esprit actuel, c'est une petite déception de n'avoir pas pu profiter de mes vacances pour déconnecter complètement des études. Mon état d'esprit actuel, c'est que le matin quand je me réveille, j'ai une boule dans le ventre quand je pense à tous les devoirs qui me manque, quand je me dis qu'en fait la prépa n'est pas du tout faite pour moi, mais que je ne peux pas m'en vouloir de m'être trompée d'orientation puisque de toute façon, je n'avais pas d'autres idées de filière qui propose une formation qui m'intéresse et qui en plus offre suffisamment de débouchés. Et puis je sors de mon lit, la boule dans le ventre disparaît un peu, je reste stressée mais je ne regrette plus mon choix, je me dis que même si je vais en baver, ça me servira toute ma vie et que je ne pourrai jamais regretter un choix comme celui-là qui me rend à la fois heureuse et fière. Et, quand je pense aux difficultés à venir, je pense aussi aux gens qui sont là, qui me soutiendront. Une chose est sûre : je n'ai pas l'intention de couper le contact avec mes amies de collège, quel que soit l'effet que la prépa aura sur moi et ma personnalité. Je suis heureuse de mes vacances, parce que j'ai pu partir un peu (5 jours au festival d'Avignon, 15 spectacles vus), et que j'ai eu le temps aussi bien de passer un peu de temps seule que de voir souvent des amis.
En attendant, je suis de retour sur mon blog. Arrêter d'écrire et donc de réfléchir m'a permis de calmer un peu toutes ces pensées qui commençaient à me fatiguer, de respirer un peu, de déconnecter, et aujourd'hui je suis heureuse de reprendre l'écriture.
"La tristesse a deux visages. Celle, perfide, qui s'insinue dans votre cœur, qui chasse la joie et prend sa place, qui est absolue, qui n'a été amenée par rien d'autre que par elle-même, mais qui finira aussi par s'en aller sans effort de la volonté : il suffit de trouver à l'esprit une distraction jusqu'à ce qu'enfin la joie ait repris sa place de souverain du cœur. J'ai toujours cru que celle-là était la plus effrayante, celle que je craignais plus que tout car, si je savais qu'elle me visitait dans certaines circonstances, j'ignorais quel serait le moment exact où elle me frapperait. Mais c'est finalement la deuxième que je redoute vraiment, qui m'occupe l'esprit, le rend nostalgique, l'empêche d'avancer, d'être en paix, c'est la tristesse prévisible mais qui refuse de s'en aller, celle dont on connait la cause mais dont on ne peut rien faire car elle ne dépend pas uniquement de notre belle volonté, mais aussi des autres. Qu'on essaie de la manipuler, de l'oublier, de la transformer en joie, de concentrer son esprit sur la lecture, un film, ou la musique, elle reviendra toujours, elle laisse quelques instants de répit mais ne disparaît pas, et engendre avec elle la frustration de cette impuissance et la culpabilité d'être incapable d'oser parler de ce qu'on ressent."
Comme je l'ai dit, j'ai souvent tendance à me laisser envahir par mes émotions, qui s'emparent de mes pensées et m'empêchent de me concentrer sur mon travail. C'est la colère, quand elle est là, qui la première me détourne de mon livre pendant mes heures de travail, colère qu'on peut heureusement plus facilement éviter que les autres émotions, et ce malgré le fait que je sois très susceptible. Mais la tristesse a aussi son effet sur ma concentration, tout comme la joie dans une moindre mesure. C'est pourquoi, dans les moments où les émotions négatives apparaissent, j'ai besoin d'occuper mon esprit à une activité qui les atténuera mais qui ne demande pas trop de concentration (la lecture est donc exclue). Hier, par exemple, j'ai joué un peu d'harmonica et de flûte à bec, et ça m'a détendue. Regarder un film, c'est l'idéal, parce que je n'ai pas d'effort à fournir, et que je suis absorbée en partie par les images que je vois et les sons que j'entends. C'est là un autre aspect de ma personnalité : je n'aime pas être seule avec moi-même et le silence (sauf dans l'attente du sommeil), ce n'est pas forcément un problème d'angoisse, peut-être simplement une envie de "mouvement", sans cesse : j'écoute toujours de la musique, sauf quand je lis. C'est aussi pour ça que j'ai souvent quelques problèmes de concentration quand je lis simplement : c'est comme si tout à coup tout s'arrêtait, la musique a stoppé, il ne se passe rien d'autre, je suis seule face à ses lignes que je lis très lentement, je tourne les pages, et rien ne se passe. La sensation disparaît dès que la musique revient. Le problème d'avoir besoin de trouver une occupation divertissante pour l'esprit quand les émotions m'envahissent, c'est que ça va me poser quelques problèmes en prépa, puisque je n'aurai pas le temps de regarder un film ou de faire de la musique à chaque fois que je serai triste, stressée ou que sais-je encore. Il va donc falloir que je travaille un peu cet aspect-là.
Pendant les vacances j'ai été heureuse, triste, dépitée, ennuyée, joyeuse, stressée, de nouveau joyeuse... J'ai traversé toutes ces phases et aujourd'hui, j'ai retrouvé un certain équilibre psychologique. J'ai revu une personne que j'apprécie beaucoup, j'ai aussi vu une amie du lycée et je vais fêter mon anniversaire avec des amies que j'ai gardées du collège. Le leur est assez proche du mien, nous allons donc faire un laser game (première fois de ma vie) et un bowling, puis nous nous retrouverons à 6 chez une des deux amies pour y passer la soirée et fêter nos 18 ans comme il se doit. Même si à cause du stress que génère mes devoirs loin d'être terminés j'ai du mal à me réjouir de mon anniversaire autant que les autres années, je reste ravie de la soirée que nous allons passer entre amis, et des cadeaux que mes parents vont m'offrir (pour une partie nous sommes allés les choisir ensemble).
Côté hypokhâgne, je suis complètement paniquée parce que je n'aurai probablement pas fait la moitié de ce qu'on m'a demandé et que les tests de rentrée (qui durent trois jours quand même) vont être une catastrophe comme on en a jamais vu. Mon état d'esprit actuel, c'est une petite déception de n'avoir pas pu profiter de mes vacances pour déconnecter complètement des études. Mon état d'esprit actuel, c'est que le matin quand je me réveille, j'ai une boule dans le ventre quand je pense à tous les devoirs qui me manque, quand je me dis qu'en fait la prépa n'est pas du tout faite pour moi, mais que je ne peux pas m'en vouloir de m'être trompée d'orientation puisque de toute façon, je n'avais pas d'autres idées de filière qui propose une formation qui m'intéresse et qui en plus offre suffisamment de débouchés. Et puis je sors de mon lit, la boule dans le ventre disparaît un peu, je reste stressée mais je ne regrette plus mon choix, je me dis que même si je vais en baver, ça me servira toute ma vie et que je ne pourrai jamais regretter un choix comme celui-là qui me rend à la fois heureuse et fière. Et, quand je pense aux difficultés à venir, je pense aussi aux gens qui sont là, qui me soutiendront. Une chose est sûre : je n'ai pas l'intention de couper le contact avec mes amies de collège, quel que soit l'effet que la prépa aura sur moi et ma personnalité. Je suis heureuse de mes vacances, parce que j'ai pu partir un peu (5 jours au festival d'Avignon, 15 spectacles vus), et que j'ai eu le temps aussi bien de passer un peu de temps seule que de voir souvent des amis.
En attendant, je suis de retour sur mon blog. Arrêter d'écrire et donc de réfléchir m'a permis de calmer un peu toutes ces pensées qui commençaient à me fatiguer, de respirer un peu, de déconnecter, et aujourd'hui je suis heureuse de reprendre l'écriture.