lundi 19 mai 2014

La honte

Je vous avoue que j'ai vraiment honte de mon second semestre. J'ai eu tellement de moments où j'ai été démotivée et où je n'ai absolument pas travaillé - demain encore je m'apprête à rendre un DM de maths où je n'ai presque rien écrit sur ma feuille - que mes notes ont chuté dans presque toutes les matières. J'espère être quand même acceptée en khâgne, je pense que je le serai, mais je garde une crainte puisque ma moyenne en maths risque d'être (très) basse et que les profs n'aiment pas du tout qu'on renonce aux maths. Malgré toutes les difficultés que j'ai pu rencontrer, je veux quand même passer en khâgne. Ca promet d'être extrêmement difficile, mais voilà, je veux le faire, c'est comme ça, c'est comme l'année dernière, c'est un peu rationnel et ça ne l'est pas. 

Hier j'ai massacré un DS d'SES comme jamais (dommage que ça arrive dans la seule matière où le prof classe les copies et les rend de la moins bonne à la meilleure), j'ai eu honte de moi pendant pendant 6 longues heures (et même après).

J'ai honte de ce second semestre. J'ai honte et en même temps, je ne peux pas contrôler ma motivation. Quand je n'ai pas du tout envie de bosser telle matière, j'essaie de me forcer, mais dans ces moments-là c'est terriblement difficile pour moi, je ne comprends pas trop pourquoi. J'ai besoin d'aimer ce que je fais, et je n'aime pas toutes les matières. Et, quand je dois les bosser, j'ai parfois (trop souvent maintenant) comme un énorme blocage. J'essaie d'y mettre de la bonne volonté, de me secouer, mais c'est comme si ce n'était pas possible. C'est une chose qu'il va falloir que je comprenne et sur laquelle je vais devoir travailler, parce que sinon je vais accumuler un retard irrécupérable (ce qui est déjà un peu le cas). D'un côté, j'ai l'impression que ce n'est pas de ma faute si j'ai souvent ce blocage qui m'empêche de travailler, de l'autre je me dis "Mais Esmeralda pourquoi tu ne te bouges pas comme tout le monde ? T'es en prépa, on t'avait prévu, c'est dur, il faut bosser, bouge-toi. Tu n'aimes pas ça ? Et ben tu fais quand même", et pourtant, quelque chose bloque, d'une manière différente que si ça le faisait à quelqu'un d'autre. Enfin je crois. Il y a, bien sûr, ces moments de simple flemme : flemme de bosser la philo, flemme de bosser l'espagnol, flemme d'ouvrir mon cahier de sciences sociales. Mais, pour ce que j'appelle les "blocages", c'est plus fort que ça, et je n'arrive pas à comprendre pourquoi ça me fait ça, ou si ça le fait à tout le monde mais que les autres arrivent plus à se secouer que moi. C'est très étrange. Au début de l'année, j'arrivais encore à me forcer. Trop tard, mais la veille d'une interro ou d'un DS que j'avais mal révisé, je bossais toute la soirée, pendant 4h voire 5h. Quelques mois plus tard, même dans l'urgence ce blocage persiste et je me sens incapable de m'y mettre et de vraiment me concentrer (surtout pour l'histoire et les maths).

Je me concentre beaucoup moins qu'avant quand je travaille, je bosse un peu, puis j'arrête peu de temps après avoir commencé parce que je fatigue déjà, que ma concentration me lâche, je me balade sur mon portable, je m'y remets en me sentant déjà lassée. Je crois que cette année m'a fatiguée psychologiquement et que j'ai besoin de repos, mais ce "blocage" me perturbe. Il y a des matières que j'aimerais plus apprécier. Surtout l'histoire et les maths, que je n'aime pas mais qui demandent un travail considérable que je n'arrive pas à fournir. Et puis, plus je prends de retard, puis il faudrait que je travaille, plus j'ai peur et moins je le fais. 

Bref, je n'arrive toujours pas à savoir si finalement, je dois avoir honte, ou si ce blocage et le fait que je ne travaille peu ou pas est "plus fort que moi". Mais ça ne devrait pas durer aussi longtemps. Ces phénomènes ont commencé une semaine avant le premier concours blanc (le deuxième sera en juin). Donc j'ai honte de mon second semestre. Au premier, j'avais 11,9 de moyenne générale. Au second, j'aurai probablement autour de 9 ou 9,5. Ce n'est pas brillant du tout. J'aimerais avoir l'occasion d'être de nouveau fière de moi, surtout en philo (je passe de 15 à 10, ça fait mal), ce genre de sensations me manque beaucoup. Il faudra aussi que je vous parle de ce problème d'organisation des pensées qui persiste à l'écrit et à l'oral, j'y reviendrai plus tard.

La réputation que je connaissais de la prépa, c'est qu'on y bossait énormément, mais que les résultats n'étaient souvent pas à la hauteur du travail. C'est différent pour moi et ça reste perturbant. Mon problème vient du travail, et non des résultats qui ne correspondraient pas à mes efforts (ils ont même souvent été supérieurs à ce que je pensais mériter). Bon, il y a aussi quelques difficultés que j'ai en plus de ce problème-là, mais pas autant que ce à quoi je m'attendais en rentrant en prépa. Non, le problème, c'est vraiment de travailler. C'est embêtant quand on est en hypokhâgne et qu'on aspire à une khâgne.

La bonne nouvelle de cette semaine de la mort où j'ai eu 3 khôlles (économie, histoire, espagnol) et un DS (sciences sociales), c'est que la prof de français nous a enfin rendu les dossiers de littérature (j'avais pris Proust) et que, malgré le fait que mon dossier soit "terriblement théorique et abstrait", je m'en sors avec un 14 qui m'a fait chaud au coeur, surtout quand je repense au contexte dans lequel j'ai fait mon dossier (en deux semaines pendant les vacances Noël, en catastrophe, terminé à 1h50 le jour de la rentrée). 

Sur ce, je vous laisse, malheureusement une khôlle de maths m'attend (même si j'ai bien peur que cette fois, je n'arrive pas à dépasser la moyenne, puisque j'ai à peine révisé).

2 commentaires:

  1. C'est amusant car ce que tu expérimentes cette année, je suis en train de le vivre pour mon année de master en psychologie. Pile l'année où il faut mobiliser le plus d'efforts possible, je me sens complètement bloquée et je me laisse submerger par le travail à effectuer. Des changements extérieurs à mes études ont probablement un lien avec cette baisse de cadence, mais je peux t'assurer que tu ne dois pas en avoir honte. Ca peut arriver à tout le monde, il s'agit probablement d'une passade, et peut-être aussi que la peur de l'échec y est pour quelque chose. En exigeant beaucoup de soi, on a davantage peur de se décevoir en fin de compte, et les exigences du cursus que tu as emprunté ne sont pas négligeables, il faut le reconnaître. Essaie de prendre du temps pour toi,de faire quelque chose qui te plaît pour une fois, en oubliant temporairement tes études. Même l'espace d'une après-midi ou d'une soirée, ça pourrait t'aider à reprendre du poil de la bête. Dans tous les cas, ne baisse pas les bras, tu as les capacités, et je te souhaite de concrétiser ton désir d'être admise en khâgne.

    RépondreSupprimer
  2. Merci beaucoup pour ton message. Ca me rassure un peu de me dire que je ne suis pas la seule à avoir ces "blocages" et que ça arrive. Bon courage à toi aussi pour la suite ! J'espère que la suite de tes études se passera bien pour toi.

    RépondreSupprimer