dimanche 29 juin 2014

Angoisse

A chaque fois que les choses se calment un peu, je retrouve une certaine forme d'angoisse existentielle, et je me sens encore une fois démunie face à elle. 

J'adore la prépa, malgré toutes les difficultés que j'ai rencontrées, mais j'ai peur qu'elle me change trop. Qu'elle me fasse devenir trop sérieuse dans mes goûts. J'aimerais aimer les mêmes choses que quand j'étais plus jeune. Je voudrais m'émerveiller avec la même force qu'avant en lisant Le livre des étoiles de Erik L'Homme, la trilogie la plus merveilleuse que j'ai lue. Pouvoir, lors de coups de blues, me rassurer comme avant en me disant "ce n'est pas grave, bientôt tu pourras retourner te plonger dans ton livre, et ça ira mieux". 

Mais j'ai perdu ça depuis longtemps. J'ai perdu le plaisir de la lecture quand j'ai perdu la fantasy. Des heures de beauté et de bien-être en moins que les séries ou les films n'ont jamais su remplacer. C'est encore plus difficile, aujourd'hui, de combattre des angoisses sans le bonheur de lire de la fantasy pour m'évader. Je ne veux pas que mes goûts changent, depuis le début de ma prépa je suis obsédée par le changement et par ma volonté de ne pas trop changer. Au départ, c'était juste parce que je ne voulais pas devenir un zombie, ou simplement être incapable de m'exprimer sans ressortir à chaque phrases "certes", "par conséquent", "néanmoins", comme le font des gens de ma classe je crois. Mais ça a évolué et maintenant, j'ai peur que travailler beaucoup (ce que je n'ai encore jamais su vraiment faire, mais il faudra bien que tôt ou tard je me confronte au travail) change mon regard sur ce que j'ai aimé jusqu'à aujourd'hui. 

En perdant le bonheur de lire de la fantasy et de ne penser à rien d'autre, pendant mon temps de lecture, qu'à l'histoire et aux personnages que je voyais évoluer, j'ai l'impression d'avoir déjà trop perdu. Je marche vers le monde adulte et merde, il ne me fait pas envie. Je crois qu'à partir de l'adolescence, jusqu'à aujourd'hui, ma personnalité s'est toute déglinguée, et ça ne me plaît pas vraiment. A trop vouloir devenir plus intelligente, on en perd une partie de son insouciance. 

Et je n'aime pas vraiment, au passage, les gens qui jugent les goûts des autres, ça m'exaspère vraiment mais je suis obligée de le garder pour moi en général parce que c'est très répandu. Oui, j'aime toujours regarder Twilight ou High School Musical de temps à autre, et puis après quoi, je devrais avoir honte ? Pour plein de gens, oui, surtout que c'est devenu classe de dire que Twilight "c'est de la merde". J'ai découvert les livres au collège et je les avais adorés. Evidemment qu'à 18 ans on ne va plus aimer les mêmes choses, mais c'est comme si les gens oubliaient qui ils avaient été. Même s'ils ont aimé tel film, ils n'hésitent pas à cracher dessus quelques années plus tard, pour se donner un genre. Alors voilà : j'ai aimé les livres et les films Twilight, j'aime toujours les regarder de temps à autre pour me détendre, parce que j'adore revoir des films que j'ai déjà vus et appréciés, et je n'en ai pas honte, même si en vrai, je ne dois pas en parler parce que beaucoup n'hésitent pas à juger les goûts des autres, peut-être pour se convaincre qu'ils sont plus matures. Mais à quoi bon être plus mature, d'ailleurs ? On deviendra adulte tôt ou tard, de toute façon, alors ça ne sert à rien de forcer les choses ou de forcer les goûts des autres à évoluer.

Enfin voilà, en tout cas, en ce moment je me sens angoissée par le temps qui passe, comme d'habitude, et par tous ces changements qui vont encore survenir chez moi. Depuis quelques années, je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression que je finirai tôt ou tard par faire une dépression, c'est très étrange. Et, pour revenir sur des choses plus concrètes, j'en ai déjà marre, parce que psychologiquement je ne peux toujours pas me reposer. J'ai ce dossier de poésie que j'ai à peine commencé à rendre pour le 10 juillet au plus tard, et surtout, surtout, j'ai repris la conduite et je déteste, déteste, déteste ça. Je suis tellement nerveuse quand je conduis que j'ai l'impression que je n'aurai jamais le niveau d'avoir le permis, sans compter que je ne crois pas avoir les capacités de concentration nécessaires pour ne pas faire d'erreur pendant l'épreuve du permis. C'est comme quand je joue un morceau de piano que je connais bien : je fais quand même des erreurs, jamais vous ne me verrez jouer un morceau sans aucune fausse note. Et puis je dois aussi aller chez le kiné toutes les semaines, sans oublier mes cours de violoncelle. J'ai l'impression de ne pas pouvoir me reposer. psychologiquement. Et je n'arrive pas à me motiver à travailler longtemps. J'ouvre un livre, j'entraîne ma mémoire, j'apprends un ou deux paragraphes, et ça me gonfle déjà alors je fais autre chose. Finalement, je ne fais pas grand-chose de mes journées. Ce dossier me bloque. Vivement le 10 juillet.

En attendant, il faut que je me fasse une raison : j'ai, je suis, je serai toujours incapable de profiter pleinement de mes vacances. Soit parce que je gère mal mon travail, soit parce que dès que la pression où l'intensité du quotidien se relâche, l'angoisse prend la place vacante.

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