jeudi 23 octobre 2014

De l'hypokhâgne à la khâgne... partie 1

J'étais partie pour écrire un article sur mes premières semaines de khâgne, mais j'avais envie de reparler un peu de l'hypokhâgne pour pouvoir ensuite faire le lien avec la khâgne. Cet article se concentrera plutôt sur l'hypokhâgne.

Je me prends parfois à repenser à mes premiers pas en prépa, à mes premiers mois en tant qu'hypokhâgneuse surexcitée à l'idée de découvrir enfin la filière qu'elle souhaite faire depuis 3 ans. C'est assez irréel de me retrouver là, quelques années après ce message publié sur mon mur facebook le 22 novembre 2010 "Veut faire une hypokhâgne ! Qui a dit que j'étais suicidaire ? :)", après en avoir rêvé si longtemps, après avoir eu tant de doutes. Et puis j'ai pu découvrir, émerveillée, la vie d'hypokhâgne, et l'identité d'hypokhâgneuse. En découvrant la prépa, j'avais cette étrange impression de me révéler à moi-même, de faire connaissance avec une nouvelle Esmeralda. Une nouvelle Esmeralda dont j'avais pourtant une grande intuition, puisqu'au fond de moi je le savais, je le ressentais, il fallait que je fasse une prépa B/L. J'étais tout au fond convaincue que l'hypokhâgne et la khâgne allaient opérer un travail sur moi, humain et intellectuel, intuitif et rationnel, et que j'en ressortirais changée. Changée uniquement sur ce que je voulais qu'elle change chez moi. J'ai beaucoup changé, et pourtant je suis restée la même, comme si tout changement passait par mon consentement. Pas bosseuse, mais hypokhâgneuse dans l'âme. J'ai été assez amusée de constater que même en prépa ma perception des choses pouvait être atypique et que je ne fonctionnais décidément pas comme tout le monde. Jusqu'à la Toussaint, alors que beaucoup de personnes de ma classe hésitaient à abandonner la prépa, dans ma tête ça sonnait comme un air de Calogero :

"C'est elle qui s'envole, elle qui virevolte et qui tournoie..."

Mais j'ai aussi eu le droit à l'effet inverse. Alors que tout le monde finissait par s'habituer à ce nouveau rythme, mon moral commençait à plonger. Il a remonté, il a replongé de plus belle, avant de remonter de nouveau, ce qui m'a permis de terminer l'année en étant finalement déterminée à aller en khâgne. "Que je réussisse ma khâgne ou pas, je veux pouvoir me dire que j'ai fait mes deux ans de prépa". J'ai souvent eu cette intuition, pendant mon hypokhâgne, que je serais en khâgne l'année suivante. Malgré mes baisses de moral, malgré le fait que je me sois réinscrite sur APB, je me répétais que je serais sûrement en khâgne. Je renouais avec l'intuition forte que j'avais au lycée quand j'étais convaincue que la prépa B/L c'était fait pour moi. Là je ne disais pas "la khâgne c'est fait pour moi", mais j'avais quand même la presque certitude que j'en ferais une. J'aimais et j'aime toujours tellement mon lycée. 

3ème au premier semestre, par je ne sais quel miracle, 15ème au second, appréciations encourageantes, je ne garde que du positif de l'hypokhâgne. J'étais extrêmement heureuse de pouvoir dire que j'avais bien réussi mon année de prépa, heureuse parce que ça m'a redonné confiance, heureuse aussi de constater que des gens étaient fiers de moi, heureuse car des profs que j'apprécie beaucoup voyaient du potentiel en moi et que ça me touchait réellement. C'est l'aspect humain qui me plaît réellement dans la prépa, plus que ce que je n'espérais. J'ai l'impression d'être "remplie" émotionnellement, et grâce à cette intensité humaine (bon, j'utilise des expressions assez étranges mais je ne trouvais pas mieux) mes pensées sont moins tournées vers ces angoisses existentielles dont je vous ai souvent parlé. 

La khâgne est une expérience très particulière aussi, très différente de l'hypokhâgne en ce qui me concerne. En B/L, il n'y a pas de programme en deuxième année, donc c'est un prolongement de l'hypokhâgne même si les exigences augmentent. Mais pour moi, c'est un peu différent, et il a fallu que je me réadapte. C'est particulier, mais intéressant. Je vous en reparlerai dans un prochaine article. 

J'espère avoir le courage d'écrire plus ici, je suis déjà déçue de ne pas avoir posté des articles plus souvent, j'ai peur que mes deux années de prépa ne s'effacent trop vite de ma mémoire une fois que je n'y serai plus (l'après-prépa est assez triste à imaginer d'ailleurs). Ecrire, ça me permet d'abord de sauver des souvenirs. Mais j'ai aussi l'impression que retranscrire les événements me permet de leur donner plus de vie, plus de consistance, je les sauve et j'ai bien l'impression qu'ils sont toujours là, avec moi. Même si je me souvenais de tout, ce que j'écris en essayant de transmettre une émotion me semble avoir plus de réalité que le reste. Si je n'écris rien, quand je finirai ma khâgne j'aurai l'impression qu'elle disparaît peu à peu, qu'elle est lointaine, comme un rêve aux contours flous. Je serai trop triste qu'une des deux années les plus importantes de ma vie disparaisse aussi simplement. Mais en khâgne je n'ai pas toujours la motivation ou le temps de soigner mes articles, et ça me perturbe beaucoup quand j'écris un article anecdotique sans soigner un minimum mon style pour qu'il me représente vraiment. Mais j'ai été un peu stupide, parce qu'il vaut mieux un article sans style que par d'article du tout. J'espère donc revenir plus souvent ici, même si j'ai peu de lecteurs. 

Je posterai bientôt un article sur mes premières semaines de khâgne.

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