jeudi 10 mars 2016

"Quand donc finira la semaine" (Apollinaire)

Un tunnel sans fin, c'est bien ce que m'évoquent ces partiels. Il reste deux jours. "Plus que deux jours", me dit-on. "Encore deux jours !", je rétorque mentalement. Chaque jour, lorsque je sors de l'épreuve de l'après-midi, je ressens une légère pointe de soulagement, vite chassée par la pensée des révisions et des épreuves qu'il me reste. Et cette pensée qui me poursuit "Mince, j'aurais vraiment, vraiment, VRAIMENT dû commencer à travailler plus tôt, ficher régulièrement, ne pas autant me laisser vivre. Ca aurait pu être tellement facile de bosser ces partiels". Je vois s'approcher la menace des rattrapages (ouch j'espère ne pas y passer, ça ferait très très mal quand même), je suis en pleine course contre la montre, je raccourcis le temps des repas, déçue de dire bonne nuit à mes amies aussi tôt, je mets du temps à m'y mettre mais je m'y mets, je m'ennuie, je me force, je tente de chasser mes pensées paresseuses, je finis par me lasser de ma musique de travail - celle que j'écoute toujours quand je bosse -, je me demande si cette semaine se terminera un jour, je pense aux dissertations que je vais encore devoir écrire, j'en suis fatiguée d'avance, je regrette la salle de sport qui me manque déjà, le temps s'étire, encore et encore et encore.

Je me rappelle de cette khôlle de philosophie que j'avais dû préparer sur l'attente, en fin de khâgne. Les idées que j'avais développées s'appliquent tellement bien à mon état d'esprit ce soir. Avec l'attente, tout à coup, le temps n'a subjectivement plus la même durée - il s'étire, il s'étire, la conscience nous fait basculer dans ce monde magique où le temps s'est rallongé. Elle n'opère plus cette synthèse qui normalement nous aide à ne pas le décomposer au point de le faire s'arrêter. Tic, tac, tic, tac

"Quand donc finira la semaine"

Je n'ai aucune vision d'ensemble de mes notes, de tout ça, je ne sais donc même pas s'il est possible que j'aille aux rattrapages pour trois matières ratées ou si les chances sont infimes. Le problème, c'est que je ne sais pas ce que valent mes autres copies, celles que je ne considère pas comme ratées (mais réussies ou juste moyennes, bonne question). J'ai peur que cette ombre pesante ne vienne ternir mon soulagement vendredi soir.

Mais, au fond, je dis ça maintenant. Vendredi soir, cette semaine Ô combien désagréable ne sera plus qu'un lointain souvenir, et je me dirai joyeusement "pffff, maintenant on oublie, on verra plus tard".

En attendant, il est 00h30 et je dois retourner à mes révisions avant de pouvoir rejoindre mon cher et tendre, mon amour ultime, mon lit. 

Quand donc quand donc quand donc quand donc quand donc quand donc finira la semaine. 

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