lundi 18 juillet 2016

Mon trouble alimentaire : le déclic

Il y a un mois, je vous postais un article sur mon trouble alimentaire. J'avais des crises d'hyperphagie qui empiraient, et j'étais plongée dans cette spirale infernale dont je n'arrivais plus à sortir. Résultat, entre septembre et juin, j'ai pris 6 kilos. Et puis un soir, en cherchant désespérément une solution, je suis tombée sur cette vidéo : 


Et ça a été le déclic. Un déclic que j'attendais depuis des mois, que je cherchais désespérément, que je ne parvenais pas à déclencher. Cette journaliste a décidé d'arrêter le sucre raffiné pendant un an. Un arrêt complet et radical : gâteaux, chocolat, mais aussi tout le sucre caché dans les aliments.

Premièrement, je me suis dit "tiens, beau challenge !".

Deuxièmement, j'ai retenu un moment très précis de l'interview : elle dit que ça a été dur pendant 6 à 8 semaines, et que passée cette période, elle n'avait plus envie de manger du sucre. Il restait une envie intellectuelle, en voyant passer un gâteau "qu'est-ce qu'il a l'air bon !", mais plus d'envie physique, plus de fringales et finalement un esprit libéré. 

Et je crois que c'est ce passage qui a provoqué mon déclic : le fait de savoir que oui, au bout d'un moment, on en a plus envie. Dans ma tête, je ne savais pas si pour les gens comme moi, on est poursuivi toute sa vie par cette envie de manger. Parce quand après 2 ou 3 semaines où on fait attention on a encore autant envie, on se dit que ce sera comme ça pour toujours. Et là magie, je vois cette journaliste qui a finalement vu l'envie diminuer après un temps un peu plus long. Donc c'est possible. 

Cette pensée rassurante, et ma passion pour les challenges, m'ont donné envie de me donner aussi ce défi. Alors je suis moins radicale qu'elle, je ne chasse pas le sucre de tous les plats. Mais j'ai décidé de virer tous les gâteaux, jus de fruit, sucre apparent. J'ai aussi décidé de chasser le pain par la même occasion, parce que c'est calorique et que j'en mange dix fois trop, comme une forme d'addiction aussi

Eh bien j'ai réussi et ça fait un mois et demie que je n'ai pas eu de crise, que je n'ai pas touché à un gâteau ou à un morceau de pain (excepté quelques toasts à un apéro, mais c'est à part).

Je ,ne sais pas comment c'est possible, par quel miracle des crises d'hyperphagie qui semblaient si pathologiques ont pu être chassées du jour au lendemain. Bien sûr, c'est extrêmement difficile. J'ai envie de manger des gâteaux, des bonbons. Tout à l'heure, il y avait des mars glacés, soit un des desserts que j'aime le plus. Ca fait envie. A Avignon cette semaine, je vais renoncer au petit déjeuner de l'hôtel alors que j'attends ça depuis un an. Bien sûr, je suis paniquée à l'idée de rebasculer. Et pourtant j'ai réussi.

Beaucoup me disent "il ne faut pas faire ça, il faut se priver de rien et manger en petite quantité, c'est tout. Sinon on craque encore plus"
Non non et non. Je crois que les gens qui disent ça n'ont toujours pas compris que la psychologie de quelqu'un qui a des problèmes alimentaires est différente de leur psychologie à eux, à peu près 100000 plus raisonnable et 100000000000 moins obsessionnelle. Donc ça sert à rien de dissuader, d'insister pour dire "tu peux bien prendre un ou deux bonbons c'est rien !".
Sauf que non, c'est pas rien. Un seul bonbon et les barrières sont abaissées. 

Bref, je vais mieux. 
J'ai perdu peu de poids parce qu'à côté je mange trop, je prends des féculents en grande quantité, j'ai fait beaucoup de restaurants. Mais avoir chassé le sucre et le pain, pour une durée indéterminée (je ne vais pas arrêter pendant un an complet à mon avis, peut-être que pour mon anniversaire le 31 août, j'en reprendrai), avoir chassé les crises d'hyperphagie, ça me soulage. 
Bref, je vais mieux.
Et si j'avais suivi les conseils qu'on m'avait donnés, je serais encore empêtrée dans mes problèmes. A problème particulier, irrationnel, solution aussi atypique, qui ne marcherait pas pour tout le monde.

J'ai l'esprit encore prisonnier de la nourriture, mais libéré d'une forme d'hyperphagie. Je vais vers le mieux et j'y crois. Et ça fait du bien de revenir sur mon blog pour vous le dire. 

Demain, je vous ferai un article plus axé sur la psychologie lié à tous ces problèmes alimentaires et à cette amélioration. J'aimerais vous parler :

- De cette notion de barrières
- De challenge
- De radicalité 

Entre autre ! 
Ca fait longtemps que je veux faire une sorte d'introspection pour analyser mes pensées autour de l'alimentation, et mieux comprendre pourquoi les gens se trompent complètement en donnant certains conseils qui seraient logiques pour des gens "normaux" en termes de nourriture.

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