vendredi 12 avril 2013

L'archet immobile

Où va ma vie, c'est la question à laquelle je n'ose pas me confronter et dont la réponse est pourtant tout à fait évidente : nulle part. C'est ce dont je me suis rendue compte à ce moment précis où j'ai utilisé l'expression "mise entre parenthèse" pour qualifier ma vie telle qu'elle se déroule actuellement. Nous sommes le mercredi 10 avril, j'attends de me faire massacrer par le bac blanc, j'attends les vacances, j'attends les oraux de langues, des options, j'attends les résultats d'APB qui clôtureront des mois d'attente parfois insoutenables. Je vis dans l'attente et tout ce qui se passe hors scolaire avant cette date ne me semble être qu'un immense amas de détails insignifiants que je m'empresse d'oublier car ça ne me semble pas être la vraie vie. La vraie vie se situe au-delà du 13 et même du 22 juin, lorsque enfin je poserai mon stylo, que je rangerai ma calculatrice et je que rendrai ma copie décorée de chiffres en tout genre, prête à m'abandonner à la paresse vacancière dont le visage coloré nourrit déjà mes rêves. Un bouquin, un ordinateur, une télévision, un balcon ensoleillé, la caresse du soleil sur mon visage et mes bras nus, le sourire de l'été et de ces deux mois de paresse légitime. Mais voilà que le côté optimiste - le visage souriant de l'oisiveté - est assombri par ces heures de culpabilité et de paresse incompatibles avec la réussite scolaire dont je me soucie peut-être trop, et voilà que la paresse dérègle toute mon existence et que la procrastination n'est plus opérationnelle : si autrefois je faisais une quelconque activité plus réjouissante que le travail, aujourd'hui je m'interdis tout divertissement s'il n'est pas précédé de révisions plus que nécessaires à quelques jours de mon épreuve d'histoire géographie. C'est ainsi que la paresse associée à la procrastination, la culpabilité et la conscience de l'urgence que je préférerais ne pas avoir transforment l'existence en une tension, une attente qui ne pourra être soulagée que lorsqu'aura sonné la fin du bac, ou même plus tard si j'inclus les quelques jours, semaines qu'il me faudra pour me remettre de mon éventuel (probable ?) échec cuisant sur APB. J'ai mis ma vie entre parenthèse, il n'y a pas d'expression plus juste pour qualifier l'état d'attente dans lequel je me trouve. Imaginez un violoncelliste poser son archet sur la corde, appuyer sur la corde sans effectuer plus de mouvement, et se préparer à tirer son archet d'un mouvement bref - vous, le public, vous êtes aux aguets, vos sens sont en alerte, vous n'attendez que le moment où le son de la note atteindra enfin vos oreilles. Le son n'a jamais atteint mes oreilles. Je suis encore coincée par cet archet immobile que le mystérieux propriétaire n'a pas bougé d'un poil, se contentant d'y mettre davantage de poids et de pression. Il ne se passe rien sinon l'attente de la beauté ou de la déchirure. 

2 commentaires:

  1. Je ne suis pas la plus qualifiée pour donner des conseils en matière de révisions, mais ce qu'on me répète sans cesse c'est :
    1) Fais en sorte de t'amuser en apprenant, rends tes révisions "ludiques" avec de la couleur, des mises en situation, etc (genre reconstitue l'Histoire de manière théâtrale).
    2) Fais toi un planning et tiens le, moins tu auras de choses à réviser en une journée, plus ce sera simple à faire.
    3) Travaille en groupe, l'émulation collective ça aide.
    4) Surveille les révisions d'un pote et en échange demande lui de surveiller les tiennes, c'est plus dur de dire à quelqu'un qu'on a rien foutu alors qu'il comptait sur nous, du coup on bosse.

    RépondreSupprimer
  2. Le problème, c'est que :
    1) J'ai bien du mal à m'amuser en faisant de l'histoire ! Le faire de façon théâtrale pourrait être une idée, mais je suis surtout bloquée par les nombreuses dates et les noms, et ça il n'y a que le bourrage de crâne qui marche malheureusement (ou alors lire pleiiin de fois le cours).
    2) Ca j'ai essayé des milliers de fois, je suis toujours hyper motivée au moment de faire le planning... Et puis finalement je ne le tiens pas, et ça me stresse de n'avoir pas réussi à le respecter. Au final je préfère me passer de planning, au moins je ne suis pas angoissée de ne pas le respecter et je travaille plus selon mon humeur.
    3-4) Ca j'aime bien... Quand je ne suis pas tentée de bavarder !

    RépondreSupprimer