mardi 8 octobre 2013

"Alors j'ai décidé que je vivrai bien ma prépa et que je prendrai goût au travail"

C'est ce que j'écrivais dans mon article du 31 juillet, je me répète cette phrase depuis, régulièrement, encore et encore, même quand je suis de bonne humeur, pour ne jamais perdre de vue cette décision que j'ai prise. 

Aujourd'hui pour la première fois depuis le début de l'année j'ai eu une "crise" (le mot est très mal choisi, trop fort, mais je n'ai pas réussi à en trouver d'autres). Ça a commencé en maths. Je suis arrivée trop tard, donc il ne restait plus que des places au fond, donc je ne voyais pas bien parce que le prof écrivait tout petit, donc moi qui déjà n'ai pas une vue exceptionnelle je devais forcer mes yeux à voir mieux, me concentrer, sans voir beaucoup mieux d'ailleurs, donc je me suis retrouvée épuisée psychologiquement (sans compter que mes yeux se sont vite fatigués) et très énervée. J'ai appelé le prof, il m'a semblé qu'il me regardait, je lui ai demandé s'il pouvait écrire plus gros, il ne m'a pas répondu, il a continué à écrire très petit. Finalement, j'ai renoncé à recopier le cours et je vais le photocopier sur quelqu'un. 

Ensuite, autre élément, je ne comprends plus rien en maths pour la partie trigonométrie-nombres-complexes (les statistiques ça va encore), c'était prévisible mais c'est quand même très stressant. Je n'aime pas la façon dont ce prof (parce qu'on en a deux) explique, ce n'est pas clair, je ne comprends pas. Non, rectifications : je suis paumée. Stress de ne rien comprendre + épuisement psychologique et colère de ne rien voir = Esmeralda commence à se sentir très tendue. 

A ces deux points sont venus s'ajouter deux autres éléments embêtants. D'abord, j'ai eu mal au cou toute la journée, ça fait plusieurs mois que j'ai quelques problèmes à ce niveau-là, que j'ai souvent mal, mais aujourd'hui c'était particulièrement prononcé et fatiguant. Et puis, après quelques semaines de répit pendant les grandes vacances, la faim est revenue, terrible faim qui fait que je ne me sens jamais calée, alors que je mange déjà trop. 

Tous ces éléments, plus la pensée que pendant les vacances je pourrai moins me reposer à cause de tous les rendez-vous que j'ai (deux fois chez le dentiste, une fois chez l'ortho-dontiste, une fois à l'hôpital pour faire une radio du dos et une fois pour faire un "comptage cellulaire" pour qu'on puisse me dire si je pourrai porter des lentilles un jour) ont fait que quand je suis rentrée, énervée, et que j'ai raconté à mes parents cette histoire de mathématiques, j'ai fondu en larmes (oui je suis une grande pleureuse dès que je suis chez moi). 

J'ai passé la journée très angoissée, effrayée à l'idée que ça y est, mon mythe de la prépa finissait finalement par s'effondrer, que même si c'était bien cette prépa que j'avais tant idéalisée s'avérait être quelconque, pas mieux, pas pire que la terminale. Angoissée aussi parce que j'avais l'impression que je ne trouverais jamais rien qui me plairait à faire après la prépa (j'y reviendrai dans un prochain article), que j'étais déçue des gens en général parce que je n'arrive plus vraiment, en dehors des 3-4 amies que j'ai, à trouver des personnes qui me correspondent vraiment, avec qui je pourrais lier une vraie amitié. Plus le temps passe et plus j'ai peur que ce genre de rencontres fantastiques n'arrivent plus. Je me suis sentie très seule quand, un peu désespérée, je me suis fait cette remarque : si on me proposait de boire un verre avec une grande partie des élèves de ma classe, ou avec un des profs que j'apprécie, je préférerais le prof avec lequel il doit être passionnant de discuter. C'est juste une image, je ne me vois pas du tout boire un verre avec mes profs, ce serait quand même tout à fait... étrange. N'empêche que je me verrais limite plus me confier à un de ces profs qu'à un de mes camarades. Ce n'est pas que je ne les aime pas, il y en a plein qui sont vraiment sympas, je discute parfois avec eux, mais... Ce ne sont pas des relations, simplement des discussions qui seront vite oubliées, sans autre intérêt que celui de passer un peu le temps, de faire preuve de curiosité, sans conversations profondes comme j'aime en avoir avec les gens que j'apprécie vraiment. 

Heureusement, une fois rentrée chez moi à 18h30, après m'être douchée, avoir mangé un peu, mes pensées se sont calmées, ma douleur au cou et mon épuisement psychologique se sont envolés, ma motivation est revenue (sauf pour les maths, ne poussons pas le vice trop loin non plus), et je suis de nouveau décidée à bien vivre ma prépa, et optimiste. J'ai hâte d'avoir terminé cette semaine et d'avoir mon sujet de khôlle d'SES, parce que je crois que si quelque chose me fait tenir plus que le reste, ce sont bien les khôlles d'SES (du moins celles qu'on peut préparer chez soi), parce que c'est très stimulant, que j'adore les oraux, que ça donne suffisamment de sensations intenses (mais sans stress) pour que le quotidien soit vraiment intéressant. Parce qu'au fil du temps j'ai fini par comprendre que ce qui me rend heureuse en général, ce sont les sensations fortes dans un quotidien calme et paisible. Je n'aime pas trop m'éloigner de ma routine, mais dans cette routine, j'aime qu'il se passe des choses. C'est toujours une question de juste milieu entre deux tendances. Les oraux, toujours différents, sont typiquement le genre d'exercice que j'aime avoir (enfin du moins pour l'SES, et pour la philosophie quand j'en aurai). J'espère donc que l'habitude ne va pas venir gâcher l'enthousiasme que je ressens à l'idée de passer des oraux dans les matières qui me tiennent à cœur (parce que pour les autres, par contre, si je n'en avais pas je ne serais absolument pas déçue). 

Bref, malgré cette journée interminable (fin des cours à 18h15, 5h de maths dans la journée si je compte les cours de soutien pour les anciens ES, le mardi c'est vraiment traumatisant), je crois, non je suis sûre que la motivation est revenue et je redeviens peu à peu amoureuse de la prépa (même si là, maintenant, j'ai très envie de dormir). 

Dernière précision : le sujet de la khôlle d'économie qui m'a valu un 13, c'était "l'épargne, vice ou vertu ?" 

6 commentaires:

  1. Le début de ton texte me rend triste pour toi, car voir ta bonne humeur quotidienne et ta revendication (quoiqu'un peu suicidaire parfois non ?) comme quoi tu file le parfait amour en prépa, ça me réjouissait et me motiver aussi! (ma phrase est totalement française, si si)
    DONC ON SE MOTIVE OK!?
    A part ça je suis ravie que tu reprennes un peu le dessus, il ne faut pas se démotiver, tu as de bons résultats apparemment, faut que ça continue! Bas-toi! Allez Esmeralda!
    (bon côté maths, sans commentaire hein, rien que pour avoir fait ES je t'admire!)
    JE T'AIME FORT ♥

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    1. Je réponds assez tard, mais je tiens à te dire que ton message est très réconfortant, merci beaucoup <3
      (Et pourtant, en ES les maths sont faciles par rapport à la suite !)
      (Suicidaire, absolument !).

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  2. C'est normal d'avoir des coups de blues, t'investir à fond dans des études qui te passionnent, cela a forcément un revers moins cool, à savoir la fatigue et les coups de déprime, mais tu verras, je suis sûre que tu vas apprendre à gérer ça ! Je sais que ça dépend des gens, de tes motivations d'être là etc, mais en ce qui me concerne, j'ai constaté la même chose toute l'année même dans les moments durs : j'aime ce que je fais, et cela n'a pas de prix.

    Et en ce qui concerne les amis, je trouve que ça prend du temps, surtout en prépa, c'est pas facile lorsque tout le monde commence plus ou moins à être fatigué/déprimé, cela favorise le repli sur soi. Perso je me suis d'abord fait une vraie amie pour la vie (ma colocataire) et ce n'est que vers le printemps (quand tout le monde émerge de son hibernation hivernale) que je me suis rapprochée d'autres personnes :)

    Allez courage, si t'as des questions n'hésite pas à me contacter, je suis passée par là aussi (bien que je n'aie abandonné le supplice des maths il y a quelques années déjà hahaha) Bisous :)

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    1. Effectivement, je gère mieux la fatigue qu'avant (enfin je crois qu'il faut tout de même que je sois prudente de ce côté-là) et pour ce qui est des coups de blues, je n'en ai plus eu un seul depuis cet article (enfin pas à cause de la prépa en tout cas).

      "J'aime ce que je fais, et cela n'a pas de prix." c'est exactement ça, j'aime beaucoup la manière dont tu le dis et ça reflète exactement ce que je pense.

      Pour ce qui est des amis, pourtant dans les moments difficiles c'est là que j'aurais plutôt tendance à ne pas me replier sur moi-même, mais peut-être que ça dépend des gens. C'est vrai que c'est peut-être un peu tôt pour juger.

      Merci beaucoup pour ton message, j'espère que de ton côté la khâgne te plaît malgré la tonne de travail que vous devez avoir (dans mon lycée, les khâgneux ont l'air un peu traumatisés).

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  3. Cette fois-ci je commente pour l'idée des "rencontres fantastiques". Alors, je te le dis tout de suite : je pensais exactement la même chose en entrant en hypo, et, soyons clairs, je n'ai fait aucune rencontre extraordinaire. Pendant presque toute ma prépa, je ne me suis pas fait beaucoup d'amis, même si je m'entendais très bien avec la plupart des gens de ma classe. Chaque année j'étais dans un petit "groupe" d'amis avec lesquels je m'entendais très bien, mais rien de plus. Finalement, ce n'est qu'en sortant de prépa que j'ai véritablement gardé contact avec 2-3 personnes, que je peux vraiment qualifier comme des amis. Mes professeurs étaient vraiment super dans la plupart des cas, mais je ne sais pas si on peut parler non plus de rencontre "transcendante". Je veux dire par là qu'il est importer de démythifier cet aspect là de la prépa, sinon on risque d'être fort déçu. Les rencontres les plus belles doivent être celles auxquelles on s'attend le moins, j'imagine...
    Et pour le coup de blues, de t'en fais pas : ce n'est qu'un petit coup de mou, des comme ça tu en auras très souvent, mais ça repart vite en général :) Concentre toi toujours sur le positif, donne toi toujours à fond, et détend toi.

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    1. En fait, je n'avais pas mystifié les gens en prépa, surtout après avoir lu les différents commentaires sur le blog de PM, j'espérais juste me faire quelques nouveaux amis tout de même. Cela dit, depuis que j'ai écrit cet article, j'ai pu un peu mieux connaitre les gens de ma classe et il y en a pas mal que j'apprécie vraiment sans que ce soit forcément des amis. Côté amis je m'en suis fait 2-3 (je crois) mais on ne se connaît pas encore très bien.
      Pour le coup de blues tu as raison, c'est vite reparti, et comme pour toi en HK, c'est même la prépa qui m'aide à me sentir mieux quand j'ai des coups de blues pour des raisons extérieures à la prépa (si bien que je n'avais pas forcément hâte d'être en vacances, à part pour dormir plus).
      Merci pour ce message, je suis tes conseils et je me concentre sur le positif, tellement que les autres ont l'air de me prendre pour une folle (ce qui est très amusant).

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