jeudi 30 octobre 2014

Cette sensation de ne plus appartenir à ce monde-là

Comme chaque fois que je n'arrive plus à travailler, je réfléchis, et j'essaie de me demander pourquoi. Pourquoi je suis aussi peu intéressée par ce que je dois apprendre, pourquoi je manque autant de curiosité, pourquoi malgré tous mes efforts pour me changer je continue de ne pas ressentir le besoin de savoir plein de choses, pourquoi au contraire il arrive que cela m'ennuie. Je n'y mets pas de la mauvaise volonté, j'ai essayé, encore et encore, de me convaincre que j'aimais apprendre, de me motiver, de garder mon optimisme. Mais ce n'est pas possible. 

La réponse se situe dans cette question que j'entends parfois au fond de moi, qui résonne distinctement "A quoi bon ?". Je dois retenir des choses, j'hausse les épaules, je me répète malgré moi cette question. Mon esprit se projette quelques instants à la fin de ma vie, et à toutes ces connaissances accumulées qui s'envoleront quand ma conscience s'éteindra. Je ne veux pas, dans quelques années, me dire que je connaîtrai plein de choses. Ça ne m'intéresse pas. Ce que je veux, c'est me dire que j'ai rempli ma vie de ce que j'aime, que j'ai fait des choses. 

J'aurais rêvé de vivre de la musique. Je suis réalise mais j'ai au fond de moi cet espoir désespérément fou qu'un jour il y aura un déclic, qu'un jour je saurai composer. Cette envie grandit à mesure que les jours passent. Je me suis souvent demandée si en définitive je n'étais qu'une paresseuse et si mon cas était désespéré, si mon manque de volonté était définitivement inscrit en moi et qu'on n'y pouvait rien. Et puis j'ai réfléchi à la manière dont j'occupe mon temps de loisir, notamment pendant ces vacances. Je chante, je fais de la guitare, j'apprends les barrés, je chante, je travaille mon violoncelle, puis je reprends ma guitare, je retente un barré. Il est encore timide mais il est là et il se consolidera. Je me place devant mon micro, guitare en main, je me mets dans un état d'esprit particulier. Je m'imagine sur une scène, et je chante. Je pourrais faire plusieurs heures de musique dans la journée tant j'aime ça. C'est récent. Avant la musique était là, avec moi, j'en faisais un peu. Mais, depuis quelques mois, elle prend de plus en plus d'importance et devient une véritable passion.  

Je ne crois pas être une paresseuse. Pas pour ce qui est de la musique. Je crois simplement que l'intellectuel ne me convient plus. Je n'aime pas, ou plus, apprendre. J'ai l'impression qu'au fil des mois mon esprit s'est saturé. Faire mon dossier sur Montaigne me désespère profondément. Je m'ennuie en l'écrivant, je n'ai rien à dire, je n'ai pas envie de l'étudier et d'écrire sur lui pendant 30 pages. Je crois que l'hypokhâgne a été déterminante dans mon parcours, pour débloquer des choses dans mon esprit, pour m'aider à mieux réfléchir. Mais je crois qu'au point où j'en suis la khâgne est presque contre-productive. Je n'aime plus. J'en suis à un stade où aucune matière ne me plaît vraiment, même la philo, où je n'ai plus rien envie de bosser. 

Je crois que je n'appartiens plus vraiment à ce monde de la prépa.
Ca me rend triste de me planter et de ne plus avoir la motivation de faire autrement.
Ca me rend aussi profondément triste de me dire qu'au final je ne pourrai que décevoir ces profs qui me disent de ne pas douter de mes capacités. 

Je ne suis pas malheureuse. Mais, quelque part, j'ai l'impression d'avoir du mal à trouver ma véritable place. 

1 commentaire:

  1. Tu trouveras ta place un jour sois certaine ! Ne désespère pas !!
    En lisant ton post, on voit bien que tu as une âme de musicienne :)
    (Si ça te dit un jour de tenter de créer un groupe xD Mon amie cherche justement à en créer un, j’arrête la pub ;) )

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