samedi 8 novembre 2014

En direct de la salle de DS

Cette semaine de la mort est enfin terminée. Joie, joie, joie. J'ai eu 12 à ma khôlle d'espagnol, ce qui m'a plutôt satisfaite. C'est le début de ma présentation qui m'a fait perdre des points parce que j'ai eu "du mal à mettre le moteur en route" et que j'hésitais beaucoup au départ, mais elle a dit que la suite était pas mal et que pour la réponse aux questions c'était bien parce que j'avais beaucoup de connaissances. Vous vous rendez compte ? Moi, beaucoup de connaissances ? C'est assez rare quand j'arrive à laisser penser que je connais plein plein de choses. J'avais lu quelques articles la veille, révisé quelques points de mon cours, et heureusement je m'en souvenais assez bien. Ce matin, c'était la catastrophe en histoire. J'avais la flemme de réviser, je déteste trop et je supporte de moins en moins devoir me pencher sur un cours d'histoire pur et dur. Donc, évidemment, je suis tombée sur un sujet que je ne maîtrisais pas, à propos de Vichy (je ne donne pas le sujet pour éviter d'être retrouvée si un de mes camarades se prend à le taper sur google) : depuis le début de l'année je n'ai dû lire qu'une fois mon cours et c'était il y a quelques semaines. Ce fut donc un massacre. Ma khôlle de maths hier a aussi été assez amusante. Dans mon trinôme nous sommes deux à avoir totalement laissé tomber les maths, donc le prof avait beau essayer désespérément de nous faire écrire quelque chose au tableau, on ne marquait que des bêtises. Il nous a crié dessus parce qu'on écrivait trop gros au tableau (il avait l'air de penser qu'on allait réussir à le remplir totalement, c'était assez mignon), il était vraiment en colère et moi j'étais à deux doigts de partir dans un grand fou rire tellement la situation était amusante. Ce matin, je me suis amusée, comme je l'avais déjà fait en terminale, à raconter ma vie à ma feuille de brouillon pendant mon DS. Je l'ai retapée pour que ce soit plus lisible. 

***

10h37 : j'ai réussi à résoudre le dilemme "rendre copie quasi blanche où les parties sont aussi courtes que l'intro et la conclusion" ou "faire du HS et balancer tout ce que je sais, sachant que ça tiendrait sur peu de pages supplémentaires" => je prends le HS. 

10h38 : j'ai rédigé la fin de ma premières sous-partie quasiment, je viens de terminer la 3ème page, un mélange de blabla hors-sujet et de blabla où je répète 10 fois les mêmes choses. 

10h39 : f-l-e-m-m-e. Vite que je finisse d'écrire mes bêtises, d'essayer de contourner le sujet en vain, et que je sorte, liberté où es-tu ? (ben tiens, en parlant de liberté, retournons à notre régime de Vichy...). 

10h44 : j'aime pas devoir me forcer à terminer une copie quand je sais que ce que j'écris est nul mais que je dois aller jusqu'au bout quand même pour ne pas aggraver encore mon cas. Voyez-vous, si je pouvais espérer viser 0,5 plutôt que 0,25, par exemple, je crois que ce ne serait pas négligeable. Après tout, ça doublerait ma note ! (eh oui en B/L on fait des maths). 

10h50 : pourquoi, en plein milieu de mon DS d'histoire, une image de guitare se dessine-t-elle dans mon esprit ? Pourquoi suis-je en train de penser au hamburger que je vais manger ce soir (et à la balance qui sera contente mwahaha), à ce que je vais regarder à la tv, plutôt qu'à mon DS d'histoire ? Tiens c'est curieux, mon esprit ne s'est visiblement pas soucié de se demander quel travail il allait faire ce week-end (gnéééé ? Du.... "travail" ?). Petit coquin de cerveau. 

10h11 : je passe mon temps à me dire (oui, après avoir pensé à la guitare, au hamburger (j'ai failli l'écrire au pluriel, voyez un peu comme mon inconscient passe son temps à rêver de nourriture), à la tv) que j'aimerais finir avant midi. Je rêvais de rendre ma copie à 11h. Mais je viens juste d'écrire l'introduction de ma deuxième partie (bon, je n'ai quand même que deux parties et je ne sais rien alors peut-être que le problème sera vite réglé en fin de compte). Bon, il est clair que raconter mon DS à une feuille rose (associée, par un malheureux hasard, à l'histoire et donc, par conséquent, associé au diable, aux enfers, au Tartare, et à toutes les souffrances insoutenables, terribles et éternelles qui en découlent) ne m'aidera pas à échapper plus rapidement au supplice d'être là, assise sur cette chaise, à regarder avec désespoir les autres trouver des choses à dire sur Vichy, à jeter aux alentours un regard vide et mort, à pleurer intérieurement de désespoir, à rêver de cordes, de fenêtres ouvertes ou de trains filant à toute allure sur moi pour abréger mes souffrances (oui, ces textes sont écrits par une psychopathe, si on en doutait jusqu'ici, aujourd'hui on en a la certitude), à observer avec une haine vengeresse le sujet d'histoire. Voilà, je crois que je n'ai plus rien à ajouter. Il est 10h20, et il est temps de m'enfuir aux toilettes pour fuir, l'espace de quelques minutes, l'ambiance Ô combien lugubre d'une salle accueillant vicieusement un DS d'histoire (Ô la traitresse...). 

10h25 : ma solitude est telle que j'ai cru entendre un bruit en allant aux toilettes et, en voyant une des deux portes fermée, j'ai espéré naïvement voir surgir un camarade hypokhâgneux aussi désespéré que moi (les pauvres sont en DS de maths) pour que nous puissions ensemble verser des torrents de larmes désespérées... 
... d'accord d'accord d'accord, je vais arrêter (... pour l'instant) de dialoguer avec ma feuille qui se refuse à me répondre, arrêter le pathos et reprendre cette "dissertation" d'histoire (avec tous les guillemets qui s'imposent). 

10h43 : olalala mes idées s'épuisent et je n'en suis qu'à la fin de la 6ème page. Je n'atteindrai peut-être même même pas les 8 visées. Khâgneuse et toujours pas capable de faire 8 pages en histoire. 

10h49 : j'hésite entre me casser la tête pour trouver un truc à dire, ou carrément écrire ma conclusion, dire "je m'en fooouuuus de toute façon, wesh" et m'enfuir immédiatement. Je suis à cours d'idées de blabla actuellement. Mais dans ma deuxième partie je n'ai même pas de deuxième sous-partie pour l'instant alors il vaut mieux que je me creuse la tête et que je trouve vite quelque chose (je dis vite parce que j'ai envie de partir, pas parce qu'il me manque du temps, of course). 
C'est ennuyeux de chercher des idées en histoire quand on ne sait rien. 

10h56 : "le fleur est pareil à ma peine
Il s'écoule et ne tarit pas
Quand donc finira la semaine"

11h03 : bon, je renonce à me casser la tête. De toute façon, je risque d'avoir entre 0 et 5, c'est même certain. D'ailleurs, je pense qu'on sera plus proche du 0 que du 5 et que le prof va me prendre pour une abrutie finie en lisant ma copie (et une inculte, ce qui, en histoire, est totalement vrai). Déjà qu'en cours quand il m'interroge je le regarde avec des grands yeux tandis que je souffle un "je sais pas" qui signifie concrètement "je m'en tape de l'histoire, j'aime pas, alors par pitié, ne m'interrogez plus jamais, n'insistez pas, et laissez-moi, je vous en conjure, recopier robotiquement mon cours, sans qu'il ne passe par une quelconque conscience de ce que vous êtes en train de me dire, et ne me demandez plus jamais de répondre à une question d'histoire parce que c'est peine perdue". 
C'est drôle, il n'a pas l'air de percevoir tout ça lorsque je souffle un "je sais pas" avec des yeux mi-vides mi-interrogatifs et une voix mi-gênée mi-blasée (selon une amie, on sent dans le ton de ma voix que je ne suis "pas stressée en cours d'histoire". J'avais pas eu l'impression d'adopter un ton trop détaché en lui répondant, c'est étrange). 

11h10 : bon, il est temps d'écrire ma conclusion je crois. Cette petite comédie (ou tragédie, je ne sais pas encore comment se terminera cette histoire) n'a que trop duré. 

11h13 : faire une dissertation sur un thème dont on a jamais lu le cours en entier, c'est quand même pas très drôle. J'ai l'impression qu'avec ça je n'aurais même pas une bonne note au brevet. 

11h18 : conclusion terminée. Je n'ose pas rendre ma copie, j'aime pas être la première à le faire. Mais bon, je n'ai pas très envie de rester là pendant 40 minutes encore donc je vais relire ma conclusion et prendre mon courage à deux mains (je ne sais même pas de quoi j'ai peur... probablement simplement de me faire remarquer) et rendre ma copie. 

11h24 : je crois que mon écriture sur ma copie est assez illisible pour quelqu'un d'autre que moi. 

11h25 : libérée, délivrée, les étoiles me tendent les bras... Libérée, délivrée, non je ne pleure pas... Me voilà, oui, je suis làààà... 

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