samedi 15 novembre 2014

Le jour où je n'ai pas pu voir Amélie Nothomb

C'est fou de voir à quelle vitesse ma motivation évolue. Au milieu de la semaine, je me suis une nouvelle fois sentie complètement déprimée, à me demander pourquoi j'avais fait une khâgne, à  ne pas me sentir à ma place. Le lendemain, un sujet de khôlle a suffi à me rendre ma bonne humeur. Je passe avec mon prof d'SES la semaine prochaine et il a accepté de me donner un sujet spécial CELSA. Je travaille donc sur "Censure et autocensure dans les médias", j'aime beaucoup ce thème et j'espère (pour une fois !) très bien réussir ma khôlle. Je me suis fixé pour challenge de m'y rendre avec très, très, très peu de notes (moins que la longueur maximale exigée, un recto A4 écrit à la main).

Hier soir, j'étais donc encore de bonne humeur. Plus que ça : à la fin de la journée, j'allais me rendre à une séance dédicaces de Amélie Nothomb. Je n'ai lu qu'un seul livre d'elle. Mais un jour, pour Noël, j'ai reçu une lettre de sa part, qu'elle m'avait envoyée à la demande de mes parents. C'était une merveilleuse surprise et c'est l'événement qui m'a poussée à m'intéresser à elle. J'ai regardé des interviews et je l'ai trouvée réellement fascinante. Elle a une personnalité vraiment originale. C'est pour ça que quand j'ai vu, pendant les vacances, qu'elle viendrait faire une séance dédicaces dans une librairie proche de mon lycée, j'ai été enchantée. J'ai vécu jusqu'à maintenant avec cette pensée à l'esprit, cette joie de bientôt pouvoir la rencontrer. Et qui sait, peut-être accepterait-elle, comme l'avait fait Eric-Emmanuel Schmitt, de prendre une photo avec moi ? 

Toute joyeuse, je suis sortie des cours à 17h10. La séance dédicaces commençait à 17h, ce n'était donc pas très grave d'arriver un peu après, elle serait évidemment toujours là, puisqu'il y aurait sûrement beaucoup de monde. Naîve que j'étais ! Il n'y avait pas beaucoup de monde. Il y avait beaucoup, beaucoup, beaucoup de monde. J'ai rejoint la file de personnes qui attendait devant la porte. Après quelques minutes, un homme est venu nous voir et nous a annoncé qu'à l'intérieur il y avait déjà énormément de monde et qu'il y avait de fortes chances pour qu'on ne puisse pas rentrer et se faire dédicacer notre livre. Il a ajouté "vous pouvez continuer à attendre, mais vous attendez pour rien". Obstinée, comme beaucoup d'autres, j'ai décidé d'attendre, sans y croire mais sans pouvoir m'empêche d'espérer. La file n'avançait pas : plus personne ne rentrait. Après 1h15, on nous a annoncé qu'Amélie Nothomb était partie. Même ceux à l'intérieur n'ont pas pu tous se faire dédicacer leurs livres. 

Quelle déception, quelle déception, quelle déception ! Je ne l'avais même pas vu venir. Je n'avais pas une seule seconde imaginé que je pourrais me retrouver à venir pour rien, sans même pouvoir ne serait-ce que l'apercevoir. Je suis rentrée chez moi dépitée, mon désespoir était tel que j'ai acheté des frites à macdo et que j'ai mangé un peu n'importe quoi en rentrant. Je n'avais pas du tout envie de travailler. Je me suis installée devant le replay de la finale de Rising Star, et j'ai laissé cette triste soirée se terminer lentement. La journée avait pourtant bien commencé. 

Ce matin, la tristesse est venue accompagner mon réveil. Elle a fini par progressivement se dissiper. Je me suis rendu à mon DS de maths et j'ai eu l'occasion de beaucoup rire avec une amie qui avait aussi laissé tomber (plus ou moins) les maths. A 9h, une fille de ma classe a rendu sa copie, faisant rire toute la classe et la surveillante, bientôt suivie par un autre. A 9h30, c'était mon tour. A 10h, l'amie avec qui je riais l'a rendue aussi. Le plus drôle, dans cette histoire, reste la courte conversion que j'ai eue par sms avec mon père juste après le DS : 

Moi : coucou je sors de DS

Mon père : tu es restée longtemps ! 

Le DS était censé durer 4h. 

Ce moment me paraît déjà loin. Mon esprit est de nouveau envahi par ma déception (et mon absence totale d'envie de travailler). Je lis quelques pages du livre d'Amélie Nothomb que j'ai acheté  hier soir. Ce n'est pas tant l'histoire qui me plaît que le fait de pouvoir, à travers ces pages, avoir une sorte de contact avec l'auteur, ressentir ce qu'elle est. Je me réfugie dans l'histoire et j'essaie de m'oublier un peu. J'aimerais tant, parfois, pouvoir éteindre cette conscience que j'ai de mes pensées et de mes émotions, de ma vie, pouvoir les laisser se faire absorber par la fiction. J'ai l'impression que le monde de cet oubli particulier m'est fermé depuis longtemps. Alors j'essaie, j'essaie de le retrouver. 

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