Le titre de cet article peut vous paraître un peu étrange, c'est vrai, mais vous verrez qu'il représente finalement bien mon état d'esprit. Ca fait un moment que je n'ai pas posté, deux semaines si je ne me trompe pas. J'ai écrit une ébauche d'article mercredi, sur l'escalade, mais il était beaucoup trop long et je n'ai pas encore eu le courage de le relire pour enlever des passages, peut-être le posterai-je dans quelques jours. En deux semaines, il y a le temps de se passer pas mal de choses dans une vie de lycéenne, si bien que je ne sais pas par où commencer. J'aurais beaucoup de choses à dire, je voudrais, par les mots, vous donner un aperçu de mes pensées un peu tourmentées, vous décrire mes émotions. Mais sais-je seulement moi-même ce que je ressens vraiment ?
Pour commencer, je vous dirai que le premier trimestre est terminé. J'attends encore des notes dans plusieurs matières mais je vous donner un aperçu très très approximatif de mes moyennes :
SES : 13,65 ; Maths : 15,5 ; Spé maths : 18 ; HG :10 ; HG en anglais : 9 ; Espagnol : 15,2 ; Anglais : 16,44 ; Sport : 11 ; Philosophie : 14 ;
Et, d'après mes calculs très approximatifs, j'obtiendrais une moyenne générale de 13,5, ce qui n'est pas brillant. Ce que je constate : j'ai un niveau plutôt homogène... Excepté en histoire et géographie. Je ne m'étendrai pas sur les raisons de cette moyenne assez basse, je dirais simplement que c'est une combinaison de plusieurs facteurs de production (manque d'intérêt profond pour la matière, difficultés en croquis, difficultés à apprendre 17 pages de cours en une semaine, prof très exigeante..).
Pour la prépa, 13,5 de moyenne générale avec une mauvaise moyenne en HG, ce n'est pas suffisant. Du tout. Dans la prépa où je veux postuler, celle de mon lycée, 10% des élèves sont acceptés, d'excellents élèves postulent.
Je n'ai pas répondu à vos derniers commentaires tout simplement parce que j'avais l'intention de reparler de l'orientation dans cet article et de reparler de la prépa. Où en suis-je dans mes réflexions ? Je suis de nouveau très motivée pour faire une prépa, bien que complètement découragée. Surtout que de mon point de vu, le premier trimestre est toujours le plus facile : pas mal d'interros de cours, des DS plus faciles pour commencer. J'ai de nouveau très très envie de faire une prépa, plus que jamais. C'est ce qu'il me faut, c'est pour moi. Et malgré mon âme procrastinatrice, malgré le fait que je ne vise pas de concours, malgré le fait que j'ai cette impression d'être moins intelligente que d'autres personnes qui vont demander une prépa, je sais que c'est ce qu'il me faut, que ça me plaira, que je veux la prépa. J'aime presque toutes les matières qui y sont enseignées, et je pense avoir les capacités physiques pour tenir (cette semaine par exemple je me suis couchée trois fois de suite à minuit, grande procrastinatrice du sommeil que je suis, et je n'étais pas complètement crevée).
Cette semaine j'ai rencontré, avec quatre autres élèves, un prof d'SES de prépa de mon lycée, lycée dans lequel je veux postuler en premier choix. EXCELLENT. Ce prof, très grave, sérieux, qui semblait un peu fatigué, est en fait génial. Il parle de façon très claire, il est intelligent, il est gentil. C'est ce genre de prof que je rêve d'avoir en prépa. Il nous a parlé de la prépa B/L, des spécifités de mon lycée (comme celle de demander une lettre de motivation), de la façon de recruter... Bref, je ne vous raconterai pas tout en détail, parce que le rendez-vous a duré plus d'une heure et que j'ai pris six pages de notes. Mais, à la fin de l'entretien, le professeur nous a proposé d'assister à un de ses cours de prépa, un vendredi de 17h à 18h. VOUS VOUS RENDEZ COMPTE ? Je vais vite le contacter.
Seulement je suis triste, car je ne pense pas que je serai prise. On me dit souvent que je suis trop stresssée, on ne cesse de me dire "Mais si Esmeralda, tu seras prise !" mais je sais bien que ces paroles ne sont là que pour me rassurer, que personne ne peut savoir si je serai prise ou non, qu'en voyant mon dossier on aurait plutôt tendance à dire que je ne serai pas prise. Cinq bulletins compteront dans le dossier (14,1 de moyenne générale, bonnes appréciations / 12,9 de moyenne G, appréciations médiocres en anglais et en français / 14,8 de moyenne G, très bonnes appréciations notamment en français / autour de 13,5, appréciations à voir).. Epreuves anticipées : 12 à l'écrit, 18 à l'oral, 17 en sciences, 20 en TPE. Mon évolution est plutôt irrégulière, je baisse, je progresse, je baisse. Il n'y a pas un progrès constant d'un bulletin à l'autre.
J'en reviens alors à mon titre : la confiance en soi, ça se mérite. Parce que c'est bien beau de me dire "Esmeralda, tu manques de confiance en toi", mais encore faut-il avoir des raisons d'avoir confiance. Si je n'ai pas les notes suffisantes, je n'ai pas les notes suffisantes, que j'aie confiance en moi ou non. Je n'ai pas des notes brillantes, je vais peut-être rater le projet qui m'a le plus motivée dans ma vie, tout ça parce que depuis toujours je procrastine trop, je suis trop paresseuse. Entre le collège et le lycée, j'ai considérablement progressé, j'ai travaillé de plus en plus, mais toujours en-dessous de ce que j'aurais dû faire. Aujourd'hui je m'en mords les doigts. Intellectuellement, j'ai progressé. Peut-être ai-je certains côtés naîfs, mais depuis la seconde je comprends beaucoup plus de choses, je réfléchis plus, je suis intéressée par plus de choses. Grâce à la prépa, je pourrais poursuivre cette évolution merveilleuse et que ça me servira toute ma vie. Mais je mets toujours trop de temps à me réveiller.
Il y a aussi quelques choses dont je n'ai parlé qu'à une seule amie (M-A, si tu passes par là !) : j'ai l'impression d'être moins intelligente que mes amies. Ce n'est pas qu'une impression, d'ailleurs, c'est la vérité. Peut-être que lire ces lignes vont vous exaspérer. Mais je ne suis pas le genre de personne qui se rabaisse simplement pour qu'on la rassure. Je sais m'auto-analyser avec précision, tout comme j'analyse très bien les autres. Et les trois amies avec qui je reste le plus souvent sont non seulement énormément cultivées, mais elles ont aussi une réflexion plus profonde, précise, que je n'ai pas. Avant que vous me reprochiez mon manque de confiance en moi, je vous dirai que je sais aussi reconnaitre mes qualités. Je n'ai jamais prétendu être stupide, je suis intelligente, mais je crois aussi que la culture est liée à l'intelligence, et c'est bien ça le problème : j'ai l'impression d'avoir un gros retard en culture générale, je ne lis plus beaucoup, je n'ai donc rien pour m'aider à construire une réflexion. C'est encore pire pour ce qui est de l'actualité. Dans ma classe, tout le monde semble très bien comprendre ce qui se passe autour d'eux (et beaucoup sont très prétentieux d'ailleurs, c'est assez exaspérant), alors que la simple idée d'ouvrir un journal me répugne.
J'ai donc un esprit naïf, un retard en culture générale, et je vous avoue que je me sens un peu seule avec ce problème-là. Se sentir inférieur intellectuellement à ses amis, c'est un peu triste. Je me suis d'ailleurs toujours demandée comment j'ai pu avoir des bonnes notes alors que je me sens plus naïve et moins cultivée que beaucoup d'autres. J'ai des capacités de base, certes, mais une naïveté dont j'ai conscience et qui ne me quitte pas, que je voudrais pouvoir abandonner mais qui m'accompagne toujours. Cette naïveté vient certainement d'un manque de culture, d'un manque d'intérêt pour l'actualité, il n'empêche que la naïveté est toujours là, et que même en dehors de la naïveté, j'ai l'impression, non je n'ai pas l'impression je le sais, que mes amies du lycée sont bien plus intelligentes que moi. Peut-être qu'au fond, je suis jalouse, mais finalement, qui n'envie pas les gens brillants ?
La prépa, ça reste fait pour moi, je ne saurais l'expliquer avec des mots, c'est juste un ressenti très fort, c'est quelque chose dont je suis persuadée, la prépa, c'est pour moi, j'aurais beau en baver, stresser comme une malade (ce qui ne changera pas beaucoup d'aujourd'hui, du collège, de la primaire même), j'en serai heureuse, je, je, je... Mince alors, la prépa je la veux. Mais la prépa ne me voudra pas. Et ce sera un échec qui provoquera la plus grosse déception de ma vie.
Voilà un peu les raisons qui font que ce soir, je n'ai pas le moral. Ce manque justifié de confiance en moi, ces questions que je me pose sans arrêt, cette angoisse à l'idée de passer à côté de la plus belle occasion de ma vie, tout ça me fatigue moralement. Je vais vous laisser avec mes doutes, et espérer que jamais un de mes professeurs ne tombera sur cet article (il n'y a pas mieux pour me faire de l'anti-pub). Demain, je travaillerai. Il le faut. Il faut que j'arrive à me motiver, même pour la géo. Encore un trimestre. Au fond, j'espère toujours, mais au fond, je n'arrive plus à y croire.
Sur ce, je vous souhaite une bonne nuit ! Je pense bientôt faire un article moins déprimant pour parler de la philosophie, et de la lecture.