jeudi 8 novembre 2012

Un monde onirique

Une pièce plongée dans l'obscurité, le calme, un lit, une couette, une fille enroulée dedans. Ses yeux sont fermés, elle ne bouge pas. Ou peut-être bouge-t-elle ? Qui sait ce qui peut se passer en une nuit. Mais l'obscurité est telle qu'on ne peut apercevoir le moindre mouvement. Son visage est détendu, peut-être même pourrait-on y voir un sourire, si l'on regardait bien. Elle est allongée sur le côté, ses lèvres remuent parfois, laissant s'y échapper des murmures presque inaudibles qui viennent troubler le silence de la nuit. Cette fille qui dort paisiblement, qui a tout oublié, qui est libérée du monde, qui, l'espace de quelques heures, a laissé son esprit s'évader et explorer de nouveaux horizons, je la connais bien. Cette fille, c'est moi.

Je dors paisiblement, j'explore un monde nouveau, un monde qui ne s'offre qu'à moi. Ce monde, en vérité, n'est pas si différent de celui que je retrouve à mon réveil. Mais le temps n'a plus la même emprise. Je vis sans être tout à fait moi-même, je ne suis plus maîtresse de mon corps, je n'y fais plus attention. Il se passe des choses que je ne vois pas vraiment, je n'en ai aucun souvenir sinon un ressenti, une certitude : ces moments que je ne visualise pas, ils n'ont pas été inventés, ils se sont produits. Même si je n'en garde que quelques images, il y a quelque chose, en revanche, qui se manifeste avec une telle force que j'en suis troublée même après mon réveil : un ressenti, un sentiment, une émotion. Oui, ces sentiments sont forts, peut-être même plus que dans la réalité.

La nuit dernière, alors que mon corps paraissait inerte, innocent, reposant là sur mon lit, sans bouger, mon esprit, lui, était plus agité. Des micros rêves se sont succédés, tous différents mais liés entre eux par des personnages ou des souvenirs communs. Je ne m'étendrai pas sur ces rêves, ou plutôt pourrais-je dire sur ce rêve constitué de plusieurs épisodes, car certains sont de ces rêves qu'on veut garder pour soi, qui nous appartiennent et qu'on chérit. Je dirais simplement que ce rêve était beau. Mes sentiments étaient intensifiés, mes émotions amplifiées, d'une telle force que je me suis sentie bien, tellement bien. Je n'avais jamais ressenti cela auparavant. C'est normal, c'est un rêve, tout est différent. Les émotions plus fortes, les soucis qui n'existent plus.

Mes yeux s'ouvrent, je retrouve ma chambre, qui cette fois n'est plus plongée dans une obscurité totale. Je suis seule. J'ai laissé derrière moi, dans mon monde onirique, les personnages qui m'ont accompagnée. Peut-être les recroiserai-je un jour, au détour d'un rêve. Je n'ai pas oublié mes sensations, elles sont encore bien présentes, j'essaie de les retrouver, de ne pas me réveiller complètement. Mais c'est trop tard, mon esprit s'est complètement libéré du sommeil et de la fatigue. Les souvenirs commencent déjà à s'estomper, les images ne sont plus que des esquisses. Il fait jour, la journée commence. Je me lève et tourne définitivement la page sur ces instants oniriques. Il est temps de revenir à la réalité et d'espérer que la nuit prochaine sera aussi belle.

2 commentaires:

  1. Je sais pas si t'as déjà fait l'inconscient en philo mais quand tu le feras tu vas te prendre la tête pour essayer de comprendre tes rêves haha!
    Le plus beau avec les rêves comme ça c'est la microseconde où tu te réveilles mais tu crois encore que ton rêve c'est vraiment passé... avant de découvrir que non et là c'est la déception.

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    1. Non je n'ai pas encore vu ce chapitre mais j'ai hâte ! Mais je n'essaie pas trop d'interpréter les rêves, je ne suis pas une adepte des théories de Freud, avec ses désirs refoulés et tout ça. Je pense plutôt que le cerveau fait un gros mélange de ce qu'on a pensé, ce qu'on a vu, ce qu'on a lu...

      Je suis tout à fait d'accord avec toi, pendant le très court temps où on croit que ça s'est passé c'est magique ! Mais alors après c'est une déception terrible. C'est pour ça que les bons cauchemars c'est pas mal aussi !

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